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La délinquance dans le canton de Coussey durant le premier XIXème siècle

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par Hugues Herbillot
Université Nancy 2 - Master 2009
  

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2. Rituels de l'affrontement et violences physiques.

a. L'empoignade.

Ce premier contact marque le début de l'affrontement physique. Passé ce premier contact, le combat est difficilement évitable. A Maxey, le 16 octobre 1811, Claude François Thomas se fait insulter par le cordonnier du village qui « l'a empoigné au collet et lui a donné un coup de Bâton qu'il avait à la main353(*)».

Les accrochages sont parfois précédés par des coups de coudes ou des bousculades diverses comme autant de provocations, Claire Apolline Bardot de Rouceux se fait ainsi « coudoyer en sortant de l'église ce qui causa du scandale354(*) ».

L'empoignade, est une étape cruciale, qui permet à deux adversaires de se jauger une première fois. Il s'agit ici de se saisir de son rival, le plus aisé pour y parvenir consiste à attraper les cheveux. Ainsi, Augustin Colère, de Domrémy-la-Pucelle, saisit la femme Fleury « par les cheveux et lui fit baisser la tête jusqu'à terre355(*) ». Les cheveux représentent une prise aisée, surtout quand il s'agit de longues boucles féminines. Certains rivaux n'hésitent pas à se servir des cheveux pour trainer leurs ennemis, « Bouchou aurait même tenu la femme thomas par les cheveux en la faisant tourner autour de lui356(*) ».

A défaut de cheveux, les villageois se saisissent volontiers de la gorge de leurs ennemis. L'empoignade montre une volonté de s'approprier le corps de son adversaire. La façon dont les combattants s'agrippent à leur victime traduit un sentiment de domination manifeste dans cet exercice. Il s'agit de réduire à néant la capacité de réaction de l'autre, en annihilant sa force, par des positions voir des prises qui assoient la domination de l'agresseur sur sa victime.

b. Les accessoires de la violence.

La violence physique est rarement préméditée. Les accessoires, lorsqu'ils sont utilisés, sont des objets usuels que l'on trouve à proximité. Comme nous l'indique l'histogramme ci-dessous, le combat à mains nues reste le moyen d'agression le plus courant à 39,14 %. Le bâton est ensuite l'instrument préféré des rixes suivies de prêt par les pierres utilisées essentiellement comme projectiles.

Figure 27, accessoires utilisés lors des violences physiques.

On observe que les armes au sens strict du terme, sont rarement utilisées. En ne comptant que les agressions par couteau, fusil, pistolet et ciseaux, on obtient seulement 13,94 % des affrontements. La faible utilisation d'armes potentiellement dangereuses, traduit une volonté de faire simplement mal à son adversaire mais pas de le blesser gravement ou de le tuer.

Les accessoires potentiellement dangereux comme les faux, les rasoirs ou les fourches, sont rarement utilisés. Il s'agit d'outils de travail qui mal utilisés peuvent devenir dangereux voir mortels, mais leur utilisation est anecdotique.

Les accessoires peu dangereux tels que bâtons et mottes de terre, sont utilisés dans 37,20 % des rixes. Leur emploi reste anodin, il s'agit pour les belligérants de se donner des chances supplémentaires de victoire surtout si le combat est déséquilibré, ou pour marquer d'avantage le corps de l'ennemi. On se souvient ainsi de Marie-Louise Jacquemin qui se fait rosser à coup de bâton d'épines357(*).

Les objets utilisés sont parfois étonnants, A Grand, Nicolas Mégroz prête un décrottoir de charrue358(*) à François Vidor, qui tarde à le lui rendre. Le premier réclame son bien ce qui déclenche une rixe entre les deux hommes. Le second renverse Mégroz et lui porte des coups de son propre décrottoir359(*) ».

* 353 AD Vosges, 22u44, Maxey-sur-Meuse, 1811.

* 354 AD Vosges, 22u44, Rouceux, 1811.

* 355 AD Vosges, 22u45, Domrémy-la-Pucelle, 1811.

* 356 AD Vosges, 22u42, Pargny-sous-Mureaux, 1810.

* 357 ADV, 22u44, 1814, Chermisey.

* 358 Accessoire de charrue, pièce mobile en fer.

* 359 AD Vosges, 22u48, Grand, 1813.

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