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La délinquance dans le canton de Coussey durant le premier XIXème siècle

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par Hugues Herbillot
Université Nancy 2 - Master 2009
  

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c. Des blessures le plus souvent légères.

Ces joutes physiques laissent de nombreuses traces. Si les blessures graves restent rares, les combattants s'en tirent souvent avec des yeux pochés, des mains tuméfiées, et des plaies diverses. Les victimes insistent sur leurs blessures. Lors des procédures, nous avons précédemment vus que toutes les blessures des demandeurs sont soigneusement examinées par des chirurgiens pour déterminer leur gravité.

Ces affrontements laissent parfois des marques considérables. A Neufchâteau, un certain Dumont se fait frapper par vingt-cinq à trente coups de barre par Voignier, un cabaretier qui ne s'arrête que lorsqu'un passant s'approche. Dumont s'en tire avec « une contusion considérable, accompagnée d'ecchymoses rouges et bleuâtres de la largeur et grandeur d'un décimètre, trois centimètres environ situé sur toute l'étendue de l'os omoplate du côté droit, lequel cependant n'a point paru lésé360(*) ».

Toujours à Neufchâteau, après un combat, Claire Elisabeth Mourot présente « une contusion sur l'oeil droit avec ecchymoses, une contusion sur la main droite, et une blessure légère (morsure) à un des doigts de la main gauche361(*) ». Le chirurgien précise en outre qu'elle se trouve dans un état de souffrance important.

De manière générale, le type d'accessoire utilisé détermine la gravité des blessures. Les bagarres à mains ne laissent que quelques cocards tandis que les coups de bâton et de pierres laissent des plaies plus importantes.

d. parties du corps visées.

D'après l'histogramme suivant recensant tous les coups échangés, il apparaît que le visage est la partie du corps la plus visée puisque 46,23 % des coups y sont portés. Robert Muchembled trouve des chiffres identiques, « visés par près de la moitié des meurtriers qui obtiennent une lettre de rémission, le crâne humain est assurément le centre vital du « moi » de ces hommes362(*) ». La tête chez l'homme est culturellement la personnification du corps tout entier. C'est donc naturellement une cible de premier choix.

Figure 28, Parties du corps visées lors des rixes.

Si le chapeau est porté par tout le monde, c'est avant tout pour la protection qu'il offre. Cet attribut n'est cependant ni plus ni moins qu'une pièce de feutre, un rempart parfois bien fragile. A Punerot, Joseph Habémont, se fait assaillir par Joseph Ferbus qui « s'élança sur le dit Habémont lui appliquant un coup de son tranchant sur la tête lui fend son chapeau et le blesse cruellement à la tête et le baigne dans son sang363(*) ». Comme le précise Robert Muchembled cette barrière est avant tout symbolique.

Sur les trente et une blessures au crâne, treize sont situées autour des yeux, cinq à la gorge, deux sur les joues, et une aux oreilles, le reste n'est pas précisé. Le visage est donc la zone la plus martyrisée.

Aurore Véron précise, qu' « il est de fait exact qu'ordinairement si d'autres parties du corps sont blessées, cela relève plus du hasard que d'une préméditation364(*) ». Le bras et les mains servent souvent à parer les coups comme Marie-Claire Apolline Bardot qui se protège avec les bras de Françoise Gouzy. Cette dernière l'a frappée « à coups de pierres365(*) ». Le dos et les fesses sont de même couramment touchés lorsque l'un des deux combattants fuit.

Les autres parties du corps que la tête sont peu sollicitées, mais parfois spécifiquement visées comme François Evrard qui frappe Marie Poutoux avec une bûche de bois. Cette dernière présente des blessures sur les deux bras, les épaules, les côtes et les reins. On imagine que pour recevoir des coups à de tels endroits, la victime s'est mis en position foetale pour se protéger de son assaillant366(*) ».

Vivre dans un village sous-entend cohabiter avec des individus avec lesquels l'amitié ne prévaut pas forcément. Lorsque que les quolibets n'ont rien résolus, la violence physique débute alors par des bousculades ou des empoignades. Ensuite viennent les coups, à mains nues ou avec des accessoires. Ces querelles violentes laissent des séquelles. Vaincus et vainqueurs arboreront pour quelques jours yeux au beurre noir et ecchymoses.

* 360 AD Vosges, 22u43, Rouceux, 1811.

* 361 AD Vosges, 22u43, Neufchâteau, 1811.

* 362 MUCHEMBLED R, op. cit., Brepols, p 173.

* 363 AD Vosges, 22u62, Punerot, 1832. 

* 364 VERON Aurore, op. cit., p 98.

* 365 AD Vosges, 22u44, Rouceux, 1811.

* 366 AD Vosges, 22u44, Mont-les-Neufchâteau, 1811.

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