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La mutation du droit du mariage dans la vallée du fleuve Matitanana: du droit coutumier au droit d'inspiration musulmane

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par Francis Zafindrandremitambahoaka MARSON
Université de Perpignan - Diplome d'étude approfondie 2003
  

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SECTION 2 : LA RUPTURE DU LIEN MATRIMONIAL

70 Tranoambo : maison surélevée, sur pilotis dans laquelle sont stockés les récoltes et les matériels non usuels.

71 MESSELIERE, Du mariage en droit malgache, p. 47.

Nous avons vu les étapes par où doivent passer les époux avant que leur union soit consacrée. Avoir une compagne ou un compagnon est cependant très difficile. C'est pourquoi, les autochtones ne cherchent pas à se séparer volontairement sans motifs graves. Et la mort aussi rompt l'union.

§1- LE DECES DE L'UN DES EPOUX

Le décès de l'un des époux est le mode normal de la dissolution du mariage. Cela signifie que l'époux survivant est en principe libre de contracter une nouvelle union. Le cas des indigènes n'est pas aussi simple car le mariage se contractait surtout entre les familles. Les effets du mariage se répercutent principalement chez ces dernières. C'est pourquoi le décès de l'un des époux ne suffit pas pour dissoudre leurs relations.

Dans cette société égalitaire, les effets du décès considères comme cause de la rupture du lien matrimonial ne sont pas les mêmes pour l'époux et l'épouse survivant.

A- Le décès de l'homme

Le décès de l'homme ne libère pas l'épouse du lien matrimonial. Les familles ne voulant pas rompre leurs relations mutuelles vont décider du sort de la femme. Deux cas peuvent se présenter ; tantôt la femme reste dans la famille de l'homme, tantôt elle retourne chez ses parents.

1- La femme reste chez la famille de son mari

Il est pratique chez le peuple autochtone que la femme qui ait perdu son mari soit retenue dans la famille de son mari. Cette rétention est faite pour faire perdurer le mariage la bonne entente entre les deux familles d'un côté, entre la veuve et la famille de son mari de l'autre. La femme ne peut

72 Trano : maison d'habitation.

pas se marier trop vite pour montrer à sa belle famille la profondeur de son chagrin. La veuve a en effet une responsabilité aux yeux des autres membres du groupe villageois. C'est pourquoi elle doit tout faire pour ne pas donner l'impression d'être coupable.

Les moeurs à cette époque étaient dominées par les superstitions . Une femme qui a perdu son mari était considérée comme une sorcière donc maudite par le village.

Le fait de rester auprès des parents du mari et de s'entendre avec eux permet à la femme de se mettre à l'abri des accusations. La famille du garçon est pour elle et ses enfants un refuge.

L'objectif du mariage étant surtout d'avoir une progéniture. Souvent, les beaux parents ne veulent pas se séparer de leurs petits enfants. Ils auront le sentiment de perdre gros si les enfants partent avec leurs mères. En effet, même dans l'époque la plus reculée, la coutume léguait aux mères la garde de leurs enfants de bas âge. Personne d'autre ne peut mieux les entretenir que leurs mères.

Nous remarquons que l'entente produit un double effet, dans l'intérêt mutuel des beaux parents et de la veuve. Au fil du temps, le malheur s'oublie et les parents du garçon pensent à l'avenir de leur belle -fille qui ne doit pas rester toute seule. D'ailleurs il est anormal qu'une femme féconde demeure dans l'état de célibat trop longtemps. Les autres «zazalahy » ou hommes non mariés du village la convoitent. La seule réticence qu'ils ont c'est la superstition évoquée plus haut et qui s'oublie lorsque la femme reste chez ses beaux-parents. Au lieu de repousser les hommes, la veuve les attire. Mais cette attirance met en péril l'ordre établi entre la veuve et sa famille. Il suffit qu'un des zazalahy la séduit et l'enlève pour qu'un nouveau mariage soit contracté avec une autre famille. Et ce nouveau mariage va dissoudre le premier car la femme n'est pas libérée par le décès de son mari.

Pour éviter l'impasse, les autochtones ont prévu une coutume qui consiste à obliger la veuve qui veut un époux à se marier avec son beau frère73, le cadet de son mari mais non pas l'aîné74. Si l'homme avait plusieurs frères, on laissait à la femme la liberté de choisir un mari parmi eux. A défaut de frère, les beaux parents proposent à la veuve les neveux ou les cousins de son mari.

Cette coutume cherche à préserver l'entente préalablement établie et les enfants laissés par le défunt seront les enfants légitimes du nouveau mari, membre de la famille.

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