2.3.2 -Problèmes de la syntaxe et de la
conjugaison.
La maîtrise de l'orthographe demande de la rigueur
intellectuelle qui s'acquiert dès le primaire. C'est à cette
époque que l'élève apprend toutes les règles de
syntaxe, de grammaire, d'accords et de la conjugaison. Or ces règles
sont exigeantes et nécessitent l'usage, afin d'acquérir un
maniement de la langue.
Quand l'enseignant corrige la copie d'un élève,
il peut trouver que ce dernier n'a pas marqué le féminin, le
masculin, le pluriel, l'accord d'un adjectif, ou bien la concordance des temps
verbaux. Ce fait se manifeste à travers les faute d'orthographe
commises.
Au moment des mises en situations professionnelles, j'ai
essayé de comprendre l'origine des fautes d'orthographe, ayant une
relation avec la syntaxe et la conjugaison, car la plupart des
élèves n'avaient un problème flagrant dans la pratique des
règles oralement. Par ailleurs, le problème est manifeste dans
leurs productions écrites.
J'ai observé que les fautes sont impardonnables pour
un élève qui me dit par exemple :
« mes » est un adjectif possessif oralement, et il
l'écrit avec « mai ». Un autre élève
sait conjuguer les verbes au subjonctif, et écrit (j'écris) avec
un « t » à la fin.
Lors de la remise des copies aux élèves, je
leur ai posé des questions sur les mots erronés, sans leur dire
qu'ils avaient des fautes d'orthographe. Alors, j'ai reçu plusieurs
réponses justes sur les mêmes mots. Cependant, quand je leur
disais qu'ils avaient commis telle faute. ils étaient surpris par la
banalité du mot, et ils me répondaient qu'ils le connaissaient,
mais ils n'avaient pas fait attention au moment de l'écriture.
Ce paradoxe m'a poussé à
réfléchir sur la vraie raison de cette inattention, qui
mène l'élève à ce genre de fautes.
Je ne prétends pas que les élèves ont
reconnu les mots erronés sur leurs copies, car il existe une
entité qui éprouve une difficulté d'écriture en
braille, ce qui ne m'a pas permis de comprendre ce qu'ils ont écrit,
avant de pouvoir découvrir leurs fautes d'orthographe.
J'espère avoir une réponse convaincante
à la question de l'inattention des élèves, en
rédigeant leurs textes, dans les années suivantes, en
exerçant ce métier, car une phrase correctement construite, avec
le mot juste, les bons accords, les bons temps permet au scripteur de faire
passer le message qu'il souhaite, et d'être correctement
compris.
2.3.3 -Négligence de la lecture plaisir
On se figure souvent que durant la période de
l'adolescence, la majorité des jeunes se détournent du livre. Il
est certain qu'ils rejettent tout ce que représente l'école, car
cette étape de la vie est consacrée à la recherche de soi
ainsi que l'affirmation de sa personnalité. Par conséquent, la
lecture est négligée, cédant la place à des
pratiques plus séduisantes comme la musique, et les rencontres avec
leurs semblables.
La pratique de la lecture est en contradiction avec un besoin
qui devient de plus en plus fort chez les adolescents, celui d'être
intégré dans un groupe. La lecture requiert en effet un
isolement. Les adolescents la perçoivent comme une pratique solitaire
à un âge où ils recherchent une pratique collective.
Ce constat englobe aussi les élèves
déficients visuels, qui ont d'autres causes pour négliger la
lecture plaisir.
Ces causes sont relatives d'abord au manque de livres
transcrits en braille. J'ai remarqué ce déficit quand
j'étais élève à l'organisation Alaouite pour la
protection des aveugles. L'établissement dispose d'une
bibliothèque qui ressemble à une grande armoire contenant les
manuels scolaires transcrits en braille, avec quelques magazines, et quelques
romans ou nouvelles figurant dans le programme scolaire. Cette
bibliothèque ouvre ses portes et les ferme parallèlement avec la
rentrée et la sortie des élèves de leurs cours.
Ensuite, si cet élève a le plaisir de lire, qui
le pousse à chercher des livres en braille ailleurs, il ne va les
trouver nulle part !
Il existe des situations où l'élève ne
trouve même pas le manuel scolaire en braille, et non pas un livre pour
nourrir son plaisir de lecture.
Puis, supposant que l'élève a acquis un livre
en braille, il ne peut l'emporter avec lui, surtout s'il s'agit d'un roman. A
titre d'exemple : Le roman la planète des singesen livre de
poche vaut 3 gros exemplaires en braille !
Enfin, si l'élève déficient visuel veut
changer la lecture plaisir par l'écoute des livres lus par des
comédiens, il ne corrigera sa pratique de l'orthographe, puisqu'il va
juste écouter et non pas lire. En revanche, il développera
certainement le côté intellectuel, qui est aussi primordial.
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