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La gestion des ressources humaines dans les collectivités territoriales décentralisées.

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par Thomas Yves TONGUE
Inead Vitrolles de france - Master 2 professionnel 2015
  

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SECTION 3- LES CONSEQUENCES DE CE MANQUE DE FORMALISME SUR LA

MOTIVATION DES AGENTS

La motivation est un ensemble de conditions qui pousse l'agent à mettre en oeuvre toutes ses capacités physiques et intellectuelles dans le souci de contribuer à atteindre les objectifs de l'organisation dans laquelle il évolue. Plusieurs éléments peuvent déterminer le degré de motivation d'un agent, mais l'expérience a démontré que l'environnement général de l'organisation doit répondre à quatre exigences :

- L'organisation doit susciter l'envie de travailler ;

- L'agent doit accomplir la tâche pour laquelle il a été recruté ;

- L'agent ne doit pas être confiné dans des tâches routinières mais au contraire se voir confier des tâches lui donnant l'occasion de se valoriser et de prouver son esprit de créativité ;

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La gestion des ressources humaines dans les collectivités territoriales décentralisées : un gage au
développement du Cameroun. Cas de la Commune de Dibombari

- La rémunération et les différentes primes accordées à l'agent doivent lui permettre de mener une vie relativement satisfaisante.

Ces conditions lorsqu'elles ne sont pas remplies, la démotivation gagne du terrain avec de graves conséquences sur le rendement. Ainsi RON COLEMAN et Gilles BARRIES affirmaient que« 4des recherches démontrent très clairement que quiconque se sent mal dans son travail, fait moins bien son travail, s'absente plus souvent et est plus susceptible de quitter l'entreprise »

A la commune de Dibombari cette démotivation est perceptible, et se manifeste par:

- Les absences trop souvent renouvelées au service. Plus de 20% du personnel vient au travail de façon intermittente.

- Les abandons de poste de travail - Les maladies temporaires

- Les retards fréquents au lieu de travail. Plus de 80% du personnel arrivent au travail à 10 heures au lieu de 7h30 prévu par la réglementation en vigueur au Cameroun et repartent quand ils le souhaitent.

- Le désintéressement total au travail ;

- La mauvaise exécution des tâches ;

- L'utilisation à des fins personnelles du matériel de travail ;

- La désobéissance, refus d'obéir à la hiérarchie

- Les attitudes insolentes (injures, menaces, conflit de personnalité) ;

- Les insuffisances professionnelles (incapacité, incompétence, inaptitude) ;

- L'oisiveté.

A ce dernier propos, lors de l'entretien que nous avons eu avec le chef service technique de cette commune, il déclarait« qu'on me demande de venir à 7H30 alors que je passe des journées entières sans travail, pourtant le travail ne manque pas dans cette commune qui a d'énormes potentialités. Il faut tout attendre de la hiérarchie, je n'ai aucun programme défini à l'avance, mes propositions et mes besoins ne sont pas pris en compte et la plupart du temps, je ne suis même pas associé à la conception des besoins de mon service. On me limite à être un simple agent d'exécution quand tout a été décidé par une autre instance .De surcroît, les efforts de rendement des agents ne sont même

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La gestion des ressources humaines dans les collectivités territoriales décentralisées : un gage au
développement du Cameroun. Cas de la Commune de Dibombari

pas reconnus. Ce laxisme et mauvaise organisation se ressentent sur le rendement de la commune, car notre commune ces dernières années fonctionne en sous-régime ; il n'y a qu'à constater que cette année, les engins chargés du profilage des routes secondaires sont moins sortis, il faudrait vivement que les choses changent dans l'intérêt de tous »

De nombreux théoriciens ont présenté le capital humain de l'entreprise comme une source d'avantage concurrentiel durable et la gestion de ce capital humain est perçue comme l'ultime déterminant de la productivité.

Le rôle de la gestion des ressources humaines pour simplifier, est de fournir à l'entreprise un effectif qualifié et suffisant. Autrement dit, toutes les activités de gestion que ce soit(le recrutement, la rémunération, l'évaluation, la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, la mobilité, la motivation etc.) sont linéaires à la productivité de la commune. Selon Lourant et Wills, les pratiques de gestion de ressources humaines, bien qu'elles soient mises en oeuvre pour réaliser une meilleure performance, produisent d'abord et surtout des résultats directs sur les ressources humaines et, par la suite, des résultats indirects sur les plans organisationnels, financiers et de la valeur de l'action.

A la commune de Dibombari, l'échec du management des ressources humaines au-delà du plan organisationnel envisagé plus haut est aussi perceptible tant sur la valeur des actions et se manifestant par :

- Le défaut d'entretien des infrastructures routières de la commune

- Le défaut d'entretien des infrastructures sociales (les marchés communaux, les centres de santé)

- L'état d'hibernation des services d'hygiènes et salubrité de la commune

- La faillite des services votés de la commune

- L'absence d'initiative dans le plan de développement local

- Le faible taux de recouvrement des impôts et taxes divers

Que sur le plan financier. Cette commune supporte une masse salariale de 10 millions de FCFA par mois y compris les retenues sans tenir compte des autres charges, soit 120 millions par an. (Source état de salaire du mois de juillet 2015 de la commune de Dibombari)

Par ailleurs les fonds propres générés et recouvrés en 2014 par cette commune, notamment les produits de taxes communales, des produits de l'exploitation du domaine des services communaux et les autres produits et profits divers ne s'élèvent qu'à 37 millions 773085 FCFA.

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Une analyse simpliste de cette situation démontre que cette commune sans les centimes additionnels communaux (impôts payés par les sociétés), les diverses subventions de L'Etat et ses partenaires au développement tels le FEICOM, le PNDP et aux transferts reçus ne peut pas supporter ses charges. Ce qui fait d'elle une commune de consommation et non de production.

Figure : Quelques données du compte administratif de l'année 2014

ARTICLES

INTITULE

PREVISIONS
BUDGETAIRES

RECOUVREMENTS EFFECTUES

POURCENTAGE
RECOUVREMENT

11O

Réserves

affectées et non affectées

0

0

0%

71O

Recettes fiscales

326 350 095

234 965 591

71.99%

711

Centimes additionnels communaux

350 529 853

200 802 215

57.28%

712

Taxe de

développement local

6 000 000

2 072 763

34.54%

713

Produits des taxes

communales

101 225 000

32 965 085

32.56%

720

Produits de l'exploitation du domaine des services communaux

12 500 000

3 803 000

30.42%

730

Ristournes et redevances consentis par l'Etat

0

0

0%

740

Produits financiers

1 000 000

1338 802

133.88%

750

Dotations et subventions de

52 061 344

24 393 223

46.85%

 

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développement du Cameroun. Cas de la Commune de Dibombari

 

fonctionnement reçus

 
 
 
 
 
 
 

760

Transfert reçus

1

000

000

1

005

000

13.61%

770

Autres produits et profits divers

1

025

000

1

005

000

98.04%

 

Pourtant, elle regorge d'énormes potentialités lui permettant de développer les fonds propres et d'atteindre une certaine autonomie financière et pourquoi pas de créer des emplois par centaine. Par exemple la création des grandes exploitations agricoles ou avicoles devrait générer des emplois par centaine dans cette zone agricole. Comment pouvait-il en être autrement quand la politique des ressources humaines appliquée dans cette commune annihile toute initiative ? Plusieurs agents se contentant de consommer le salaire sans aucun rendement.

Le secrétaire général sortant de cette commune, s'exclamait à propos de sa nouvelle commune d'affectation lors d'un entretien : « il faut aller dans les communes pour voir le bordel qui y règne », Il y'a donc urgence à doter les communes du Cameroun des compétences et d'une organisation capables de porter leurs missions légitimes de développement.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo