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La protection d'un bien naturel inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco face à  la nécessité de l'exploitation des ressources naturelles en RDC. Cas du parc national des Virunga.

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par LIONNEL Aron MPOZI
Université de Goma - LINCENCE  2015
  

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Chapitre deuxième : L'ANALYSE DE L'EXPLORATION/EXPLOITATION
PETROLIERE DANS LE PARC NATIONAL DES VIRUNGA

Dans ce second chapitre, nous aborderons la question de l'exploitation pétrolière dans le parc national des Virunga (section I), nous chercherons à déconstruire des discours des évidences sur l'exploitation de l'or noir dans le PNVI (section II), enfin, nous ferons un regard croise entre l'exploitation et la conservation du PNVI concours des circonstances favorables (section II) ce qui constitue notre point de vue par rapport au sujet que nous analysons.

Section I : L'EXPLORATION/EXPLOITATION PETROLIERE DANS LE PARC

NATIONAL DES VIRUNGA

Pour mieux expliquer cette section nous brosserons d'abord l'État des lieux des activités pétrolières dans le rift albertin (Ç1), pour ensuite expliquer la Menaces sur le Parc National des Virunga, patrimoine mondial en RDC (Ç2), enfin, chuter par une réflexion sur l'incidence de l'octroi des permis d'exploitation et exploration pétrolière sur les engagements pris par la RDC sur le parc national de Virunga, patrimonial mondial. (Ç3).

§1. État de lieu des activités pétrolières dans le rift albertin

Le rift Est-Africain s'étend du sud de la mer Rouge au nord du Zambèze sur plus de 6000 km de longueur et 40 à 60 km de largeur132. Le rift Est-Africain est une zone où s'écartent les parties ouest et est du continent africain à une vitesse qui peut atteindre 1 cm/an133. C'est une zone très active sur le plan sismique134 et volcanologique. Il se divise en deux branches au nord du lac Malawi. La plus grande partie de la frontière orientale de la RDC est située le long de la branche occidentale du rift Est-Africain. Depuis de nombreuses années, on suppose que le fossé d'effondrement (graben) qui souligne ce rift, en partie occupé par des lacs, recèle des réserves pétrolières pour l'instant encore mal connues135.

132 OVG, Evaluation environnementale stratégique de l'exploration/exploitation pétrolière dans le rift albertin, province du Nord-Kivu et orientale, Goma, 2010, p.3, inédit.

133 Idem.

134 Par exemple (en dehors des séismes liés à l'activité volcanique) : le 3 février 2008, un violent tremblement de terre secouait simultanément les villes de Goma et de Bukavu, causant de très importants dégâts. Le 25 mars

2009, un séisme tectonique de 5,2 sur l'échelle ouverte de Richter était ressenti à Bukavu, Kigali, Butare (Sources : Observatoire Volcanologique de Goma)

135 OVG, op.cit. , p.3. Inédit.

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La découverte des gisements de pétrole dans le lac Albert entre l'Ouganda et la RDC attire aujourd'hui plusieurs grandes compagnies pétrolières dans la région, après qu'une petite compagnie junior, Heritage Oil, a fait des travaux préliminaires de collecte des données géologiques et géophysiques, des études et des analyses géochimiques des échantillons déterminant les acquisitions sismiques du côté est du lac Albert sur la rive ougandaise136. Les réserves ougandaises évaluées entre 800 millions et 2.5 milliards de barils sont subdivisées en cinq blocs et les blocs 1, 2, 3 et 4 réputés potentiellement rentables sont partagés entre trois grandes compagnies principales, l'anglaise Tullow oil, la chinoise CNOOC et la française Total. Ces dernières compagnies sont à l'oeuvre et l'Ouganda espère passer en phase d'exploitation dans les mois à venir137.

Du côté de la RD Congo, comme il s'agit du même bassin du Graben albertine et que les eaux et les rives congolaises du lac Albert devraient logiquement avoir les mêmes potentialités, les mêmes compagnies pétrolières qui opèrent du côté ougandais sont intéressées dans l'exploration et l'exploitation des gisements du pétrole congolais. Les réserves potentielles congolaises non encore évaluées sont déjà subdivisées en cinq blocs. Les blocs 1 et 2 qui couvrent la rive ouest du lac Albert sont les plus convoités par les compagnies opérant du côté ougandais et naturellement sont objets des disputes138.

L'Etat Congolais a signé un contrat avec un certain nombre d'opérateurs pétroliers, dont celui signé le 5 décembre 2007 avec un consortium formé par les compagnies pétrolières Dominion petroleum, SOCO international et la Congolaises des Hydrocarbures (COHYDRO)139.

En effet, une compagnie canadienne, Heritage Oil, a signé un protocole d'accord d'exploration le 2 juin 2002 avec le gouvernement de Joseph Kabila dans un territoire que ce dernier ne contrôlait pas à l'époque. En 2005, après un appel d'offre lancé par le gouvernement congolais et gagné par Heritage Oil, les blocs 1 et 2 de la rive congolaise du lac Albert ont été répartis entre Heritage Oil et Tullow oil, une compagnie anglaise ayant acheté une partie des parts de Heritage Oil, et la compagnie congolaise Cohydro140. Depuis, en moins de 4 ans, les blocs 1 et 2 sont passés entre les mains de plusieurs compagnies pétrolières en compétition selon qu'un ministre congolais à l'énergie remplaçait un autre. En juillet 2006,

136 A. TOGERA, op.cit., p.24

137 Idem, p.24

138 Ibidem., p.25.

139 A. NGUMBI AMURI, Op.cit., p.300.

140 A. TOGERA, op.cit., p.25

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Tullow oil, ayant racheté les parts d'Heritage Oil, réclamait être en possession des blocs 1 et 2 après avoir signé un contrat de partage de production avec le ministre de l'énergie Salomon Banamuhere. En 2008, le nouveau ministre de l'énergie, Lambert Mende, offrait le bloc 1 à un consortium sud-africain, Divine Inspiration. En 2010, Céléstin Mbuyu rejeta le candidat de son prédécesseur et signa un contrat de partage de production avec deux compagnies britanniques domiciliées aux Iles Vierges, Caprikat Ltd et Foxwhelp Ltd qui appartiendraient à Khulubuse Zuma, un neveu de l'actuel président sud-africain Jacob Zuma141.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille