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La protection d'un bien naturel inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco face à  la nécessité de l'exploitation des ressources naturelles en RDC. Cas du parc national des Virunga.

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par LIONNEL Aron MPOZI
Université de Goma - LINCENCE  2015
  

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§2. Menaces sur le Parc National des Virunga patrimoine mondial en RDC

L'exploitation pétrolière menace-t-elle des valeurs universelles exceptionnelles du PNVI ?

Le grand défi de la conservation du PNVI n'est plus sans doute les conflits séculaires avec ses populations riveraines mais les perspectives de l'exploration et l'exploitation du pétrole qui occuperait 85 % de sa superficie142.

Au-delà des blocs congolais cités dans le paragraphe précèdent, D'autres opérateurs pétroliers sont également présents sur d'autres bocs comme TOTAL et Sacoil sur le bloc III. Il convient de signaler que le boc III, IV et V empiète sur le PNVI sur environ 85% de sa superficie, soit 6610 km2 sur une superficie totale 7802 km2. Si le bloc V recouvre en totalité la partie congolaise du lac Eduard inclus dans le parc national des Virunga143, les blocs III et IV comprennent la totalité de la savane d'Ishango et des massifs forestiers du nord du parc. Ces concessions congolaises sont limitrophes de blocs d'exploration-exploitation pétrolière dans la partie ougandaise du Rift. En Ouganda, certains blocs recouvrent également plusieurs aires protégées144 et quelques activités d'exploration pétrolière y ont déjà débuté.

Les blocs 3, 4, et 5 qui couvrent la partie sud du lac Albert, la vallée de la Semliki et une grande partie du Parc National des Virunga sont confrontés à deux logiques contradictoires, celle du profit généré par l'or noir et celle de la conservation de la nature du Parc National des Virunga devenu un patrimoine mondial de l'humanité suite à un accord signé entre

141 A. TOGERA, op.cit., p.26

142 Idem, p.24.

143 Cependant, bien que le bloc V où opérait la société SOCO ait couvert 52% de la superficie du PNVI, le secteur Mikeno qui est le siège des gorilles de montagnes (gorilla beringei beringei) est en dehors du bloc mais qui le borde seulement, par contre, le bloc IV recouvre le secteur Tshiabirimu qui abrite une petite population des gorilles de plaine de l'est (gorilla beringei graueri), cette explication nous a était donnée par un agent de l'ICNN lors d'un interview du 10 mai 2015. Il a préféré être anonyme pour raison de sécurité.

144 Il s'agit de Queen Elizabeth National Park, Ruwenzori Mountains National Park., Semuliki National Park. (et en aval du Lac Albert, Murchison Falls National Park). Mais aucun de ces parcs où sont exercées ces activités pétrolières n'est inscrit à la liste du patrimoine mondial.

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l'UNESCO et le gouvernement congolais en 1979145. Le bloc 3 appartiendrait à la société française Total en partenariat avec la société sud-africaine Sac Oil. Le bloc 4 n'a toujours pas eu de preneur et serait convoité par la société italienne ENI146.

En RDC, même si de manière générale, le développement pétrolier soulève des questions et des inquiétudes environnementales partout dans le rift valley congolais, c'est surtout le bloc V qui catalyse le plus d'attention. L'octroi de ce bloc à la compagnie pétrolière britannique SOCO en 2010 a suscité beaucoup d'inquiétudes et des controverses, car le bloc V occupe 85% du parc national des Virunga où vivent 200 espèces de mammifères dont les gorilles de montagnes et les okapis qu'on ne trouve nulle part ailleurs que dans cette région147.

Sur ce même bloc, un contrat de partage de production a été signé le 5 décembre 2007 entre le ministre congolais à l'énergie, Lambert Mende et trois compagnies associées, Dominion Petroleum Congo, une société sud-africaine représentée par Michel Garland, SOCO Exploration - Production DRC, une compagnie affiliée à Dominion et représentée par Roger Cagle, et Cohydro, une compagnie congolaise représentée par Michel Lady Luya, président du conseil d'administration et Jean Yembeline Kodangba, administrateur délégué général148. En août 2010, SOCO a procédé aux premières investigations préalables aux travaux d'exploration pétrolière en faisant les campagnes aéromagnétiques, gravimétriques et d'acquisitions sismiques. En novembre 2010, SOCO fit une étude portant sur les mesures d'atténuation des impacts environnementaux de l'exploration du pétrole. Cette société étant de fait juge et partie, cette étude fut rejetée par l'ICCN et le Ministère de l'environnement, conservation de la nature et tourisme. Malgré cela, l'ICCN a joué le pyromane sapeur-pompier du fait d'avoir travaillé étroitement avec SOCO, Les autorités de l'ICCN avaient déclaré que les activités menées par SOCO étaient dans la phase préliminaire d'exploration et que, même en cas de succès, la conclusion des recherches devrait entendre plusieurs années. En janvier 2011, une réunion de haut niveau fut organisée à Kinshasa à la demande du comité du patrimoine mondial de l'UNESCO au cours de laquelle il fut rappelé l'incompatibilité des activités d'exploration et d'exploitation du pétrole avec le statut du site du PNVi. Néanmoins, en octobre 2011, un mois avant les élections, le ministre de l'énergie, Célestin Mbuyu, confirma ce contrat en autorisant à la société SOCO de mener des activités d'exploration dans

145 A. TOGERA, op.cit., p.26.

146 Idem.

147 Magazine Congo : appel à protéger le parc national des Virunga de l'exploitation Pétrolière, disponible sur http://www.rtbf.be/info/monde/detail rdc investir-dans-le-parc-national-des-Virunga plutôt-que-d-y-chercher-du-petrole?id=8059496, consulté le 22 mai 2015 à 20h30'.

148 A. TOGERA, op.cit, p.26

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le PNVi.149 Total s'est montré prudent et est conscient de son image à protéger. Jusqu'à présent, il concentre ses recherches exploratoires dans la partie située entre le sud du lac Albert à la périphérie du parc, et aurait obtenu du gouvernement congolais l'autorisation de procéder à des tests sismiques aériens dans la partie couverte par le PNVi.150

Les controverses se sont cristallisées d'une part sur l'opportunité d'accorder une licence d'exploration dans le parc national des Virunga et d'autres part sur les méthodes à utiliser, et susceptibles de réduire au maximum l'impact négatif sur l'environnement151. A différents stades, plusieurs acteurs se sont mobilisés alors que la compagnie soco tentait de répondre aux inquiétudes soulevées.

Après l'obtention de l'accord d'exploration, Soco a déclaré que pendant la période d'exploration initiale de 5 ans, les activités au bloc V consisteraient en l'acquisition de 300km de données sismiques et le forage de deux puits d'exploration.152

En mars 2011, Soco annonçait avoir reçu l'autorisation d'effectuer dans deux mois suivants un levé aérien incluant des vols au-dessus du lac Eduard. Les résultats obtenus allaient déterminer la compagnie à chercher une autorisation pour conduire une campagne à l'air comprimé dans le lac Eduard153. Cette méthode avait été recommandée par le partenaire contractuel, car supposée selon eux ne pas mettre en danger la vie aquatique, surtout qu'une activité similaire avait été déjà réalisée par un autre opérateur.

Après analyse de deux cotés : celui de l'entreprise SOCO et de l'ICCN, nous pensons que les valeurs universelles exceptionnelles du PNVI court un danger grave en ce, sens la pollution et l'inhalation des substances toxiques contenu dans le pétrole, selon certain chercheurs, ont de conséquences fâcheuses sans précédents sur la faune et la flore. Les techniques de prospection par ondes sonores peut affectés la distribution des poissons, les oiseaux ne sont pas épargnés car leurs habitats... Bien de conséquences seront développées dans le paragraphe 3 de cette section.

149 F. MISSER, Total veut forer chez les gorilles, TAZ, avril, 2012

150 A. TOGERA, op.cit., p.28.

151 J. DOMINIC, E. NDIMUBANZI, op.cit., p.82.

152 Idem

153 ibidem

2.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus