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La sous-scolarisation, un handicap à  la participation des femmes au développement communautaire dans la ville de Dapaong.

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par Gountante TCHIAME
Université de Lomé - Maîtrise en sociologie 2011
  

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Chap5 : INTERPRETATION DES RESULTATS, PERSPECTIVES ET

RECOMMANDATION

?. Interprétation des résultats

I.1.Les facteurs explicatifs de la sous-scolarisation des filles

L'éducation qui se voulait au début démocratique se retrouve aujourd'hui entachée des inégalités de genre. Ainsi les filles continuent par être marginalisées dans l'accès à l'éducation selon 82% de nos enquêtées.

Ce phénomène semble avoir plusieurs causes et les parents ne cessent d'être pointés du doigt comme les vrais responsables. Ceux-ci guidés par leur culture de base négligent l'éducation de leurs fillettes et les préparent involontairement au mariage. Selon la culture locale, le code d'honneur veut que la femme, future épouse, soit l'ambassadrice permanente de sa famille auprès de sa belle famille. Chaque erreur que commettra une femme sera imputable à sa mère. Le « salut » pour une mère analphabète réside par conséquent dans les soins qu'elle apportera pour « surveiller » la conduite de sa fille. Pour cela, il faut qu'elle soit à ses côtés. L'école est perçue comme produisant l'inverse en ce sens qu'elle éloigne la fille de la « surveillance » de sa mère. Alors, toutes sortes de stratégies sont développées par les familles pour faire échec à la scolarité des filles. C'est pourquoi d'après 42% des enquêtées l'ignorance des parents quand aux avantages dont procure la scolarisation dans la vie d'une femme est une raison fondamentale pour comprendre la persistance du phénomène. Pour beaucoup de parents l'instruction des filles paraît encore inutile ou même nuisible à l'apprentissage des fonctions dévolues à la femme dans la société. Dès le bas âge les enfants reçoivent une éducation qui les prépare à assumer des fonctions sociales futures selon qu'ils soient garçons ou filles. Pour ce faire, ils doivent non seulement acquérir des compétences nécessaires à la survie du groupe social, mais aussi des compétences dans leur rôle spécifique, ce qui rend différents les contenus et les formes de l'apprentissage qui leur sont transmis. Autrement dit, dans les ménages et familles, les garçons et les filles n'assument pas les mêmes tâches ou rôles donc n'ont pas la même éducation. Les filles sont très tôt chargées des corvées ménagères. Même si elles sont élèves on attend d'elles qu'elles s'acquittent de leurs obligations scolaires sans négliger les tâches domestiques. Ces multiples occupations agissent souvent négativement sur les résultats scolaires des filles qui finissent par raccrocher après moult échecs.

Selon 38% de nos enquêtées, la sous-scolarisation des filles est en partie inhérente à la discrimination et au poids de la tradition qui prône fermement la subordination de la femme à l'homme.

Au niveau familial, lorsque les allocations devant servir à couvrir les besoins d'éducation de tous les enfants deviennent maigres, les parents opèrent des choix éducatifs en donnant la priorité aux garçons.

Aujourd'hui, les retombées de la gratuité de l'école font que l'accès des filles à l'école primaire connait un progrès au point où l'écart entre filles et garçons s'amenuise soit un indice de parité de 78% pour la région des savanes (tableau de bord, 2007). Toutefois, il n'y a pas lieu de se réjouir car le taux d'abandon chez les filles est si élevé que seules 31% de celles qui rentrent au primaire, arrivent au secondaire et ce nombre diminue sensiblement au fur et à mesure qu'on avance dans le cursus scolaire. Le poids social agit de telle manière que les filles abandonnent sans le vouloir.

Pour preuve 23% des femmes continuent par croire que l'école n'apportera pas grande chose dans la vie d'une fille. Pour beaucoup de familles, l'école même gratuite constitue une charge économique tant par les frais annexes occasionnés par la scolarisation, l'achat de la tenue scolaire et des fournitures, que parce que les enfants n'assument plus leur part des travaux. Quand cette charge devient trop lourde l'enseignement secondaire devient un luxe que certaines familles pauvres ne peuvent s'offrir. Elles orientent très tôt la petite fille vers les activités rémunératrices (petit commerce, apprentissage de métier ou placement comme domestique dans les restaurants).

En effet 14% de nos enquêtées désignent la pauvreté des parents comme une cause non moins importante de la sous-scolarisation des filles de la localité. En définitive il ressort que les facteurs sociaux-économiques sont les principaux obstacles qui perpétuent la sous-scolarisation des filles.

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