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Le statut particulier des agents et cadres administratifs et techniques de la commission électorale nationale indépendante de la république démocratique du congo : défis et perspectives.


par Paul Musungu Lono
Ecole de Formation Electorale en Afrique Centrale EFEAC  - Master en Gestion du Cycle Electoral  2017
  

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2.4.4. Le licenciement

Le règlement administratif et technique qui fixe le statut particulier des agents et cadres n'énumère pas le licenciement dans la liste de cause pouvant mettre fin définitivement aux fonctions administratives et techniques de la CENT. Mais en parcourant ce même règlement, il ressort des 79 et 90 que la CENT qu'il existe respectivement le licenciement pour suspension et licenciement pour mauvais signalement. Ces deux mesures résultent des faits qui au départ, ne constituent pas un manquement dans le chef de l'agent ou du cadre.

2.5. Le régime disciplinaire des agents et cadres administratifs et techniques de la CENI

L'article 51 de la loi organique sur la CENT dispose que : « Sans préjudice des poursuites judicaires, les membres de la CENT, le Secrétaire exécutif national, les secrétaires exécutifs provinciaux, les chefs d'antenne, les autres cadres et agents administratifs et techniques ainsi que les experts sont passibles des sanctions fixées par le règlement intérieur pour tout manquement aux obligations de leurs charges ».

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En effet, ces sanctions pour les agents et cadres sont énumérées aux dispositions de l'article 80 du règlement intérieur à savoir : le blâme, la réprimande, la mise à pied et la résiliation de l'acte d'engagement. Toutefois, le RAF en contradiction avec la loi organique qui ne lui reconnaît pas le pouvoir de fixer les sanctions, il ajoute son article 103 une autre sanction qui n'est pas fixée par le règlement intérieur notamment, la révocation.

2.5.1. La faute disciplinaire et les sanctions subséquentes

Dans le cadre de statut particulier des agents et cadres administratifs et techniques, est générateur de l'action disciplinaire, « tout manquement par l'agent ou le cadre aux devoirs de son état, à l'honneur et à la dignité de ses fonctions. Cette faute peut donner lieu à l'une des sanctions disciplinaires ci-après : le blâme, la réprimande, la mise à pied, la résiliation avec préavis et la révocation » (147). L'article 107 du RAF interdit d'infliger deux sanctions pour une faute à l'agent ou le cadre et que si l'agent ou le cadre a dissipé des espèces, détourné les biens, causé les dégâts, qui exigent soit remboursement, restitution ou réparation, cela n'exclut pas qu'une sanction disciplinaire lui soit infligée. Mais, pour arriver à établir une faute, le statut prévoit une procédure d'instruction il faut impérativement observer.

2.5.2. L'instruction de l'action disciplinaire

En droit administratif général, l'instruction d'une action disciplinaire est une condition sine qua none car elle est destinée à permettre l'administration de prendre une décision la plus objective à l'égard de l'agent et en même temps d'offrir au concerné un exercice le plus satisfaisant possible de ses droits de défense. La procédure d'instruction de l'action disciplinaire au sein de la CENI doit être en vertu de l'article 104, écrite et contradictoire. L'agent ou le cadre reproché d'avoir commis une faute, bénéficie le droit de présomption d'innocence.

En effet, la procédure d'instruction se fait différemment selon que les faits ou manquements reprochés à l'agent ou cadre, sont légers, présumés graves ou susceptibles d'entraîner la résiliation d'engagement et cette procédure est prévue aux dispositions de l'article 105 du RAF. Pour ce qui concerne les manquements légers, le statut prévoit une possibilité de faire une mise en garde qui peut être soit, verbale ou soit, écrite sans infliger directement l'agent la sanction disciplinaire.

I. Le blâme ou la réprimande et sa procédure

Le règlement administratif et technique ne défini ce qu'il entend par le terme blâme, ni moins encore la réprimande. Tl se contente seulement de fixer la procédure d'instruction pour que l'autorité compétente arrive au prononcé de l'une de ces deux sanctions disciplinaires.

(147) Article 103 du RAF.

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Par contre, s'agissant des manquements présumés graves, le statut (148) prévoit deux formalités substantielles. La première formalité, le statut particulier des agents et cadres exige qu'une demande d'explication qui décrie clairement les faits soit notifiée à l'agent ou le cadre et ce, contre un accusé de réception. Ce ne que si l'agent a refusé de répondre à cette demande d'explication, qu'il faudra envisager la deuxième formalité, celle de lui adresser une notification par voie d'huissier. Ici, la notification par voie électronique n'est pas valable car ni le droit de procédure congolais, ni moins le règlement administratif et financier n'en prévoit pas. Cela étant, l'agent ou le cadre dispose un délai de 48 heures à compte de la date de notification. En plus, il a droit à la communication de toute pièce qu'il estime nécessaire de prendre connaissance afin de soutenir ses moyens de défense. Dans ce cas, on se demandera dans l'hypothèse où l'agent ou le cadre évoque devant le juge qu'une pièce lui été refusé de prendre connaissance, nous estimons qu'il appartient au juge d'apprécier la pièce qui lui a été refusé si elle a un lien avec l'action disciplinaire.

Cependant, si l'agent ou le cadre donne les explications et que l'autorité les analyse et se rend compte que ces dernières ne sont pas convaincantes, dans ce cas, le statut permet à l'autorité d'infliger à l'agent ou le cadre soit un blâme ou la réprimande en tenant compte de gravité des faits.

II. La mis à pied ou la résiliation et sa procédure

Il peut arriver que les manquements que l'agent ou le cadre a commis soient plus graves et que la CENI les juge d'infliger à l'agent une sanction la plus sévère ou ne permettant plus de laisser l'agent ou le cadre sous l'engagement, l'article 5 du règlement administratif et financier exige qu'une enquête disciplinaire soit ouverte à l'encontre de l'agent ou le cadre concerné. A ce titre, l'autorité qui ouvre l'enquête dispose le pouvoir d'ordonner une mesure conservatoire qui consiste en la suspension immédiate pour besoin d'enquête des fonctions de l'agent ou le cadre. Le temps qui coule pendant cette période est considéré comme le temps de service pour l'agent ou le cadre. La décision d'enquête est notifiée à l'agent ou le cadre endéans 7 jours ouvrables au moins à compter du jour où il a eu connaissances des faits qui lui sont reprochés. Le délai de suspension est 15 jours pour les agents et cadres qui sont à Kinshasa, et 30 jours pour les agents et cadres engagés dans les provinces. Et durée maximale de la procédure disciplinaire est de 30 jours. Si elle dépasse même un jour, la procédure devient caduque.

Toutefois, pour le cas de flagrance, l'article 106 du règlement investi l'autorité disciplinaire de dresser un PV de constat de faute disciplinaire et de prendre immédiatement la sanction. Mais, le règlement administratif et financier interdit à l'autorité dans son article 107 de n'est jamais infligé à l'agent ou au cadre deux sanctions pour la même faute. Aussi même article dit que nonobstant le remboursement des espèces dissipées, la restitution des biens détournés, la réparation

(148) Article 105 du RAF.

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des dégâts (...) par l'agent ou le cadre, l'application de la sanction disciplinaire reste intangible.

III. Les autorités compétentes en matière disciplinaire du statut particulier des agents et cadres administratifs et techniques de la CENI

Ces autorités sont énumérées dans les catégories aux dispositions de l'article 108 du règlement administratif et financier. Et il s'agit respectivement :

CATEGORIE 1 :

V' Le secrétaire exécutif national et le secrétaire exécutif national adjoint : le blâme et la réprimande sont faits par le président et la mise à pied et la révocation par le président, après délibération à l'assemblée plénière.

CATEGORIE 2 :

V' Les directeurs et secrétaires exécutifs provinciaux : le blâme et la réprimande sont prononcés par le secrétaire exécutif national et la mise à pied et la révocation par le président de la CENI, sur décision du bureau ou de l'assemblée plénière, pour les secrétaires exécutifs provinciaux.

CATEGORIE 3 :

V' Les chefs des cellules techniques et unités spécialisées du SEN et les chefs d'unités, les cadres administratifs et techniques centraux, les assistants administratifs et unités spécialisées du SEN, les agents d'exécution centraux : la blâme et la réprimande sont sanctionnés par le secrétaire exécutif national et la mise à pied et la révocation par le du président de la CENI sur décision du bureau.

V' Les chefs d'antennes, les cadres des SEP et les agents d'exécution provinciaux : le blâme et la réprimande sont infligés par le secrétaire exécutif provincial et la mise à pied et la révocation par le président, sur décision du bureau ou de l'assemblée plénière, pour le chef d'antenne.

CATEGORIE 4 :

V' Les agents des antennes et les agents d'exécution : le blâme et la réprimande sont prise par le chef d'antenne, le secrétaire exécutif provincial ou le directeur, et la mise à pied et la révocation par le président, sur décision du bureau.

En effet, dans le cadre du statut particulier des agents et cadres administratifs et techniques, la décision disciplinaire produit ses effets dès la date de notification, nonobstant les recours administratifs notamment le recours gracieux adressé à l'autorité ayant prise la décision endéans 5 jours à compter de la date de notification. Et le recours adressé à l'autorité disciplinaire hiérarchiquement supérieur endéans 8 jours, à défaut d'une suite favorable de recours gracieux. C'est lorsqu'une suite favorable n'a pas été donnée dans ce délai de ce dernier recours

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administratif que la sanction disciplinaire devient enfin, définitive dans le statut particulier des agents et cadres administratifs et techniques de la CENT.

Et enfin, en vertu de l'article 110 du RAF, l'action disciplinaire demeure toujours distincte et indépendante de l'action pénale à laquelle peuvent donner lieu les mêmes faits. Et que l'action judiciaire ne suspend pas l'action disciplinaire.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry