§ 2 : La
formation des détenus de CASABIANDA.
Les détenus du centre de détention de CASABIANDA
peuvent suivre soit des enseignements scolaires et académiques, soit des
formations professionnelles.
Si l'on observe les statistiques de l'année scolaire
2006-2007, la répartition des 62 détenus scolarisés (sur
les 175-185 détenus que compte l'établissement) en fonction de
leur niveau de scolarisation était la suivante :
Graphique 16 : Répartition de la
population carcérale de CASABIANDA scolarisée en 2006-2007 en
fonction de leur niveau de scolarisation.
Sur cet effectif de détenus, 36
ont obtenu un diplôme à l'issue de l'année scolaire. A
noter que l'un d'entre eux n'a pas pu présenter son DNB du fait de sa
libération conditionnelle. Ces 36 diplômés se
répartissaient de la manière suivante :
Graphique 17 : Répartition des
détenus ayant obtenu un diplôme en 2006-2007 en fonction du dit
diplôme.
Les formations professionnalisantes de maçon et des
espaces verts étant spécialement conçues pour
répondre à la fois aux besoins de l'activité du centre de
détention, mais correspondant aussi à des secteurs
d'activité ayant des difficultés de recrutement de personnels
qualifiés, aident ainsi à la réinsertion des
détenus une fois libérés.
Il faut ajouter à cela une formation dispensée
par les pompiers de Corte aux premiers secours. En 2006, vingt détenus
ont obtenus leur Attestation de Formation aux Premiers Secours.
Nous ne pouvons pas clore ce chapitre sans évoquer la
très faible proportion d'inactifs à CASABIANDA. Certains d'entre
eux le sont par choix. La plupart le subissent. Etre inactif, c'est risquer
d'être stigmatisé par ceux qui travaillent, voire par une partie
du personnel. Il existe même une expression pour décrire leur
quotidien : « ils pointent à la
plage » ; et ce n'est pas un compliment. En outre, le
vieillissement de la population entraîne des incapacités de
travail (faiblesse physique, retraite, ...). Ceux-ci ont tendance plus que les
autres à développer une forme d'ennui qui peut tourner à
la dépression lorsque se développe chez eux un sentiment
d'inutilité, renforcé par la constante activité du centre
et de leurs codétenus, ainsi que par la fréquente rupture des
liens familiaux.
Il serait salutaire de développer pour cette
population, des activités occupationnelles et utiles, qui leur
redonnerait le sentiment d'appartenir à une société
à laquelle ils contribuent.
La vocation économique de CASABIANDA a, nous l'avons
établi, un impact objectivement positif sur son environnement
immédiat, et au-delà sur toute la région Corse. Cette
importante originalité permet en outre aux détenus de
développer de nouvelles compétences professionnelles pour
certains, et, pour d'autres, d'entretenir leurs savoir-faire ; des atouts
précieux lorsque vient le moment de la réinsertion dans le monde
libre.
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