Le centre de détention de CASABIANDA, emblématique prison de paradoxes( Télécharger le fichier original )par Paul-Roger GONTARD Université Aix-Marseille III - Master 2 de droit, spécialité lutte contre l'insécurité 2008 |
B/ Les criminels potentielsLe deuxième public à qui s'adresse traditionnellement la fonction exemplaire de la peine est l'ensemble abstrait des criminels potentiels. La force de dissuasion d'une peine est classiquement admise d'après deux indicateurs : la sévérité de la peine et la certitude de celle-ci. Or, depuis l'étude de Jack GIBBS de 196890(*), qui démontre que la certitude d'être sanctionné a deux fois plus de portées dissuasives que la sévérité de la peine applicable, il est admis que la certitude de la sanction et le principal facteur de dissuasion, la portée de la sévérité en est par conséquent diminuée d'autant. L'argument qui prétendrait faire de CASABIANDA une incitation à l'infraction ne tient donc qu'imparfaitement. En outre, ce serait vite oublier que les détenus de CASABIANDA ont tout d'abord accompli la première partie de leur peine dans des modes de détention plus conforme à l'imaginaire collectif. Le criminel potentiel doit donc savoir que l'accomplissement de sa peine se fait par principe dans une prison fermée, et que CASABIANDA n'est qu'un régime d'exception réservé à certains détenus. * 90 GIBBS, J. (1968). Crime, Punishment and Deterrence. Southeastern Social Science Quarterly, 48, 515-530. cité in Shirley A. HAMBLET, THE DEATH PENALTY THROUGH THE LENSES OF CRIMINOLOGY/CRIMINAL JUSTICE STUDENTS AND NON-CRCJ STUDENTS, The University of Texas at Arlington, Décembre 2006. |
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