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Le centre de détention de CASABIANDA, emblématique prison de paradoxes

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par Paul-Roger GONTARD
Université Aix-Marseille III - Master 2 de droit, spécialité lutte contre l'insécurité 2008
  

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Section 2 : Des intérêts des détenus dans l'application des peines à CASABIANDA.

Avec la réforme AMOR, l'histoire des peines infligées par la société aux différents criminels a mis en avant deux conséquences majeures pour les criminels qui les subissent : permettre l'amendement du condamné (§1) ; et préparer sa réinsertion dans la société (§2).

§ 1 : De l'amendement du condamné à CASABIANDA.

« Que le châtiment, si je puis ainsi parler, frappe l'âme plutôt que le corps ».

G. de MABLY, De la législation, OEuvres complètes, 1789, T. IX.91(*)

Dans notre société de tradition judéo-chrétienne, il est admis que la peine doit, par sa dureté pour le corps, accompagner l'esprit vers la rédemption qui précède le Salut de l'Âme. Seulement, le progrès humaniste de notre société nous a permis d'abolir les peines corporelles, détruisant, par-là même, l'outil privilégié de supplice des criminels. La notion de rédemption a donc progressivement glissé vers la notion d'amendement bien plus matérialiste. La peine de prison doit donc servir au condamné de parenthèse lui permettant de s'interroger sur sa culpabilité, sur les raisons qui ont motivé ses actes et sur les changements qu'il doit opérer pour ne plus être un situation de commettre le crime consommé, ou plus largement, une nouvelle infraction.

Cet objectif idéal supporte parfois très mal la confrontation à la réalité carcérale. Un détenu de CASABIANDA me confiait sa réflexion sur ce sujet : « Ce n'est pas en mettant un clou tordu dans une boite hermétique, qu'il ressortira tout droit ?! ». L'incarcération crée souvent de nouvelles angoisses, de nouveaux traumatismes ... Des difficultés qui occupent en permanence l'esprit, alors que celui-ci devrait se concentrer sur sa reconstruction. Sans compter qu'une promiscuité permanente n'est pas la condition de vie la plus favorable à l'amélioration de l'individu.

Un environnement agressif, voire humiliant pour certains détenus, ne met donc pas les individus dans les meilleures dispositions pour commencer un travail thérapeutique.

Nous le verrons plus tard en détaillant les rapports sociaux dans le centre de détention, l'environnement de CASABIANDA est, quant à lui, beaucoup plus apaisé. Certains tourments qui inquiètent les détenus dans les autres établissements disparaissent rapidement en arrivant en Corse. L'amertume, voire la haine, parfois développée à l'encontre « d'une société qui inflige des peines humiliantes », peut parfois s'estomper compte tenu des conditions de détention. Deux éléments qui permettent de donner du temps au détenu pour la réflexion et pour son amélioration. Ce d'autant plus que les moyens humains d'accompagnement (prise en charge psychologique, conseiller d'insertion et de probation ...) seront suffisamment étoffés pour prendre en charge l'ensemble de la population carcérale de CASABIANDA.

* 91 Cité in FOUCAULT Michel. Surveiller et Punir. Edition Gallimard. Janvier 2007.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams