WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le centre de détention de CASABIANDA, emblématique prison de paradoxes

( Télécharger le fichier original )
par Paul-Roger GONTARD
Université Aix-Marseille III - Master 2 de droit, spécialité lutte contre l'insécurité 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy
§ 2 : De la préparation à la réinsertion du condamné à CASABIANDA.

Aux dires des conseillers d'insertion et de probation, une réinsertion réussie se fonde sur plusieurs facteurs :

- Un amendement accompli : nous venons de le voir, CASABIANDA y est probablement plus propice que d'autres établissements, pour une certaine part de la population pénale française au regard du sort qui est réservé à cette fraction dans d'autres centres de détention.

- L'aptitude à la resocialisation : de l'avis de certains détenus, la prison traditionnelle est qualifiée d'infantilisante. Le détenu ne participe que marginalement à l'organisation de son quotidien. Il régresse souvent plus qu'il ne progresse dans ses aptitudes intellectuelles ou professionnelles. À l'inverse, CASABIANDA est dans son quotidien plus conforme aux rapports sociaux du monde libre.

Qui plus est, les rapports à l'infraction et à la sanction sont eux aussi plus comparables à ce qui existe dehors. En jouissant d'un maximum de liberté, dans la limite de ce qui est autorisé par la sanction pénale, le détenu à beaucoup à perdre s'il ne respecte pas les règles de la détention, certainement plus que dans tout autre établissement pénitentiaire. Un risque comparable au risque d'incarcération qui demeure à l'extérieur en cas d'infraction. Une épée de Damoclès qui habitue le détenu à vivre sous la menace d'une perte de liberté en cas de récidive.

- La qualité de l'environnement d'accueil à la sortie : bien que l'éloignement du continent participe à la rupture des liens sociaux et familiaux antérieurs à l'incarcération, nous avons vu précédemment que les espaces d'accueil des familles permettent dans une certaine mesure de réduire cette incidence.

Cependant, la nature de l'infraction majoritairement commise par les détenus de CASABIANDA entraîne dans bien des cas un rejet du condamné de la part de leur famille. De la sérénité et de la qualité du travail entrepris en détention pour trouver un lieu d'accueil, dépendra en grande partie la qualité des premières semaines de sortie.

- Le temps d'inactivité professionnelle après la sortie de prison : nous l'avons vu précédemment, CASABIANDA insiste beaucoup pour entretenir ou développer un savoir professionnel de la part des détenus. Des atouts utiles pour minimiser l'impact de « l'étiquette » sortant de prison lors de l'arrivée sur le marché du travail.

- La qualité du suivi du conseiller d'insertion et de probation dans les cas de libération conditionnelle : la libération conditionnelle, dont bénéficie en moyenne un peu plus de détenus à CASABIANDA que les autres établissements, permet d'organiser un suivi des comportements à risques (addiction aux drogues, à l'alcool, aux jeux, ...), de s'assurer de la poursuite d'un suivi médical spécialisé dans les cas qui le nécessite, et de revenir autant de fois que nécessaire à la réalisation des points précédent.

Pour conclure ce chapitre je reviendrai sur la dernière utilité traditionnelle des peines pénales : la compensation du préjudice subi par la victime. Voilà sans doute le domaine où le centre de détention de CASABIANDA peut sembler moins performant que ses homologues français, bien que le paiement des dommages et intérêts y soit plus facile qu'ailleurs, compte tenu des revenus tirés de l'activité professionnelle des prisonniers. En effet, que pourrait penser une victime, qui plus est dans une situation sociale difficile, du cadre de vie des détenus de CASABIANDA. Cela susciterait sans doute un fort sentiment de révolte.

Pourtant, lorsque les victimes sont interrogées sur les peines qui doivent être réservée à leur assaillant, l'expression qui revient fréquemment dans leurs déclarations est de réclamer une peine « pour que leur agresseur ne recommence jamais ». Or, nous venons de le voir, CASABIANDA est, dans certains cas, l'outil pénitentiaire qui répond le mieux à cette demande.

Ainsi, que ce soit pour la société, pour le détenu, et même par extension pour les victimes, le centre de détention de CASABIANDA est, dans des cas de détenus bien précis, le mieux à même de remplir les missions confiées à l'administration pénitentiaire.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera