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Le centre de détention de CASABIANDA, emblématique prison de paradoxes

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par Paul-Roger GONTARD
Université Aix-Marseille III - Master 2 de droit, spécialité lutte contre l'insécurité 2008
  

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Chapitre 2 : La place de CASABIANDA dans la pénologie française, européenne et mondiale.

Comme tous les centres de détention français, CASABIANDA est soumis au règlement de l'article D94 du code de procédure pénale. Mais ceci ne l'empêche pas d'être unique dans le paysage français, et original dans le paysage global des Open Institutions. Comparativement à la moyenne des autres centres de détention, nous avons déjà pu étudier les originalités de population pénale de l'établissement et la place importante occupée par l'activité professionnelle du centre. Afin de mieux cerner la place de CASABIANDA d'un point de vue scientifique, il nous faut à présent nous attarder sur les observateurs qui ont eu à traiter de ses spécificités carcérales (section 1), et replacer celles-ci dans un contexte plus global (section 2).

Section 1 : Une prison médiatique mais peu étudiée

Les particularités que nous venons de voir, et les originalités qui suivront ce développement, légitimeraient, à mon sens, une grande publicité. Les médias ont, semble-t-il, compris l'intérêt unique que peut susciter cet établissement, en témoigne la récurrence des sujets faits par les différents médias, parfois malheureusement médiocres, au sujet de CASABIANDA (§2), alors que de leur coté, pouvoirs publics et chercheurs semblent n'avoir été que peu sensibilisés quant aux interrogations que pose CASABIANDA (§1).

§ 1 : Discrètes évocations de CASABIANDA dans la littérature scientifique ou politique.

Trouver des travaux scientifiques portant exclusivement ou partiellement sur CASABIANDA n'est pas chose aisée. Ci-après je vous propose une liste, aussi fidèle que possible, à l'état actuel des publications (A).

Mais pour apprécier la faible fréquence d'évocation de CASABIANDA dans les milieux juridiques ou politiques, il est intéressant d'observer en plus de cela les référencements de CASABIANDA, et la qualité de ceux-ci, sur les différentes sources d'informations numériques (B).

A/ Recensement des publications scientifiques relatives à CASABIANDA.

Parler de l'expérience hors norme de CASABIANDA semble être le plus souvent jusque là réservé à ceux qui ont travaillé dans le centre de détention, ou à ceux qui ont fortuitement croisés sa route.

Suite à mes recherches, j'ai pu constater que les études scientifiques portant sur le sujet sont en globalité peu nombreuses puisque au nombre de 5. De plus, sur les cinq études scientifiques traitant exclusivement de CASABIANDA, seulement quatre ont une valeur notable d'un point de vue criminologique, la cinquième se préoccupant principalement de la RIEP de l'établissement.

La plus ancienne de ces quatre premières études remonte à 1955, date du premier congrès des Nations Unies en matière de prévention du crime et de traitement des délinquants ; ce congrès ayant porté pour partie sur la thématique des « Open Institutions » recensée à travers le monde. La France disposant alors de l'exemple de CASABIANDA, il fut confié à M. André PERDRIAU92(*), alors magistrat et contrôleur général des services pénitentiaires français, d'effectuer une présentation du centre de détention et d'en tirer quelques conclusions utiles aux travaux des Nations Unis lors du congrès de Genève. Cette étude nous permet aujourd'hui de découvrir un CASABIANDA toujours majoritairement peuplé d'une population pénale rurale et dont les résultats sont satisfaisants de l'aveux même de l'administration pénitentiaire de l'époque. Cependant, le contrôleur PERDRIAU note, qu'alors, aucun projet de création d'établissement similaire n'a fait l'objet de prévision au Ministère de la Justice.

Dans la chronologie des études vient ensuite le travail, qui porte le nom d'exposé mais qui relève plutôt de la qualification de cours mémoire, de Mme CRISTIANI, juge d'application des peines, pour une commission parlementaire93(*). Ce travail fait référence dans son développement au précédent, mais aussi à une étude de M. G.-R. SCHMID, attaché de recherche au laboratoire de criminologie d'Aix-Marseille, ayant développé un protocole de recherche sur la population pénale de CASABIANDA. Malgré mes recherches, je n'ai pu retrouver ce travail ; cependant la citation qu'en fait le juge CRISTIANI permet de conclure qu'il corrobore les conclusions de l'étude PERDRIAU quant à la pertinence d'un lieu tel que CASABIANDA. M. SCHMID soulignant même que l'expérience de CASABIANDA est « un réel progrès de la pénalogie94(*) ». Dans un second temps, Mme CRISTIANI rappelait également l'intérêt porté par plusieurs pays étrangers quant à l'expérience de CASABIANDA, et cite notamment les propos d'un fonctionnaire du Home Office du Royaume-Uni, M. Carol JACKSON, qui dit ne connaître aucune expérience similaire en Angleterre.

Puis, en 1991, fut publié le travail d'un stagiaire de l'institut régional d'administration, Denis LAURENT95(*), qui se penche sur l'organisation et la gestion du lieu, et plus particulièrement sur sa production agricole. Bien que son étude n'ait pas de portée criminologique, elle permet cependant d'observer l'établissement au début de la décennie 1990, et de le comparer aux autres témoignages de son histoire.

De tous ces travaux, le plus récent, et le plus pertinent sans doute d'un point de vue juridique et criminologique, est le mémoire de M. Christian SALOM96(*) en l'an 2000. Alors conseiller d'orientation et de probation détaché à CASABIANDA, il effectue une année d'étude à l'Ecole Nationale d'Administration Pénitentiaire. Lors de cette formation, il rédige un mémoire de recherche sur les infracteurs sexuels détenus. Une large partie de son travail est consacré à CASABIANDA, et la qualité de son analyse de la population pénitentiaire de l'établissement permet une fois encore de corroborer les conclusions des travaux précédents.

Enfin, Maxime RENARD97(*) a, en 2001, pour sa formation de conseiller d'orientation psychologue, développé, dans un mémoire, la question de la demande de placement extérieur lorsque le condamné est détenu à CASABIANDA. Un travail portant sur l'application concrète dans un établissement déterminé, de la mesure générale du placement extérieur. Quelques éléments sur le quotidien de l'établissement d'alors sont par ailleurs mentionnés.

CASABIANDA est en outre cité dans quelques ouvrages de référence ayant trait à l'Histoire de la Corse, mais ces citations, pour la plupart, n'ont aucune portée criminologique ou pénale.

* 92 PERDRIAU André (1954), L'établissement ouvert de CASABIANDA. Paris.

* 93 CRISTIANI (1966), juge de l'application des peines, Exposé à la commission parlementaire compétente. 17 mars 1966.

* 94 La pénalogie étant, nous pouvons le supposer, la science du champ pénal.

* 95 DENIS Laurent (1991), Un centre de détention original, Rapport de stage I.R.A. de Bastia.

* 96 SALOM Christian (2000). Les infracteurs sexuels détenus : traitements et faits pervers. Mémoire. ENAP - PARIS XIII

* 97 RENARD Maxime, Etre détenu à CASABIANDA et demander un placement extérieur : Quelles motivations ?, ENAP 2001.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault