Le centre de détention de CASABIANDA, emblématique prison de paradoxes( Télécharger le fichier original )par Paul-Roger GONTARD Université Aix-Marseille III - Master 2 de droit, spécialité lutte contre l'insécurité 2008 |
§ 2 : Evaluation des conditions de détentionsEvaluer les conditions de détentions sous-entend de s'adresser à de multiples interlocuteurs (et pas seulement aux détenus), et sur des sujets très variés portant sur tous les volets de la détention. Une grande étude menée par l'institut de sondage BVA en 2006, pour préparer les états généraux de la condition pénitentiaire, avait très consciencieusement effectué ce travail. Toutefois, malgré plusieurs demandes à l'institut concerné, et des recherches dans les archives de l'établissement, je n'ai pu obtenir le volet des réponses portant sur CASABIANDA. Pour autant, nous avons pu à plusieurs reprises constater dans ce travail que les détenus, tout comme les personnels, exprimaient une vision manifestement positive des conditions de vie et de travail à CASABIANDA. Faire une extraction de l'étude BVA permettrait toutefois d'appréhender plus scientifiquement cette perception empirique. § 3 : Indicateurs de récidiveLe dernier critère mis en avant comme une réussite de CASABIANDA relève de la proportion moins élevée de détenus qui auraient récidivé en sortant de cet établissement par rapport à la moyenne globale des prisons françaises. Bien que des évaluations informelles aient été effectuées par d'anciens directeurs du centre, je ne puis en faire ici état puisqu'elles n'ont pas été scientifiquement certifiées. Le véritable écueil procède en fait de l'absence de volonté politique, à laquelle s'ajoute quelques difficultés techniques et juridiques, de croiser le fichier national du casier judiciaire, avec celui des numéros d'écrou. Le seul indicateur récent de la récidive des sortants de prison concerne la population carcérale globale, et il nous est apporté par Les cahiers de démographie pénitentiaire, de mars 2004137(*). Une étude menée sous l'égide de l'administration pénitentiaire, chargée de constater sur un échantillon représentatif de la cohorte des sortants de prison libérés entre le 1er mai 1996 et le 30 avril 1997, les sujets ayant eu une nouvelle inscription sur leur casier judiciaire avant le 1er Juin 2002. Pour la population des infracteurs sexuels, celle qui est majoritaire à CASABIANDA, voici les extraits les plus pertinents de cette étude :
Une extraction basée exclusivement sur les détenus libérés de CASABIANDA à la même période, accompagnée de la consultation de leur casier judiciaire au 1er Juin 2002, permettrait de clarifier définitivement la question de l'efficacité du lieu à prévenir la récidive. * 137 KENSEY A., TOURNIER P., ALMERAS C., La récidive des sortants de prison, Cahiers de démographie pénitentiaire, Direction de l'Administration pénitentiaire, mars 2004. |
|