2-De
1985 à la mi- 1994 : Une politique de rigueur
1985 marque le début de l'effondrement de
l'économie Camerounaise. La crise économique qui s'en suit trouve
son origine dans un premier temps dans des facteurs externes. La crise
économique a fait son apparition avec la baisse des cours des produits
d'exportations entre 1985 et 1988, combinée à la
dépréciation du dollar américain, monnaie en laquelle
étaient valorisées les exportations. Ce qui entraîne une
chute conséquente des recettes de l'Etat à partir de 1989. En
revanche, le développement de la crise est dû très
largement à des facteurs internes que les possibilités offertes
par la manne pétrolière masquaient.
La prise de conscience de cet état de crise par
l'ensemble des classes de la société n'apparaît
réellement qu'à la fin 1993, lorsque la baisse cumulée des
salaires de la fonction publique atteint près de 70. Ainsi, ce choc
externe de grande ampleur, relayé par un ajustement des finances
publiques douloureux et tardif, révèle les bases fragiles d'une
politique budgétaire tournée plus vers la captation des rentes
que vers le développement diversifié de son secteur productif. La
gestion de la nouvelle source de revenus que constituait la rente
pétrolière a renforcé le poids de l'action
discrétionnaire des pouvoirs publics sur l'économie ;
« une économie où la redistribution de la rente
pétrolière jouait un rôle central mais excessif »
(Aerts, Cogneau, Herrera, De Monchy, Roubaud ; 2000). Les pouvoirs publics
n'ont qu'une marge de manoeuvre limitée face à ce choc externe.
Ils décident un allègement de la fiscalité sur le
pétrole dans l'espoir de relancer la production. La seule solution
possible pour équilibrer son budget est de réduire ses
dépenses, avec des conséquences plutôt négatives sur
la croissance économique du pays, et d'augmenter son endettement.
La réduction des salaires de la fonction publique en
1993, a été fortement critiquée car en terme
d'efficacité « il aurait mieux valu réduire le nombre
d'agents plutôt que de baisser arbitrairement leurs salaires. Mais dans
le contexte politique de l'époque, il était difficile d'appliquer
une telle mesure, le gouvernement étant politiquement fragile et
fortement contesté pour sa gestion passée. » (Dubois,
1997).
Enfin il faut noter que c'est à cette période
que le Cameroun entre dans le cycle de réformes économiques
menées sous l'égide des bailleurs de fonds et notamment le FMI et
la Banque Mondiale, réformes dans lesquelles se trouve encore
actuellement le pays.
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