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Le cycle politico-budgetaire au Cameroun

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par Dorothe Virginie Ngondjeb Yong
Universite de Yaounde II Soa - DEA en sciences economiques et Gestion 2004
  

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II.1.2- EVOLUTION EN TAUX DE CROISSANCE DES DEPENSES PUBLIQUES

Les taux de croissance nous permettent de mesurer l'ampleur de l'évolution des dépenses publiques. Les graphiques ci-dessous en font illustration.

a- Les Dépenses Totales

Graphique 2 : Evolution en taux de croissance des dépenses totales

Source : Construit par l'auteur à partir des données de la DSCN

Une vue d'ensemble du graphique 2 ci-dessus laisse apparaître des fluctuations du taux de croissance des dépenses totales que l'on peut subdiviser en trois phases :

- Une première phase de fluctuations positives et modérées qui va de l'exercice 70/71 jusqu'à l'exercice 86/87 avec un maximum de 0,3 % en 72/73 et un minimum de moins de (+ 0,07 %) en 77/78. Ce qui nous donne un écart de plus de + 0,2 % entre le taux de croissance le plus élevé et le taux de croissance le plus bas des dépenses totales.

- Une seconde phase de fluctuations négatives et modérées qui va de 87/88 à 92/93 avec un minimum de plus de (- 0,2 %) et un maximum de 0. Il faut toutefois relever à ce niveau une période de stabilité de ce taux de croissance qui avoisine les 0 % les exercices 91/92 à 94/95.

- Une troisième et dernière phase qui va de 94/95 à l'exercice 2001/2002 où les taux fluctuent positivement avec un minimum qui avoisine 0 % en 98/99 et un maximum de + 0,4 % en 96/97.

b- Les Dépenses de fonctionnement

Graphique 3 : Evolution en taux de croissance des dépenses de fonctionnement

Source : Construit par l'auteur à partir des données de la DSCN

L'observation du graphique 3 laisse apparaître des fluctuations du taux de croissance des dépenses de fonctionnement que l'on peut subdiviser en trois phases :

- Une phase de fluctuations positives d'une amplitude assez faibles +0,2 % de l'exercice 70/71 à 86/87 avec un maximum de plus de + 0,3 % et un minimum de moins de + 0,1 % en 86/87.

- Une seconde phase de fluctuations à la fois négatives et positives d'une grande amplitude mais relativement constante avec un maximum d' un peu plus de + 0,1 % en 90/91 et un minimum de moins de - 0,1 % en 92/93.

- Une troisième et dernière phase de fluctuations positives du taux de croissance allant de l'exercice 96/97 à l'exercice 2001/2002.

c- Les Dépenses d'Investissement

Graphique 4: Evolution en taux de croissance des dépenses d'investissement

Source : Construit par l'auteur à partir des données de la DSCN

On observe également une fluctuation du taux de croissance des dépenses d'investissement.

Cependant, l'on peut remarquer deux types de fluctuations laissant entrevoir deux phases principales :

- Une première phase de fluctuations positives et modérées de 70/71 jusqu'en 86/87 avec un maximum de près de (+ 0,5%) et un minimum en 74/75 de près de (+ 0,1%) en 79/80

- Une seconde phase de fluctuations positives et négatives d'une amplitude forte (+0,8%) avec un maximum de près de (+ 0,4%) en 95/96 et un minimum de près de moins (-0,4%) en 2000/201 cette période de 86/87 à 2001/02.

En somme, l'évolution des dépenses budgétaires tant à niveau qu'en taux de croissance que nous venons de faire laisse apparaître : Pour les dépenses totales, une phase d'expansion suivie d'une phase de récession et d'une phase de reprise. Les dépenses de fonctionnement et d'investissement quant à elles ne laissent pas apparaître aussi clairement cette subdivision.

En effet, les dépenses de fonctionnement si elles ont connu une phase d'expansion jusqu'au milieu des années 1986/ 1987 ont plutôt connu ensuite une petite phase de stabilité de 87 à 97 et une reprise à partir de 98, cette dernière se traduisant par une augmentation du niveau de ces dépenses dépassant leur niveau le plus élevé atteint dans le passé. Les dépenses d'investissement à l'inverse ont connu une phase d'expansion jusqu'en 87 suivie d'une diminution et augmentation alternative jusqu'en 2002 ; mais jamais n'ont pu atteindre leur niveau élevé de 1986/87. Cette évolution des dépenses budgétaires peut traduire dans une certaine mesure l'évolution de la situation économique au Cameroun entre 1970/2002. En effet, le Cameroun au contraire de nombreux pays d'Afrique subsaharienne a longtemps été considéré comme un modèle de prospérité économique. Dans les années 1970, bien que très dépendant de la production de produits primaires, dynamisme repose un tissu économique diversifié et une main d'oeuvre relativement bien adapté à ses besoins.

Au début des années 1980 voire dès la fin de la décennie précédente alors que la plupart des pays voisins entrent en phase d'ajustement, le Cameroun connaît une prospérité forte et rapide qui s'interrompt brutalement au milieu de la décennie.

-De 1970 à 1986, la croissance du Cameroun s'accélère en termes réels : le PIB par tête double tandis que la consommation des ménages par habitant est multipliée par 1,5. Au cours de cette envolée on distingue 3 sous périodes. De 1970 à 1977, la croissance atteint un rythme moyen annuel d'environ 4%, permettant une lente amélioration du PIB par tête.

-De 1977 à 1981, la croissance s'accélère (+13% en moyenne) à la suite de la découverte du pétrole et de sa mise en exploitation. De 1982 à 1985, la croissance se maintient à un rythme soutenu (autour de 8%)

- Au cours de la période de 1970-1985, la structure des dépenses de l'Etat, apprécie en part du PIB évolue de la façon suivante :

- Stabilité des poids des salaires aux alentours de 5,4% ;

- Forte montée de l'investissement qui passe de 5% à 10,7% de 80 à 85;

- Poussée des dépenses en matériel jusqu'en 1983, où elles représentent un niveau voisin de la masse salariale, suivie d'un reflux jusqu'en 1985 où leur part revient à un niveau voisin 1980 ;

- Les subventions accompagnent la croissance et se maintiennent aux alentours de 1,5% du PIB ;

- Le poids des intérêts reste faible signe d'un développement de la croissance de l'Etat largement autofinancée.

A la fin de l'année 1985, sans être parfaite, la situation du Cameroun est relativement favorable. Les perspectives de croissance sont correctes et, grâce aux recettes pétrolières, le pays dispose d'une bonne marge de manoeuvre. Deux ans plus tard, tout s'effondre prenant de cours l'administration camerounaise. L'origine de cette crise est à observer dans les facteurs externes : réajustement à la baisse du prix de pétrole et des autres matières premières, en particulier le café, le cacao, le coton, mais aussi la modification et la parité du dollar en francs CFA. En revanche, son développement rapide est dû très largement à des facteurs internes que les possibilités offertes par la manne pétrolière masquaient, le retard pris par l'Etat dans l'ajustement de ses dépenses, puis de la masse salariale dans les années qui suivent. L'exécution de l'exercice budgétaire 1986/87 fait apparaître une hausse sensible des dépenses de l'Etat (+ 61 milliards de Frs CFA par rapport à 1985/86, dont + 26 Milliards de masse salariale et + 20 Milliards du matériel). Les années 85/86 et 86/87 sont marquées par une croissance soutenue des dépenses + 18% : des dépenses de fonctionnement (dont 14% de hausse de masse salariale).

Le retard pris à ajuster les dépenses, en particulier des dépenses d'investissement financées pour l'essentiel par des ressources pétrolières, est sans contester à l'origine de la crise. En 1987/88, les autorités mettent en place de façon autonome, un programme qui conduit à une réduction de 40% de dépenses d'investissement. Sous l'impulsion du FMI et de la BM, cette contraction des dépenses se poursuit en 1988/89 et 89/90 : l'investissement se réduit encore de 15% par rapport à 87/88. Ce programme atteint aussi les dépenses de matériel et les subventions, mais la masse salariale continue à croître jusqu'en 1991/92. Ce n'est qu'en janvier 1993 que les mesures fortement restrictives permettent de réduire ce poste de manière significative. Il en résulte une succession de déficits du solde primaire dont le montant cumulé atteint près de 500 milliards à la fin de l'exercice budgétaire. Malgré les efforts d'ajustement réel, la compétitivité globale de l'économie apparaît comme fortement dégradée et seul un ajustement monétaire peut permettre de corriger une telle différence de prix.

En doublant la valeur en monnaie nationale des exportations pétrolières et en accroissant les recettes fiscales indirectes, la dévaluation doit également conduire à un rétablissement moins douloureux du déficit primaire de l'Etat. L'ajustement des dépenses se maintient les années suivantes, la stabilité des taux de salaire moyen des fonctionnaires occasionne de nouvelles pertes de pouvoir d'achat après les fortes baissent de 1993. Un programme de réduction de réduction des effectifs (POE) est mis en place. Le nombre de fonctionnaire se réduit de 10% entre 1993 et 1997, 1994 et 1995 voient une reprise notable des exportations non pétrolières et de l'investissement privé, dopé par les retours de capitaux et l'apurement des arriérés de paiement intérieur de l'Etat. Cette amélioration de la situation économique des dépenses se poursuit jusqu'en 2002.

Le budget de l'Etat étant par principe équilibré, l'examen de l'évolution des dépenses publiques implique naturellement un examen similaire des recettes publiques.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams