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Le cycle politico-budgetaire au Cameroun

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par Dorothe Virginie Ngondjeb Yong
Universite de Yaounde II Soa - DEA en sciences economiques et Gestion 2004
  

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II.2- EVOLUTION DES RECETTES PUBLIQUES

Tout comme pour les dépenses publiques nous ferons ici une évolution en niveau et une évolution en taux de croissance des recettes budgétaires.

II.2.1- EVOLUTION EN NIVEAU DES RECETTES BUGETAIRES

Graphique 5 : Evolution en niveau des taux des recettes publiques

Source : Construit par l'auteur à partir des données de la DSCN

L'on peut remarquer en observant le graphique ci-dessus que l'évolution des recettes budgétaires est similaire à celle des dépenses budgétaires. Cette similarité dans l'évolution des deux grandeurs budgétaires peut être expliquée par le principe d'équilibre budgétaire qui sous-tend la préparation du budget. En effet si les principales recettes (impôts et droit douanier) ne peuvent financer toutes les dépenses prévues dans le budget, le gouvernement peut équilibrer le budget en procédant aux emprunts qu'il devra ensuite rembourser.

Aussi peut-on observer une évolution en trois phases :

- Une première phase allant de l'exercice 70/71à 86/87marquée par une augmentation modérée des recettes budgétaires.

- Une seconde phase allant de l'exercice 88/89 jusqu'en 94/95 marquée par une diminution et une stagnation des recettes budgétaires.

Une troisième et dernière phase allant de 95/96 jusqu'en 2001/2202 marquée par une reprise de l'accroissement des recettes budgétaires. A une telle évolution de ces recettes correspond des taux de croissance.

II.2.2- EVOLUTION EN TAUX DE CROISSANCE DES RECETTES BUDGETAIRES

Graphique 6 : Evolution en taux de croissance des recettes budgétaires

Source : Construit par l'auteur à partir des données de la DSCN

Tout comme les quantités, les taux de croissance évoluent en trois phases. Cependant, à ce niveau on observe des phases de fluctuations.

- La première phase correspond à des fluctuations positives et modérées de l'exercice 70/71 jusqu'à l'exercice86/87

- La seconde phase établit des fluctuations négatives revenant tout au plus à un niveau avoisinant 0. Le minimum se situant à plus de (-0.2%.

- La troisième et dernière phase établit des fluctuations positives. Le taux de croissance maximum à ce niveau se fixant à près de 0,4% entre 97/98 et 98/99.

En somme, les recettes budgétaires ont une évaluation tant en niveau qu'en croissance qui s'apparente à l'évolution des dépenses publiques. Et tout comme ces dépenses, les recettes obéissent à l'évolution de la conjoncture dans le pays de 1970 à 2002. En effet, la hausse de la part de l'impôt sur les revenus et les profits dans le PIB reflète la hausse des revenus tirés du pétrole par l'Etat, à travers la redevance SNH (Société Nationale d'Hydrocarbure) et la fiscalité sur les compagnies pétrolières.

- De 1980 à 1985, la hausse de la part de cette catégorie d'impôt dans le PIB (de 8 à 12%) et, partant de l'ensemble des recettes de l'Etat est considérée avec celle de la part des impôts directs dans les exportations de pétrole (40 à 70 %).

- Avant les années 1985 à 1993, la forte réduction des recettes pétrolières est à l'origine du déséquilibre des finances publiques au Cameroun. Entre 1985/86 et 1992/93, les recettes de l'Etat diminuent de moitié passant de 877 à 431 milliards de FCFA. En pourcentage du PIB. Les recettes budgétaires baissent de 21 % à 16 % de 1985 à 1987 aux années 1988 - 90 pour remonter de près d'un point en fin de période.

- A partir des années 1994, le rebond des prix du pétrole (+ 10 % puis + 6 %) permet une stabilisation des recettes pétrolières à l'exportation. Les recettes agricoles et la baisse du taux d'épargne (gains de richesse) permettent une hausse importante de la consommation des ménages. Pour provoquer une amélioration du taux de pression fiscale ; plusieurs facteurs se combinent : un rétablissement des taux de recouvrement des impôts sur la production intérieure et sur les importations, l'augmentation du prélèvement pétrolier, la forte augmentation des taux de TVA liée à la réforme fiscalo-douanière, et enfin la mise en place d'un droit unique de sortie sur les exportations agricoles. La hausse des recettes et la poursuite de l'ajustement des dépenses débouchent sur un rétablissement spectaculaire du déficit public, qui atteint - 2.8 % du PIB en 95/96, et même - 1,1 % en 96/97 selon les estimations.

Au terme de ce chapitre, l'on peut commencer à comprendre pourquoi la politique budgétaire est un élément fondamental dans l'analyse des cycles politico-budgétaires. En effet, pour mener à bien les décisions publiques que les dirigeants politiques prennent, un instrument de politique économique est à leur disposition : Il s'agit de la politique budgétaire. Bien que celle-ci garde son caractère d'instrument de politique économique, il ne demeure pas moins qu'elle constitue également une sous-catégorie de politique économique, dans le sens où la manipulation des éléments comme le solde budgétaire peut permettre d'atteindre des objectifs de politique économique tels que la croissance ou le plein-emploi. Cependant, il faut noter que comme tout instrument de politique économique, la politique budgétaire est soumise à des rigidités qui réduisent sa marge de manoeuvre. Au rang de ces dernières l'on peut citer les anticipations des agents économiques, l'incohérence temporelle, qui remettent en cause l'efficacité de l'utilisation d'un tel instrument. D'un autre côté, elle fait l'objet de quelques dilemmes à l'instar de l'arbitrage entre le chômage et l'inflation, ou entre la croissance et l'équilibre du solde extérieur.

Toutes ces caractéristiques, du moins une grande partie de celle-ci peuvent être applicables à la façon dont la politique budgétaire est mise en oeuvre au cameroun. La politique budgétaire au Cameroun est très influencée par la conjoncture mais également par d'autres facteurs tels que la dette (qui favorise l'omniprésence des bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux), l'interdépendance des économies de la zone CEMAC et une opinion publique de plus en plus intéressée par le débat politique.

Si tous ces facteurs conditionnent la mise en oeuvre de la politique budgétaire au Cameroun, notre souci ici est d'analyser le comportement des dirigeants camerounais en matière budgétaire à la lumière de réaction de l'opinion publique dans le cadre des échéances électorales, ceci afin de mettre en évidence le cycle politico-budgétaire au Cameroun.

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