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Le cycle politico-budgetaire au Cameroun

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par Dorothe Virginie Ngondjeb Yong
Universite de Yaounde II Soa - DEA en sciences economiques et Gestion 2004
  

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I.2 : LA NATURE DES CHOIX PUBLICS AU CAMEROUN

L'exploration des contributions relatives aux cycles politico-économiques dans les pays africains dont le Cameroun, nous permet de relever des similarités tant au niveau du cadre institutionnel que de l'irrationalité des électeurs face aux choix opportunistes réguliers des gouvernants

I. 2.1: DES CHOIX OPPORTUNISTES ET REGULIERS

La théorie des cycles politico-économiques prend appui sur l'idée que les détenteurs du pouvoir politique et plus précisément les gouvernants conscients que la conjoncture économique n'est pas sans effet sur le choix des électeurs, ou plus probablement guidés par leur sens pragmatique essaient de stimuler artificiellement l'activité économique au cours des périodes précédent les élections afin de favoriser leurs partis ou les candidats qu'ils présentent. Ces hommes politiques de façon périodique agissent soit en mettant sur pied des politiques économiques conformes avant les élections (cycles opportunistes), soit ils appliquent des politiques économiques conformes à l'idéologie de leur parti ou mouvance (cycles partisans) afin d'augmenter leurs chances de réélection.

L'observation spontanée des pays en développement en général et Africains au Sud du Sahara en particulier confirme bien que leurs gouvernants essaient de relancer l'activité économique peu avant les élections. Et qu'ils n'hésitent pas à reporter ces dernières lorsque la situation économique ne leur est pas favorable (Report des élections municipales de Janvier 2001 en Juin 2002 au Cameroun), ou même à les retarder par rapport à l'échéancier électoral (retard de l'organisation des élections législatives de 2001 au Gabon (Engueleguele Maurice ; 2002). La gamme des dispositions que les gouvernants Camerounais prennent apparaît alors extrêmement large : Paiement des arriérés de salaires des fonctionnaires, règlement sans encombre des pensions retraite, accélération du remboursement par l'Etat de sa dette intérieure, gel de privatisations source de licenciements massifs, regain des recrutements de jeunes diplômés dans la fonction publique...

Les relations essentielles entre les décisions des gouvernants et les événements à la fois économiques et politiques ont fait l'objet de quelques études dans les pays Africains.

C'est ainsi que Morisson, Lafay, et Dessus (1993) en se penchant sur un échantillon de 23 pays africains (Afrique du Nord et Afrique Sub-Saharienne) et parmi lesquels le Cameroun, relèvent le caractère opportuniste des mesures prises par les gouvernants. Ils établissent que dans ces pays, les décideurs politiques mettent sur pied des politiques économiques populaires (libéralisation) à la veille des élections (la hausse des salaires de la fonction publique, la hausse des prix des cultures de rente aux planteurs, la construction des routes....). Les mois suivants les échéances électorales sont la période par excellence de la mise sur pied de ces gouvernants une fois élus des politiques impopulaires (répression) car très rudes ( les coupures dans les subventions en produits alimentaires, les augmentations d'impôts sur les biens de consommation, les privatisations d'entreprises publiques ou parapubliques, de forte réductions des taux de protections douanières qui frappent les revenues ou menacent les emplois des groupes biens organisés...). Toutes ces variations des comportements des gouvernants rejoint l'idée de l'existence des cycles politico-économiques marqués par une phase d'expansion avant les élections suivie après d'un inévitable refroidissement de l'activité voire d'une récession (Mac Rae; 1977). Abondant dans le même sens, Sipa (2001), décrit la période préélectorale comme « le moment où la marmite est pleine, ces différentes mesures peuvent être analysées comme une injection directe de la monnaie dans le circuit économique national. Et cette injection a pendant quelques temps des effets bénéfiques induits (directs ou indirects) sur la production et la croissance du pays (emplois, revenu, réinvestissement...) ».

La situation au Cameroun ne diffère pas tellement de celle des autres pays africains au sud du Sahara. Aussi observe-t-on généralement des comportements des gouvernants à la veille des élections qui tendent à prendre des mesures incitatives et favorables aux yeux de l'opinion dans un but de se maintenir au pouvoir. Fouda (1997) dans une tentative d'analyse des interactions entre la politique et l'économie au Cameroun sur la période 1960-1992 à la lumière du cycle politico monétaire, aboutit à des résultats intéressants. En effet, il trouve que pour les différentes élections (présidentielles et législatives) on observe une hausse des disponibilités monétaires six à huit mois en moyenne avant chaque élection. Et de manière plus précise, il apparaît que ce mouvement de hausse s'amorce huit mois avant l'élection et culmine cinq à six mois avant celle-ci. L'on assiste ensuite à un déclin progressif des mêmes disponibilités monétaires au fur et à mesure que l'on s'éloigne des élections. Ceci est relatif à l'hypothèse que toute action des pouvoirs publics à des fins électoralistes, que ce soit à travers la manipulation des instruments de politique monétaire, l'augmentation des salaires nominaux, des prix des produits agricoles d'exportation, et/ ou des injections des revenus pétroliers dans l'économie, se répercutent sur les disponibilités monétaires. Par ailleurs, dans le cadre d'une étude menée sur 23 pays africains (dont le Cameroun) sur la période 1980-1990 par Morrisson, Lafay et Dessus (1993), il apparaît que les hommes politiques adoptent des comportements opportunistes à l'approche de chaque élection (présidentielle, municipale ou législative) dans le but non seulement de leur propre réélection, mais également dans celui de satisfaire les principaux bailleurs de fonds notamment le FMI et la Banque Mondiale.

L'on peut remarquer que, pour atteindre leur objectifs de manipulation de la politique budgétaire en fonction de l'agenda électoral les gouvernant Africains en général et Camerounais en particulier doivent intégrer le caractère irrationnel de l'électeur Africains.

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