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Le cycle politico-budgetaire au Cameroun

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par Dorothe Virginie Ngondjeb Yong
Universite de Yaounde II Soa - DEA en sciences economiques et Gestion 2004
  

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I.2.2 : L'IRRATIONALITE DES ELECTEURS ET UN CADRE INSTITUTIONEL PARTICULIER

Si l'on peut observer que les mesures prises avant les élections par les tenants du pouvoir au Cameroun laissent entrevoir une soumission à certains facteurs externes (influence des bailleurs de fonds, coûts des matières premières...), l'on peut également remarquer que même lorsque ces choix sont effectués par des gouvernants eux-mêmes. Les citoyens usent des profits immédiats qu'ils en tirent pour résoudre les problèmes précédemment accumulés pendant de long mois voire plusieurs années (remboursement des dettes aux créanciers invariablement suivie par de nouveaux emprunts, réalisation des soins médicaux longtemps différés...) et non pour réinvestir. Ce qui les ramènent rapidement à la situation de précarité initiale et rend illusoire la perspective de stimulation artificielle même temporaire des économies nationales que visent ces choix de politique économique. Un tel état des choses révèle l'irrationalité des électeurs africains en général et camerounais en particulier. Toutefois, comme le pense si bien Engueleguele (2002) « l'inopérabilité des théories macro-économiques pour formaliser la rationalité des électeurs africains ne doit pas conduire à conclure qu'il n'est pas utilitariste ou peu sensible à la conjoncture économique. Elle confirme au contraire que cette rationalité ne saurait être construite de façon arbitraire par transposition décontextualisée de paradigme élaboré ailleurs ou étroit, mais que sa conceptualisation doit plutôt résulter de l'observation empirique des pratiques de cet électeur ». Morisson, Lafay et Dessus (1993) pensent d'ailleurs à cet effet que pour un accroissement même temporaire du revenu, les électeurs le considèrent comme un motif de contentement. Et donc ces mesures ne permettent pas à ceux qui les initient d'atteindre leurs objectifs car entraînant des effets pervers.

Par ailleurs, à l'inopérabilité éventuelle des théories macroéconomiques pour formaliser la rationalité des électeurs Africains, l'on peut ajouter que « les gouvernements des pays en développement exercent le pouvoir dans un cadre institutionnel différent de celui des pays développés et sont soumis à de multiples contraintes propres à ces pays » (Morisson, Lafay, Dessus, 1993). Ainsi, les multiples régimes autocratiques ou quasi autocratiques qui ont jonché les pays africains pendant de nombreuses années ne permettaient pas la tenue d'élections libres et équitables comme cela est le cas dans les pays industrialisés.

Il apparaîtrait trompeur de penser que l'étude d'un cycle politico-économique au Cameroun ne peut bien se faire qu'à partir du moment où le pays s'est ouvert au courant démocratique des années 1990 ; période à partir de laquelle les enjeux électoraux devenaient de plus en plus nombreux et diversifiés du fait de l'existence d'une opposition et de l'agrandissement du paysage politique avec la présence de nombreux partis politiques. En effet, « ...même dans un régime de parti unique ou même autocratique, les gouvernants ont sinon un souci de réélection, du moins un souci de popularité. Il est possible qu'un tel souci a pu animé les gouvernants successifs du Cameroun pendant la période antérieure à l'ouverture démocratique » Fouda (1997).

En somme, l'observation des comportements des gouvernants au sein des pays en développement en général et au Cameroun en particulier, laisse entrevoir une réelle volonté de manipulation des données économiques aux fins électoralistes ; que ce soit dans un souci d'être réélu ou celui de « soigner leur image de marque à la fois auprès des partenaires occidentaux du pays, des organisations financières internationales (FMI, Banque Mondiale) et des organismes internationaux des droits de l'homme » (Fouda 1997). Cependant ces choix ce font dans un cadre institutionnel particulier aux pays dans la mesure où sur près de 45 ans d'indépendance le processus de démocratisation ne court que depuis 15 ans et n'épouse pas encore en totalité toutes les attentes en matière de démocratie. De plus le caractère aléatoire qui entoure la nature de l'électeur africain qui est difficile à fidéliser plonge les gouvernants dans une incertitude quant aux gains à tirer des mesures budgétaires qu'ils mettent en place à la veille des élections. Ce qui rend encore plus intéressant l'étude du comportement du budget au Cameroun à l'aune des élections dont l'une des étapes passe par l'analyse statistique des données budgétaires par rapport à l'agenda électoral

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