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Le cycle politico-budgetaire au Cameroun

( Télécharger le fichier original )
par Dorothe Virginie Ngondjeb Yong
Universite de Yaounde II Soa - DEA en sciences economiques et Gestion 2004
  

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II. 2. 2- ESTIMATION DES RECETTES FISCALES
A-Tableau récapitulatif

Tableau 4 : estimation des recettes fiscales

Variables dépendantes

Variables explicatives

Impôts

C

0.2 (0,1439)

Bud (t-1)

0.03 (0,05)

Elec3

0.11 (0,33)

Elec1

-0.09 (0,06)*

Elec

-0.05 (0,08)*

Elec2

0.20 (0,08)

Elec4

0.19 (0,11)

Trend

0.004 (0,28)

N

32

0,62

R² ajusté

0,54

F

2,54

DW

1,92

Source : Construit par l'auteur à partir des résultats présentés en annexes

Significativité à 10%

B- Interprétation des résultats

Le tableau ci-dessus indique une estimation pour expliquer les recettes fiscales au Cameroun.

Nous observons un degré assez élevé de la variance expliquée (R² = 0,62). On observe que les variables Elec1 et Elec2 sont significativement différents de 0. Seulement seul Elec et Elec1 sont négatives. Ce qui signifie que par rapport à toutes les autres années de mandat, l'année de l'élection et l'année précédente de l'élection est significativement supérieure par rapport aux autres années de mandat.

Cependant, l'on remarque que le coefficient pour l'année précédente l'élection est moins élevé que celui de l'année de l'élection.

Ce qui laisse présager la présence d'un cycle opportuniste pour les recettes fiscales au Cameroun.

À la vue de ces estimations ci-dessus, il ressort plusieurs observations.

Pour les principales dépenses budgétaires au Cameroun, l'on peut établir la présence du cycle opportuniste pour les dépenses d'éducation, les dépenses de travail et de prévoyance sociale, et les dépenses de santé et affaires sociales.

Ce qui vient d'une part corroborer les résultats déjà obtenus pour ce type de dépenses au niveau de l'analyse graphique et permettre de valider la première hypothèse.

Par contre, cette hypothèse n'est pas vérifiée pour les dépenses d'agriculture et la présence d'un cycle opportuniste des dépenses militaires n'apparaît pas très clairement. Ce qui à ce niveau aussi a été révélé par l'analyse graphique faite plus haut.

Pour les recettes fiscales, l'on peut établir la présence d'un cycle opportuniste corroborant ainsi l'idée déjà émise par l'analyse graphique. Ainsi l'hypothèse d'une diminution des recettes fiscales l'année précédente l'année de l'élection et d'une augmentation l'année suivant l'année de l'élection se trouve validée

L'analyse économétrique du cycle politico-budgétaire effectué dans ce chapitre nous permet de montrer que les décisions publiques au Cameroun sont influencées par l'agenda politique. Plus précisément, il apparaît que certaines de ces dépenses et recettes du budget de l'Etat camerounais connaissent des fluctuations liées aux échéances électorales. Ainsi les dépenses d'éducation, de santé, et affaires sociales, de travail et de prévoyance sociale, augmentent de manière importante lors de l'exercice budgétaire qui abrite l'élection et lors de ce dernier exercice par rapport aux autres exercices budgétaires des mandats présidentiels et législatifs. Ceci s'explique sans doute par le fait qu'une augmentation des dépenses d'éducation a un impact direct sur la population (électorat). En effet, l'on assiste à un accroissement de l'investissement dans les infrastructures scolaires à l'amélioration des conditions des instituteurs, professeurs, et enseignants.

Dans le même ordre d'idée, les infrastructures sanitaires des recrutements du personnel sanitaire ainsi que de nouvelles politiques de lutte contre certaines pandémies s'accroissent à l'approche des élections. De plus, des mesures d'incitations du niveau d'emploi et du traitement social des travailleurs et des retraités augmentent en période électorale.

D'un autre côté, l'analyse nous a permis de relever que les recettes fiscales diminuent considérablement un exercice après l'élection. Ce qui se traduit par une diminution de la pression fiscale lors des élections et d'une reprise plus forte de celles-ci après l'élection.

Toutes ces mesures tant du côté des recettes que des dépenses ont pour seul objectif de rendre les gouvernants en place populaire et de conduire leurs partis ou les candidats qui les représentent vainqueurs aux élections ; rejoignant de ce fait l'idée de ENGUELEGUELE (2002) selon laquelle l'on observe généralement au Cameroun des comportements des gouvernants à la veille des élections qui tendent à prendre des mesures incitatives et favorables aux yeux de l'opinion dans un but de se maintenir au pouvoir.

Ainsi l'existence d'un cycle politico-budgétaire opportuniste semble confirmer comme nous l'avions déjà présumé avec l'analyse graphique. De même, comme nous l'avions déjà présagé au cours de l'analyse graphique, la difficulté à établir un cycle électoral des dépenses militaires et des dépenses agricoles a persisté même au niveau de l'analyse économétrique.

Ceci peut avoir plusieurs explications. En effet, le Cameroun étant un pays relativement stable sur le plan social et politique par rapport aux autres pays africains, une augmentation des dépenses militaires ne fournirait peut-être pas un signal positif à l'électorat puisque celui-ci se sent relativement en sécurité, les politiciens au pouvoir ne trouveraient donc pas avantage à augmenter ces dépenses, car n'ayant aucun impact favorable pour eux sur l'opinion. Tout au plus, les recrutements au sein de l'armée répondraient plus à un souci de rajeunissement, de professionnalisation et de régénération de l'armée. De même que pour les dépenses militaires, les dépenses agricoles ne se prêtent pas un cycle électoral. En effet leur montant n'est pas modifié à l'approche des élections plus qu'à d'autres années du mandat. Les explications plausibles peuvent être trouvées dans le fait que ces dépenses obéissent plutôt aux caprices de la conjoncture, le Cameroun fournissant principalement des produits de base issus d'une agriculture très peu mécanisée. Or de tels produits sont soumis régulièrement à une instabilité des termes de l'échange sur le marché mondial.

Un tel comportement des pouvoirs publics Camerounais qui se traduit par une modification opportuniste de certaines variables budgétaires nécessite que l'on se penche sur l'instauration ou non des règles intangibles pour `lier les mains aux gouvernants Camerounais.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote