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Le cycle politico-budgetaire au Cameroun

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par Dorothe Virginie Ngondjeb Yong
Universite de Yaounde II Soa - DEA en sciences economiques et Gestion 2004
  

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I.1.2 INFRACTION ET INSUFFISANCE DES REGLES

Les expériences existantes de cycles politico-économiques en général et budgétaires en particulier dans les pays occidentaux révèlent une infraction récurrente des règles économiques prescrites. Dès lors, un encadrement des décisions des gouvernants à travers des règles semble de plus en plus prônée. Pour Niskanen (1992) les nombreuses infractions commises par le gouvernement fédéral sur la loi fiscale américaine (accroissement considérable des dépenses et de l'endettement fédéral) nécessite un nouvel ensemble de règles pour une constitution fiscale plus explicite et plus contraignante que le simple vote dans la législation courante.

En effet, lors des 140 premières années de l'histoire américaine, le budget était contraint par deux règles fiscales contenues dans la constitution. L'une était relative à des limites formelles sur les dépenses des dirigeants. L'autre stipulait que le gouvernement devrait emprunter seulement pendant les récessions. Ce qui fait qu' à la fin des années 1920, les dépenses fédérales ne représentaient que 2,6% du PIB, et la plupart étaient relatives aux dépenses militaires. Par ailleurs la dette fédérale représentait 16% du PIB. Mais l'on a assisté ensuite à une violation récurrente de ces règles. Les dépenses fédérales dépassent donéravant 20% du PIB et ne concernent plus uniquement les dépenses militaires, mais font également part belle à d'autres dépenses telles que le paiement de transferts, etc entraînant un plus grand déficit et une augmentation de la dette fédérale. La conséquence immédiate est qu'au fil du temps, la violation des règles budgétaires originelles a conduit à la transformation de ces dernières. Dès lors, « le congrès et le président peuvent autoriser n'importe quel type de quantité de dépense et de taxes, soumises seulement aux règles de vote par la législation courante » (Niskanen ; 1992).

Plus récemment aux USA, les objectifs de déficit fixés dans la loi de 1985 sur l'équilibre et le contrôle d'urgence du déficit (loi Gramm-Rudman) ont été largement dépassés. Dans ce contexte, la loi de mise en oeuvre du budget de 1990 (Budget Enforcement Act) à instituer des plafonds pour les dépenses discrétionnaires (couvrant la quasi-totalité des dépenses de défense, les salaires et les autres dépenses de fonctionnement gouvernementales, ainsi que beaucoup de programmes de subventions)

Ceci vient confirmer non seulement la volonté des gouvernants à manipuler à leur guise les variables budgétaires mais, remet surtout en cause la qualité coercitive de la nouvelle loi basée sur la majorité au Congrès. Car en effet, cette nouvelle disposition ne fait suffisamment pas pression sur les décisions qui affectent les dépenses fiscales, les taxes et les emprunts aux USA. La nécessité de nouvelles règles fixes et plus contraignantes semble donc s'imposer pour faire face au laxisme des dirigeants.

Le constitutionnalisme économique trouve également une place favorable dans le cadre de l'Union Européenne. En effet, au début des années 1990 les dettes publiques et les soldes budgétaires accusaient des variations considérables d'un Etat membre à l'autre et il en était de même des taux d'intérêt. Le traité de Maastricht et le Pacte de stabilité et de croissance institué en 1997 établissent les conditions nécessaires à la préservation de la discipline budgétaire dans le cadre de la monnaie unique. Ce traité fixe le seuil du déficit pour l'entrée en Union monétaire à 3% du PIB, ce qui permet une convergence à long terme de la dette aux alentours de 60% du PIB. Le pacte qui a introduit de possibles pénalités financières pour le non respect du plafond de déficit, exige aussi que les positions budgétaires soient « proches de l'équilibre » ou excédentaires à moyen terme, ce qui conduirait asymptotiquement à une dette nulle. En outre, des effets externes ou des débordements comme le creusement du déficit budgétaire de l'un des membres de l'Union Monétaire entraîne une augmentation du taux d'intérêt réel de long terme que tous les gouvernements doivent acquitter sur leur dette publique ainsi qu'une dépréciation de l'Euro.

L'analyse classique des externalités nous enseigne qu'il est possible grâce à la mise en place d'institutions favorisant la coopération d'une part, empêchant ou rendant coûteuse des stratégies opportunistes d'autres part, d'atteindre des équilibres plus favorables au sens de Pareto. Ainsi face aux effets de débordement négatifs des règles telles que des règles budgétaires adoptées dans l'Union Monétaire Européenne pénalisent donc les pays incriminés. Toujours dans le cas de l'UME, l'accent mis sur les risques que présenteraient les stratégies individuelles nuisibles c'est à dire celles qui engendre les effets de débordement négatifs a conduit à mettre en place presque exclusivement des institutions visant à empêcher les membres de nuire.

Ainsi donc, le constitutionnalisme a facilité l'intégration régionale en Europe occidentale en consacrant dans chaque pays la notion d'un Etat limité dont la volonté pourrait être assujettie à une autorité supranationale dans les domaines spécifiques d'intervention. Au total, une normalisation des décisions économiques semble justifiées autant pour un pays (USA) que dans le cadre d'une communauté économique voire monétaire comme l'Union Européenne, pour faire face aux violations récurrentes des règles économiques par les décideurs publiques.

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