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Le concept de développement durable : le cas de l'Afrique subsaharienne

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par Vincent Thierry BOUANGUI
Université de Reims Champagne - Ardenne - Diplôme d'étude approndie 1995
  

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SECTION: I LES ORIGINES DU CONCEPT.

Le développement durable est à la fois un concept ancien et nouveau. Il est ancien dans la mesure où, déjà du point de vue de ses implications il a été mis en avant mais sans succès. Dans ce sens, nous pouvons nous référer aux travaux de la conférence de Stockholm (conférence mondiale sur l'environnement humain, du 5 au 16 Juin 1972) qui en a élaboré l'ébauche.

Le caractère nouveau du concept tient en revanche à la nouvelle appellation de ce qui était entendu comme une gestion judicieuse de l'environnement par la croissance, mais aussi aux mécanismes pratiques mis en places pour sa réalisation effective. En effet, la médiatisation fort poussée du concept lui donne un caractère foncièrement nouveau. Ainsi, les travaux de la commission mondiale pour l'environnement et le développement, présidée par Madame Gro Harlem BRUNDTLAND et la conférence de Rio de Juin

1992 devaient permettre au concept d'avoir une audience beaucoup plus grande. L'on a pu donc dire à cet effet que le rapport BRUNDTLAND a présenté officiellement à l'ensemble des Pays le concept de développement durable.

PARAGRAPHE I : LA CONFERENCE DE STOCKHOLM: UNE ORIGINE

LOINTAINE DU CONCEPT.

Nous allons partir de la conférence de Stockholm parce que du point de vue de l'organisation, de la participation et de la qualité des débats, Stockholm reste le plus grand moment des années 70 en matière de la relation environnement-développement. Ainsi nous n'allons pas nous appesantir sur certains événements tels que la grande réunion de Founex, convoquée en 1971 qui a donné lieu au rapport dit de Founex dont le succès (en matière de recommandations faites) a été emporté par l'euphorie d'après Stockholm.

Deux traits caractérisent la conférence de Stockholm, il y a d'abord le fait qu'elle est l'expression d'une volonté de la communauté internationale de rompre avec les pratiques du passé, en plus d'elle est née l'idée de trouver un nouveau modèle de développement qui prendrait la relève de celui qui est né avec l'industrialisation.

A -LA PRISE DE CONSCIENCE INTERNATIONALE DES QUESTIONS DE L'ENVIRONNEMENT

Au cours des années 70, l'environnement était déjà devenu une question préoccupante des Etats et des citoyens du monde. Une attention particulière était portée sur la conjonction Environnement - Développement - Démographie. Plusieurs penseurs faisaient état à court terme d'une crise de ressources naturelles non renouvelables qui aurait pour vecteurs la croissance élevée, autrement appelée croissance sauvage et l'expansion démographique incontrôlée de la planète. Ce taux de croissance fort élevé de la population de la planète et le développement industriel entraînaient d'importantes pollutions et nuisances, affectant ainsi eaux, airs, sols, flore, faune.

C'est dans ce contexte que se tînt la conférence de Stockholm qui avait pour objectif, d'harmoniser le développement et l'environnement, afin que celui-ci ne soit plus la victime du premier, et que l'environnement humain en perpétuelle dégradation soit sauvegardé.

Cette conférence fut malheureusement l'occasion d'une farouche opposition, principalement entre le Nord et le Sud, à propos du modèle de développement qui devait être suivi. A l'époque, en dehors de la petite frange des pays du Nord qui trouvaient en cette harmonisation une sorte de coup d'arrêt à la croissance, la majorité y était résolue. Pour d'autres au Sud, l'important était au contraire de reproduire le modèle de développement du Nord afin de s'enrichir, les problèmes de l'environnement ou sociaux ne devant être pris en compte qu'une fois l'opulence acquise. Telle est encore la position de la Chine. Enfin, selon une troisième voie, le souci de l'environnement n'était pas contradictoire avec le développement - ce que le rapport BRUNDTLAND et la conférence de Rio viennent de faire admettre à

la communauté internationale- tout dépend selon eux de ce développement et des moyens mis en oeuvre pour le promouvoir. Malgré ces contradictions, les débats ont abouti à l'adoption d'une déclaration en faveur de la protection de l'environnement humain.

Aujourd'hui, en dehors de ce qu'on qualifie de consensus sur l'environnement, le débat sur le développement durable fait remonter en surface ces antagonismes. En fait, de très près, les principes posés à Stockholm ressemblent à ceux qui régissent le nouveau concept de développement durable. M. Ignacy SACHS* a pu dire à ce propos que « la problématique posée aujourd'hui me rappelle un peu le climat d'avant Stockholm, lorsque l'on se demandait s'il était possible d'harmoniser le développement avec une meilleure gestion de l'environnement"(1) Mais toutefois, il faut dire que ce qui change en réalité, entre le climat actuel et celui de Stockholm, ce n'est pas la problématique qui est restée la même, mais au contraire les rapports de force au sein de la communauté internationale devenus très déséquilibrés qu'ils ne l'étaient auparavant à Stockholm. Lorsque le Nord proposa au Sud le nouveau modèle de gestion économique très favorable à la protection des ressources naturelles, celui-ci à quelques exceptions près n'eut pas de mal à s'y opposer comme nous l'avons notifié plus haut, cette réaction étant permise par l'interdépendance qui régissait les rapports d'alors: le Sud présentait encore un intérêt pour l'occident. Cependant, lorsque s'est posée la question du développement durable, l'occident s'octroyant désormais une certaine hégémonie en la matière, lui a fait accepter au moyen des armes qui sont les

(1) Débat sur l'environnement, développemente et coopération, présidé par M Edgard PISANI (président de l'institut du monde arabe), Evénément européen, sept 93, P 262.

(*)Directeur du Centre de recherche sur l'environnement et le développement, à la maison des sciences de l'homme à Paris,directeur d'études à l'EHESS depuis 1968, dirige le centre de recherches sur le brésil contemporain. Ila été consiller spécial auprès de M Maurice Strong, secrétaire général de la CNUCED, participant à toutes les conférence de la CNUCED: de la réunion de Founex à la conférence de Rio.

siennes (armes économique et financière) la nouvelle gestion de l'environnement.

Si les suites de la conférence de Stockholm n'ont pas été très satisfaisantes, exception faite aux conventions qui ont pu être signées, elle eut quand même le mérite d'avoir engendré certaines constructions ou paradigmes économiques qui ont abouti à celui du développement durable.

B -LE PROCESSUS DE MISE EN FORME DU CONCEPT

Malgré la polémique née du débat Nord/Sud ou plutôt pays industrialisés et ceux appelés par pudeur pays en développement, la conférence s'est quand même accordée sur ce que la protection et l'amélioration de l'environnement humain est une question d'importance majeure et qu'il faille à ce titre veiller à ce que les populations et l'environnement dans le monde ne soient plus affectés par le développement économique.

Ce fut l'occasion de l'émergence du concept d'écodéveloppement qui se voulait une stratégie du développement fondée sur une gestion judicieuse des ressources locales, et du savoir faire paysan applicable aux zones rurales et au monde entier.

Si ce concept n'a pu faire fortune ou a connu des difficultés pour sa mise en oeuvre, cela était dû au désaccord qui a précédé son élaboration. Il y avait une sorte d'absence de consensus autour de lui. Mais à présent, le fil des années vient de renverser l'ordonnance des choses. En effet, le développement durable qui est une «version réactualisée» de l'écodéveloppement requiert de plus en plus d'audience.

Du point de vue de son contenu le développement durable tire ses origines de la conférence de Stockholm. Plusieurs éléments attestent suffisamment ce propos. Pour s'en convaincre, nous allons citer deux principes de la déclaration de la conférence. Le premier dit que: «L'homme a un droit fondamental à la liberté, à l'égalité et à des conditions de vie satisfaisantes, dans un environnement dont la qualité lui permet de vivre dans la dignité et le bien être. Il a le devoir solennel de protéger et d'améliorer l'environnement pour les générations présentes et futures...» Pour le second principe, «Les ressources du globe, y compris l'air, l'eau, la terre, la flore, la faune et particulièrement les échantillons représentatifs des écosystèmes naturels doivent être préservés dans l'intérêt des générations présentes et à venir par une planification ou une gestion attentive selon que de besoin". On retrouve dans ces deux principes le maillon important de la définition du développement durable proposée par le rapport BRUNDTLAND, c'est-à-dire, «un développement qui répond aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs".(2) Ceci étant dit, on peut conclure que le développement durable, dans ses implications notamment, est un paradigme ancien qui n'était pas réellement appliqué en raison des intérêts égoïstes des Etats. Nous pouvons retrouver cette déduction dans les propos de M. Ignacy SACHS:"La conceptualisation de l'écodéveloppement a surtout été élaborée au cours des années 71-75, et le rapport Brundtland n'a pas apporté d'idées très neuves".(3) Toutefois, le rapport BRUNDTLAND et la conférence de Rio de Janeiro de Juin 1992 auront le mérite de le faire revivre tout en l'étayant et lui conférant des aspects multidimensionnels qui lui permettent aujourd'hui d'occuper le devant de la scène internationale. On a pu ainsi parler des origines récentes du développement durable.

(2) Notre avenir à tous, Commission mondiale pour l'environnement et le développement, édition du fleuve, publications du Quebec, 1987, Page 10.

(3) Le développement reconsidéré : in revue du tiers monde , n°134 , Page 59.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius