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Le concept de développement durable : le cas de l'Afrique subsaharienne

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par Vincent Thierry BOUANGUI
Université de Reims Champagne - Ardenne - Diplôme d'étude approndie 1995
  

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PARAGRAPHE II: LE RAPPORT BRUNDTLAND: L'ORIGINE RECENTE

Ce rapport qui est une véritable plaidoirie pour l'harmonisation de l'environnement avec le développement est le produit d'une époque en détresse, celle qui part des années 80. Nous allons consacrer son étude en raison de l'effort de systématisation du concept de développement durable qu'il a eu le mérite de faire.

A-LE CONTEXTE DU RAPPORT

Malgré les grandes recommandations faites à Stockholm, et les réalisations qui se sont suivies (création du PNUE, signature de plusieurs conventions de protection de l'environnement), la dégradation de la planète terre n'a cessé d'inquiéter plus d'une personne. A la tendance à l'épuisement des ressources naturelles non renouvelables (objet essentiel de la conférence de Stockholm), se sont ajoutés les problèmes de production et de traitement de déchets industriels, des catastrophes naturelles, de la forte croissance démographique et la pauvreté dans le monde; ce qui a posé à nouveau le problème de modèle de développement fiable à même de préserver l'humanité de tous ces maux. C'est dans ce contexte de pression et de prédictions pessimistes sur l'avenir de l'humanité qu'a été créée en 1983, la commission mondiale pour l'environnement et le développement (CMED), dont la présidence et la vice-présidence étaient confiées respectivement à Mm Gro Harlem BRUNDTLAND* et au Soudanais* Mansour KHALID. Cette commission devait proposer des stratégies environnementales à long terme. Elle devait aussi faire des recommandations en ce qui concerne les moyens de sauvegarder l'environnement grâce à une meilleure coopération entre les

* Aujourd'hui premier ministre Norvégien.

*Vice-premier ministre (1976), ministre de l'éducation (75-76), Président du conseil de sécurité de l'ONU...

Nations en développement et les pays à divers niveaux de développement économique et social, pour atteindre des objectifs communs, tout en prenant en considération les relations entre les peuples, les ressources, l'environnement et le développement.(4)

Le concept de développement durable (traduction française de sustainable development), fruit des recherches de la CMED, a été présenté par le rapport comme ce modèle qui devait préserver l'environnement humain. L'idée de ce modèle de développement résulte des tentatives visant à souligner l'interdépendance entre la croissance économique et la qualité de la vie, c'est à dire la prise en compte du facteur environnement dans les objectifs économiques. C'est donc la CMED qui pour la première fois a systématisé ce concept qui, contrairement à celui d'éco-développement est dans ses implications multidimensionnel et inscrit le développement dans le long terme.

B-LA SYSTEMATISATION DU CONCEPT DE DEVELOPPEMENT DURABLE.

Le rapport produit par la CMED est une stratégie écologique mondiale à long terme. Ce qui fait son originalité c'est cette capacité de persuasion dont ont fait preuve ses auteurs pour convaincre les citoyens de la planète terre que l'on pouvait rendre compatible le développement avec l'environnement, afin d'aboutir au développement durable. Le rapport repose sur trois idées forces suivantes: la possibilité de promouvoir y compris dans les pays en développement une nouvelle ère de croissance économique s'appuyant sur les politiques ménageant à long terme les bases de ressources naturelles dont dépend le développement; l'urgence de fonder ces politiques sur la notion de

(4) Notre avenir à tous, ibdem

développement durable; la nécessité d'une évolution démographique et de la croissance "en harmonie avec le potentiel productif de l'écosystème", en mettant en évidence les interrelations entre divers domaine - population, sécurité alimentaire, préservation des écosystèmes, énergie, industrie, urbanisation-, tout en soulignant les conséquences négatives des stratégies "traditionnelles"de développement...(5)

On comprend dès lors que le concept de développement durable est la résultante de plusieurs critiques faites par la communauté internationale et par la CMED, notamment à l'endroit du développement ou croissance économique. En d'autres termes, les limites du modèle de développement "traditionnel"ont amené la CMED à mettre au point un paradigme de développement adapté à la crise actuelle.

Si nous suivons Gilles Gaston GRANGER(6), selon lequel les progrès en sciences économiques se produisent lorsque est pris en considération un phénomène social nouveau ou lorsque est appliquée une nouvelle méthode de pensée à des phénomènes déjà connus, alors le concept de développement durable se prête parfaitement à une telle investigation. Car elle résulte d'une part, de la prise en compte de la crise multidimensionnelle que connaît le monde depuis une décennie et de l'autre, du fait que la gestion de l'environnement dans la perspective du développement apparaît comme un impératif nouveau dont la prise en considération a rendu caduc d'anciens schémas de pensées, au profit de nouveaux raisonnements et indicateurs.

(5) Pierre WEISS, Les relations internationales, travaux dirigés, Eyrolles, Paris,1993, Page 231.

(6) Epistémologie économique, encyclopédie économique, Economica, Paris, 1990, et cité par HARRIBEY Marie,(partcipante à la conférence de Rio) in mémoire de DEA:Le concept de développement durable, science économique, Bordeaux, 1993, page 20.

C'est de cette façon que s'est enrichi le répertoire des paradigmes économiques. Il en est ainsi de la création de celui de développement, qui est apparu afin de décrire un autre phénomène dont l'ampleur fut grande après la deuxième guerre mondiale: le sous-développement. A ce propos, la plupart des historiens de la pensée économique s'accordent à dire que l'usage du concept de développement s'est répandu pour rendre compte du sous-développement (réalité sociologique).

De même aujourd'hui, tous les modèles de développement sont en crise, tous les rêves d'autrefois permis par la croissance et l'expansion industrielle des années 50 sont actuellement désuets face à la croissance de la pauvreté dans le monde et aux atteintes à l'environnement et à la santé des populations, on parle désormais du mal développement.

Ceux sont là les raisons qui ont poussé la commission BRUNDTLAND à mettre au point un autre modèle qui au-delà de ce que l'on peut penser à priori, exige beaucoup de sacrifices pour sa mise en oeuvre et beaucoup de lucidité pour appréhender ses contours.

Il exige d'énormes sacrifices parce qu'il s'agit d'une remise en cause de mauvaises pratiques de production et de consommation actuels qui ont généré quelques profits à certains Etats (notamment du nord) et dont une frange d'Etats en développement ne veulent s'en départir, voulant par cette voie faire à leur tour un bond dans le concert des Etats nouvellement développés. A l'échelle mondiale, il s'agit d'une véritable réforme tant théorique que pratique.(7)

(7) Nick ROBINS, Impératif écologiue, édition Calman Lévy, 1992, page 325.

Parlant de sacrifices et faisant allusion au développement durable, J F NOËL et Sylvie FAUCHEUX ont été amenés à dire que "quelles que soient les stratégies passives adaptatives ou préventives adoptées pour remédier à ces menaces sur l'environnement, le développement fait figure de perdant"(8) C'est ce que redoutent bon nombre d'Etats en développement et certains Etats développés, tels les Etats unis intransigeants sur la question de la réduction des émissions de gaz à effets de serre.

Par ailleurs, l'oeuvre de systématisation du concept de développement durable par le CMED n'a pas été faite de façon à rendre le concept clair, afin de permettre une interprétation tant soit peu unanime de ses implications et de son contenu. Tout le problème de sa mise en oeuvre est ainsi posé.

Les débats occasionnés par la conférence de Rio de Janeiro sur l'environnement et le développement (Juin 1992) et les manifestations annexes de celle-ci, notamment le forum global des ONG et la conférence du business council for sustainable development, ont démontré que le travail d'élucidation est encore balbutiant ou tout au moins n'a pas gagné les milieux qui se réclament du développement durable. Il en est de même des interviews accordées par diverses personnalités scientifiques.(9)

L'examen approfondi du concept présentera plus d'éléments au soutien de ce constat

(8) Les menaces globales sur l'environnement, édition la découverte, 1990

(9) Marie HARRIBEY Op cit, page 20

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984