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Appréciation des services et intention de switch dans une institution du système financier décentralisé: application aux membres de la COOPEC AKIBA YETU


par Etienne MUMBERE KASUMBA
Université Libre des Pays des Grands-Lacs ULPGL/Goma - Licence 2020
  

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1.1.2.4. Le transfert de fonds

Les transferts de fonds jouent un rôle croissant dans l'avancement de l'économie des pays en développement. Ainsi, en 2003, les transferts des migrants des pays du Sud vers leur pays d'origine représentaient plus de 93 milliards de dollars US, chiffre qui pourrait atteindre, en incluant les transferts informels, 150 à 200 milliards de dollars US34(*).

Aujourd'hui, les possibilités d'effectuer ces transferts sont souvent peu pratiques et chères :

- Les acteurs spécialisés du transfert de fonds, comme Western Union ou Money Gram, offrent un service assez performant. Le destinataire du transfert peut récupérer l'argent très rapidement, en liquide, sans avoir à ouvrir un compte. Ces services sont néanmoins très chers et leur distribution reste tributaire du réseau d'agences bancaires ou postales de leurs partenaires. Dans les PED, ils ne sont donc accessibles, en général, que dans des villes suffisamment importantes ;

- Les banques locales peuvent aussi recevoir des virements internationaux si elles font partie de systèmes de transferts internationaux de type SWIFT.

Cette solution peut être plus économique mais suppose pour le destinataire du virement d'avoir un compte dans la banque locale, ce qui est rarement le cas. De plus, les délais peuvent être importants et, pour récupérer le virement, le destinataire doit se rendre dans l'une des agences de la banque locale ;

Les modes de transferts informels sont les plus utilisés. Ce sont en général les seuls modes de transfert d'argent disponibles en dehors des grandes villes. Même pour les transferts internationaux, le poids de l'informel reste fort.

Des études récentes ont ainsi montré que plus de 50% des transferts effectués depuis la France vers le Sénégal ou le Mali utilisent des canaux informels. Les modes de fonctionnement sont très divers, s'appuyant souvent sur des réseaux de solidarité entre les villes et les villages et impliquant le transport en liquide des sommes transférées. Ils sont peu sûrs, avec des délais très variables, et les risques de fraudes sont importants.

Les transferts de fonds et la Microfinance

Les IMFs peuvent jouer un rôle majeur dans le développement de ces transferts :

- Pour les destinataires ?naux : Les IMFs constituent un accès de proximité, un service plus adapté et des coûts de transaction plus faibles (coût du transport, temps perdu) ;

- Pour l'IMF : C'est une source de revenus sans risque qui n'alourdit pas ses besoins de ?nancements ; c'est également un moyen de ?déliser ou conquérir une clientèle, en lui proposant par exemple des services d'épargne adaptés permettant de conserver les montants reçus.

Pour les IMFs, la façon la plus simple, mais aussi la plus coûteuse, d'entrer sur ce marché est de s'affilier à un acteur spécialisé du secteur (Western Union, Money Gram ou équivalent). Cela suppose que l'IMF ait développé un réseau suffisamment étendu pour pouvoir à la fois intéresser ces acteurs et rentabiliser les investissements nécessaires, comme des moyens de communication sécurisés dans toutes les agences.

Un autre obstacle au lancement d'une activité de transfert de fonds est, comme souvent, la réglementation bancaire du pays. Dans beaucoup de cas, ces activités sont réservées aux institutions à statut bancaire.

Pour ces raisons, les services de transferts de fonds sont aujourd'hui en général proposés par de grosses IMFs ou des banques agréées, disposant d'une couverture large. Dans de nombreux cas, ils se limitent à des transferts au niveau national. Certaines IMFs, plus petites, s'orientent vers une mise en réseau avec d'autres institutions pour pouvoir développer ce type de services.

Les enjeux de la diversi?cation des produits en Microfinance

Plusieurs éléments peuvent pousser une IMF à diversifier l'offre des produits à sa clientèle, dans cette étude nous retenons le goût d'élargir la gamme et de couvrir de nouveaux besoins issus de nouveaux comme des anciens clients.

Élargir la gamme

Une nécessité Dans une première phase de développement de la Micro?nance, le savoir-faire des IMFs est resté focalisé sur des produits faciles à gérer, en particulier le crédit solidaire. Ceci a permis une certaine « standardisation », donc une croissance rapide. Une hypothèse implicite était que le client serait satisfait de tels services - puisqu'il était par ailleurs exclu des systèmes ?nanciers formels.

Aujourd'hui, l'arrivée à maturité du secteur de la Micro?nance change cette donne : d'une part, les IMFs matures ont une meilleure capacité à gérer des produits ?nanciers diversi?és ; d'autre part, la concurrence naissante entre institutions pousse les IMFs à vouloir davantage ?déliser leurs clients par une analyse de leurs besoins et une adaptation des produits proposés.

Couvrir de nouveaux besoins et de nouveaux clients

Certaines clientèles (en milieu urbain, comme en milieu rural) et certaines zones géographiques sont encore moins couvertes par les IMFs. La tendance naturelle à répliquer des méthodologies et « modèles » dominants sur une région a souvent conduit à focaliser les IMFs existantes sur des segments de marché étroits.

Pour toucher des clientèles ou des zones nouvelles, il est en général nécessaire pour les IMFs de faire évoluer leurs méthodes et leurs produits, tels que la micro-assurance, le crédit à l'habitat et le transfert de fonds. Il existe par ailleurs de nombreux exemples d'autres produits validés ou en cours de test (le crédit-bail) qui témoignent de la capacité d'innovation des institutions de Micro?nance.

Dans le monde de la finance, l'offre de services est en train de subir de fortes avancées, dictées par la technologie35(*). La pauvreté n'est pas à démontrer dans le siècle présent, l'étude de Youssouf KIENDREBEOGO et Alexandru MINEA (2003)36(*) a montré que, parmi les déterminants de la pauvreté, l'accès aux services financiers occupe une place primordiale, si bien que les Stratégies pour la réduction de la pauvreté s'y sont intéressées.

En fournissant des services financiers aux pauvres et aux exclus du système bancaire traditionnel, la Microfinance remplit une mission sociale et de développement tout en étant ancrée dans le secteur marchand. Cette ambivalence lui confère un statut atypique parmi les instruments de l'aide au développement37(*).

* 34 S. BOYÉ, Op.Cit., p.84.

* 35 P. SIMON, « Nouvelles technologies et services financiers », in Revue d'économie financière, n°120, 2015/4, pp.199-210.

* 36 Y. KIENDREBEOGO et A. MINEA, « Accès aux services financiers et réduction de la pauvreté dans les PED (Pays En voie de Développement) », in Revue économique, Vol.64, 2013/3, pp483-493.

* 37 F. BÉDÉCARRATS, La Microfinance entre utilité sociale et performances financières, les rôles des normes dans la gouvernance d'un secteur mondialisé, Thèse de doctorat, Science politique, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, France, 2013, p.2.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault