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Des mécanismes de collaboration entre le conseil de sécurité de l'ONU et le conseil de paix et de sécurité de l'UA en matière de sécurité collectivepar Victor MPIENEMAGU Université de Lubumbashi - Licence (Bac+5) 2018 |
§4. LA SECURITE COLLECTIVE :La sécurité collective est conçue comme un traumatisme de la première guerre mondiale et la création de la Société des Nations dite SDN36(*) qui a développé le concept de la sécurité collective. L'expression « sécurité collective » ou encore sécurité internationale est née de la doctrine française qui, avec P.F BRUBIERE, définit cette notion en disant qu'elle est l'état (c'est-à-dire situation ou état de situation) correspondant à l'absence de péril ou à la très grande improbabilité de péril. L'expression « être en sécurité » dit-il, ce n'est pas avoir le péril à redouter ou n'avoir qu'un péril très faible à craindre. Autrement dit, même si la guerre est réglementée et interdite par le droit international, elle peut toujours avoir lieu. Donc il serait aberrant de ne plus l'imaginer. D'où il y a sécurité collective ou sécurité internationale lorsqu'il n'y a plus péril à craindre ou il y a une très grande improbabilité de péril à craindre. Pour BENEZ, l'idée de la sécurité collective traduit le désir inhérent à tout Etat d'être assuré contre le risque d'une agression et repose sur la certitude que possède tout Etat de ne point être attaqué ou de recevoir en cas d'attaque l'aide immédiate et efficace d'un autre Etat37(*). Pour BELBEZ, la sécurité collective peut se définir comme l'absence de toute rupture de la paix ou toute menace contre la paix38(*). La sécurité collective selon Pierre-Marie DUPUY repose sur l'idée « d'une sorte de contrat social international ». L'interdiction du recourt à la force en échange d'un système garantissant en principe l'action de tous contre tous et de tous avec tous39(*). * 36Le 8 janvier 1918, Woodrow Wilson, président des Etats-Unis présente son programme de paix, en 14 points. La première guerre mondiale n'est pas encore finie et le programme de Wilson propose ce qui, selon lui, permettrait une paix durable. Le dernier des 14 points prévoit une association regroupant les nations, et où tous les Etats se ligueraient lorsqu'un d'eux sèmerait le trouble. Ceci annonce la SDN. Son projet fut incorporé dans le Traité de Versailles et en devint le premier des 440 articles rédigés lors de la Conférence de la paix réunie à Paris en 1919. Genève est choisie pour devenir le siège de l'organisation. Ce choix est justifié par le rayonnement international acquis par la cité de Calvin, mais aussi parce qu'à ce moment-là, la Suisse était un des seuls pays à avoir été épargné par la guerre. La SDN compte au début 45 pays, dont 26 sont non-européens. Le nombre de pays membres va ensuite monter jusqu'à 57. Paradoxalement, les Etats-Unis ne vont pas en faire partie, puisque le Congrès américain, par tradition isolationniste, refuse d'y adhérer. Les buts fondamentaux de la SDN sont de faire respecter le droit international, d'abolir la diplomatie secrète et de résoudre les conflits par l'arbitrage. * 37 BENEZ cité par KALALA ILUNGA Matthiesen, op.cit, p. 23. * 38 Louis BELBEZ, Des principes généraux de droit international public, Amazon, Paris, 1970, p. 179. * 39 Pierre-Marie DUPUY, Droit international public, 7é édition, Dalloz, Paris, 1998, p. 500. |
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