5. Implémentation d'une stratégie de
gestion du risque opérationnel
La recherche de solutions performantes afin de mieux
maîtriser le risque opérationnel s'apparente à la
quête du Graal pour la plupart des institutions bancaires. Le risque
opérationnel a largement dépassé le cadre restreint de la
banque et concerne désormais le secteur financier dans sa
globalité. Ce changement d'échelle s'accompagne
inévitablement d'une montée en puissance des risques
opérationnels, notamment ceux liés à l'erreur humaine,
à la fraude, ou à l'environnement légal et
réglementaire. Corrélativement, la nécessité
d'adopter des mesures plus strictes de surveillance et de contrôle du
risque fait l'objet d'une attention croissante de la part des autorités
de régulation, entraînant de fait une exigence accrue
vis-à- vis des banques.
L'action simultanée de ces différentes sources
de pression devrait contraindre les banques à adopter dans les
prochaines années une stratégie globale de gestion du risque
opérationnel. Les défis à relever sont nombreux et, comme
souvent, les solutions sont loin d'être triviales. Il suffit pour s'en
convaincre de penser aux difficultés techniques posées par la
dépendance circulaire entre un modèle de mesure du risque
opérationnel et les données qui vont l'alimenter. La robustesse
du premier dépend, en effet, étroitement de la qualité des
secondes. Sans parler des nombreuses incertitudes concernant le processus de
recueil des données proprement dit. Et encore, même en
considérant la question de la mesure du risque réglée,
passer à l'étape suivante n'est pas une tâche aisée.
Implémenter une stratégie globale de gestion du risque
opérationnel exige, en effet, d'automatiser tous les processus IT, de
collecter et stocker les données, sans oublier de mettre en place un
reporting performant. Le tout devant naturellement s'intégrer dans un
ensemble structuré et cohérent.
Définir une stratégie globale de risque
opérationnel exige donc d'appréhender le problème selon
une approche intégrée. Pour ce faire, il faut rompre avec une
vision fragmentée en termes de silos fonctionnels. Il s'agit là
de l'un des défis les plus difficiles que les organisations bancaires
devront relever dans un avenir proche. Et il est peu probable que des solutions
ponctuelles résolvent le problème. D'où
l'intérêt de préciser les deux axes principaux d'une
stratégie globale de gestion du risque opérationnel :
l'intégration d'une infrastructure de support dans la banque et
augmenter la réactivité.
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