1.2.3. Le risque opérationnel
Ce risque vient des pertes directes ou indirectes pouvant
résulter de carences ou de défaillances attribuables à des
procédures, à des personnels, à des systèmes
internes où à des événements extérieurs.
Cette définition inclut le risque juridique, mais ne comprend pas
expressément les risques stratégiques et le risque de
réputation, ces risques étant encore mal
appréhendés. Les banques peuvent recourir à trois
approches, que nous exposerons plus loin, pour évaluer le risque
opérationnel : l'approche indicateurs de base (Basic : BL), l'approche
standardisée (standardized apprach : SA) et l'approche en mesures
avancées (Advanced measurement approch : AMA).
Le risque opérationnel est traité, à
juste titre, comme un risque profondément différent du risque de
marché ou de crédit. De fait, ce risque a la particularité
d'être plus difficile à modéliser mais plus simple à
réduire. Plus simple à réduire car un processus de gestion
adéquat, amélioré en permanence, peut contribuer à
le diminuer en réduisant les facteurs internes de risque. Plus difficile
à modéliser car l'historique des pertes de la banque en la
matière ne peut suffire à prévoir les pertes futures. Ceci
est principalement dû à deux phénomènes. Le premier
vient de la rareté des événements
considérés. Ceci nécessite la mutualisation des bases de
données. La perte de 5 milliards d'euros par un trader de la
société générale, est à cet égard
emblématique. Le second phénomène vient de ce que
certaines pertes se raréfieront du fait de l'amélioration des
processus internes de gestion du risque alors que d'autres seront
affectées par des changements d'ampleur ou d'environnement des
différentes activités de la banque.
Ce risque est très complexe. Il convient
d'intégrer harmonieusement le passé, le présent et le
futur. Le passé permet d'observer les défaillances et de
modéliser en partie le risque. Mais il doit être
complété de scénarios d'experts qui anticipent les risques
futurs. Certains risques apparaissent au fil du temps ou s'accroissent en
raison de l'instabilité de l'environnement bancaire. Le risque ainsi
évalué doit être corrigé. Les risques sont
proportionnés à certains indicateurs dont il est possible
d'anticiper les évolutions futures. De plus, une amélioration du
système de contrôle interne peut affecter ce risque. La
détermination du Capital réglementaire, comme nous le verrons,
peut tenir compte de tous ces facteurs.
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