CHAPITRE II INSTRUMENTS DE
LA POLITIQUE COMMERCIALE INTERNATIONALE
2.1. INSTITUTIONS DE BRETTON
WOODS
2.1.1. La Banque mondiale
La Banque Mondiale est une organisation internationale
créée pour lutter contre la pauvreté en finançant
les Etats. Son fonctionnement est assuré par le versement d'une
cotisation réglée par les Etats membres et son siège est
à Washington. Le président est élu pour cinq ans par le
conseil des administrateurs de la Banque.
Elle fut créée le 27 décembre 1945 sous
le nom de la Banque Internationale pour la reconstruction et le
développement après signature de l'accord de Bretton Woods du
1er au 22 juillet 1944. Le 25 juin 1946, elle approuva son premier
prêt, qui fut accordé à la France pour un montant de 25
millions de dollars (en terme réel il s'agit du plus gros prêt par
la Banque).
La banque mondiale a été créée
principalement pour aider l'Europe et le Japon dans leur reconstruction, au
lendemain de la seconde guerre mondiale, avec comme objectif
supplémentaire d'encourager la croissance économique des pays en
voie de développement africains, asiatiques et latino -
américains.
Au départ, la Banque mondiale a principalement
financé de grands projets d'infrastructures (centrales
électriques, autoroutes, aéroports,...). Avec le rattrapage
économique du Japon et de l'Europe, la Banque mondiale s'est
intéressée exclusivement aux pays en développement.
L'appellation Banque mondiale désigne aujourd'hui cinq
institutions :
· La banque internationale pour la reconstruction et le
développement (BIRD) ;
· L'association internationale pour le
développement (AID), fondée en 1960. Ses prêts sont
versés aux pays les moins développés ;
· La société financière
internationale (SFI), fondée en 1956 pour financer les entreprises
privées ;
· Le centre international de règlement de
différends relatifs aux investissements, fondé en 1966 ;
· L'agence multilatérale de garantie des
investissements fondée en 1966.
Les objectifs de la Banque Mondiale ont évolué
au cours des années. Elle a récemment mis l'accent sur la
réduction de la pauvreté, en délaissant l'objectif unique
de croissance économique. Elle a soutenu l'idée que l'eau
potable, l'éducation et le développement durable sont des
facteurs essentiels à la croissance économique et a
commencé à investir massivement dans des tels projets.
Cependant, l'action de la Banque mondiale est souvent
critiquée principalement par des courants alter mondialistes
(anti-mondialisation). Ils la trouvent sans influence politique marquée
de certains pays (notamment les Etats - Unis) qui en proliférant les
actions pour faire avancé leurs intérêts.
D'autres auteurs soutiennent que la Banque fonctionnerait
selon des principes « néolibéraux » selon
lesquels le marché à lui seul par sa nature même
apporterait la prospérité aux nations qui pratiquent la libre
concurrence. Dans cette optique, les reformes entreprises ne conviennent pas
toujours à des nations qui connaissent de conflits internes ou externes
ou qui n'ont pas un système politique démocratique stable.
Par ailleurs, elles favoriseraient l'installation
d'entreprises étrangères au détriment du
développement d'une économie locale. De l'autre
côté, les libéraux critiquent l'existence même de cet
organisme, qui coûte cher aux contributeurs sans résultats
certains. Il représenterait pour eux la négation de la
capacité du marché à réguler l'économie.
En réponse aux critiques, Banque mondiale a
adopté toute une série des critiques en faveur de la sauvegarde
de l'environnement et du social, visant à s'assurer que leurs projets
n'aggraveraient pas le sort des populations des pays aidés.
L'action de la Banque Mondiale est aujourd'hui orientée
vers le pays en voie de développement sur des axes comme
l'éducation, l'agriculture, l'industrie. Elle accorde des prêts
à des taux préférentiels à ses pays membres en
difficulté.
En contre partie, elle réclame que les dispositions
politiques appelées « politique d'ajustement
structurelle »soient prises pour, par exemple, limiter la corruption,
maintenir un équilibre budgétaire ou faciliter l'émergence
d'une démocratie.
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