A.3 L'aspect caractérisant la démence
Alzheimer, l'atrophie de l'hippocampe, comporte des troubles mnésiques
et une souffrance psychologique et sociale
A.3.1 La caractéristique de la démence
Alzheimer est l'atrophie de l'hippocampe, une des conséquences la perte
de la mémoire
La maladie d'Alzheimer est une forme de démence qui
touche les personnes âgées, mais aussi certaines de 45/50 ans.
Elle, qui porte le nom de son découvreur, est donc une démence
incurable qui entraine la perte progressive et irréversible de la
mémoire.
Même si on ne connait pas encore la principale cause de
cette pathologie, la recherche scientifique et la médecine font des
progrès et des découvertes importantes. L'observation de
l'encéphale d'un sujet malade montre une atrophie
cérébrale globale localisée surtout aux régions
pariéto-temporales, des lésions du lobe frontal, de l'hippocampe
et une dilatation des ventricules cérébraux, histologiquement par
des plaques séniles et des dégénérescences
neurofibrillaires. L'hippocampe est une des structures liées à la
mémoire, précisément à la capacité de
rappeler des situations, lieux, notions, personnes. Grace à
l'hippocampe, il est possible de consolider les nouvelles
informations et donc effectuer le passage de la Mémoire à Court
Terme à la Mémoire à Long Terme. La zone avant du lobe
frontal est touchée, point d'entrée des circuits de
l'organisation de l'action, contrôle de la mémoire, du langage, du
comportement et de l'émotion.
Il y a aussi des défaillances des neurotransmetteurs
qui transmettent les influx nerveux et permettent la transmission des
informations au cerveau : la dopamine, le glutamate:
l'acétylcholine, la noradrénaline, la sérotonine.
A.3.2 Les conséquences cliniques sont des
déficits cognitifs multiples et une grande souffrance psychique
La pathologie est caractérisée par un processus
graduel et dégénératif des facultés cognitives avec
cependant des mécanismes neuropathologiques différents de ceux
des autres démences . Dans le premier stade de la maladie, le patient
présente une constante sensation de fatigue, une difficulté
à réaliser des exercices pratiques et mentaux nouveaux et
complexes. Avec l'évolution de la pathologie, des difficultés
surviennent pour des activités de la vie quotidienne que la personne
effectuait jusqu'alors sans problème. La prise de décision et
l'organisation deviennent de plus en plus difficiles. Les principaux
déficits sont des Deficits Cognitifs Multiples ( DSM IV TR)
1) Déficit de la
Mémoire : compromission de la capacité
d'apprendre de nouvelles informations et de rappeler les informations
déjà apprises
2) Altérations
cognitives :
a. Aphasie : le patient, parfois, peine
à nommer les objets. Au stade sévère de la maladie, la
communication verbale est extrêmement réduite
b. Apraxie : compromission de la
capacité et de la coordination motrice
c. Agnosie : incapacité à
identifier des objets malgré l'intégrité de la fonction
sensorielle
d. Troubles des fonctions exécutives :
planifier, organiser, abstraire.
e. Orientation : c'est la faculté cognitive
qui permet à la personne de bien s'orienter dans l'espace, dans le temps
et dans les relations.
Chacun des déficits cognitifs multiples provoque une
atteinte significative du bon fonctionnement social et professionnel:
a. Troubles du comportement et du contrôle de
l'émotion : Au cours du
temps, d'autres troubles peuvent apparaître : troubles
du comportement (agressivité, gestes répétitifs et
incohérents ....), troubles de l'humeur (tristesse,
irritabilité..) et anxiété. Les centres
d'intérêt se réduisent et une apathie peut s'installer
progressivement (perte d'intérêt, indifférence...)
b. Modification de la
personnalité : Le patient montre un changement de
son caractère. Parfois, il va accentuer des caractéristiques
typiques de sa personnalité, parfois il change complètement son
comportement. La personne peut devenir très irritable, agressive et
explosive. Aussi, la maladie peut provoquer une perte des convenances sociales
et amener la personne à tenir des propos grossiers ou avoir des
attitudes inconvenantes comme se dénuder ou se montrer familier avec des
inconnus
c. Délires :30-40% des personnes ayant
une maladie d'Alzheimer souffrent de délires paranoïaques et de
persécution. L'agressivité physique et d'autres formes de
violence peuvent se voir chez les déments qui présentent aussi
des symptômes psychotiques.
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