A.5 La thérapie pharmacologique doit toujours
être intégrée dans un réseau de soins à
support psychosocial
Une certaine stabilisation des fonctions cognitives peut
être observée avec l'administration de substances cholinergiques,
capables d'augmenter la concentration d'acétylcholine dans la synapse
nerveuse, et, donc, d'optimiser la transmission synaptique. Les traitements
visent à accroître la neurotransmission cholinergique, en
permettant de freiner efficacement les ravages de la maladie à un stade
précoce
( B.Dubois, CHU Hôpital
Pitié-Salpêtrière, Paris) .
Les symptômes comme l'anxiété, la
dépression, fréquents au cours de la maladie, seront
traités par un entourage « adapté » ; si
les troubles le nécessitent à un moment, un traitement
antidépresseur ou anxiolytique à demi-vie courte peut être
instauré. Cependant, les scientifiques conviennent que les traitements
les meilleurs restent les soins psychosociaux, associés à
plusieurs formes de thérapie, notamment pharmacologique, mais pas
uniquement. Grâce à la collaboration entre le patient, la famille
et les structures sanitaires spécifiques, il est recherché
- La stimulation : par des
activités de socialisation, artistiques, ergothérapeutiques.
Une grande attention est également
accordée à la "thérapie des souvenirs»,
c'est-à-dire le traitement destiné à maintenir active la
capacité de revisiter des événements anciens. Il y a une
forme de psychothérapie cognitive dans ce but
- La présence d'un entourage facilitant la
qualité de vie du patient et de ses relations est très important,
soit en famille soit au sein d'un établissement, à la
journée, en accueil de jour, ou en permanence en EHPAD
A.6 Une forme particulière de la maladie
d'Alzheimer est Le SYNDROME DE BENSON
L'Atrophie Corticale Postérieure (ou syndrome de
Benson) est une affection dégénérative rare distincte de
la maladie d'Alzheimer classique. Elle est caractérisée par une
altération initiale de la vision, puis une évolution vers la
démence. L'autopsie des malades révèle des lésions
identiques à celles de la maladie d'Alzheimer, d'où son nom :
variante visuelle de la maladie d'Alzheimer
Les patients développent progressivement une agnosie
visuelle associative, une désorientation topographique, une
simultagnosie , des troubles de la lecture, une agraphie spatiale, une aphasie
optique, une extinction visuelle. Á un stade avancé, on trouve
l'apparition d'une cécité corticale, mais l'abolition totale est
rare ; il y a une persistance d'une sensibilité à la
lumière, aux tonalités chromatiques vives, aux mouvements.
L'Apraxie, constructive, idéomotrice, d'habillage, est le symptôme
prédominant dans cette pathologie. Á la différence de
l'Alzheimer classique, le syndrome de Benson ne présente pas, au
début, de troubles dans les facultés cognitives comme la
mémoire, le langage, le raisonnement. Celles-ci sont longtemps
préservées.
Au niveau comportemental, le patient montre toujours une
conscience de ses déficits. Ainsi, même si son comportement reste
toujours normal, parfois on peut remarquer des moments de dépression
et/ou d'agressivité, la personne se rendant compte de ses
déficits.
SPECT, Scanner et IRM montrent une atrophie corticale
occipito-pariétale et occipito-temporale bilatérale
prédominant à droite. Les plaques séniles et la
dégénérescence neurofibrillaire se retrouvent
spécifiquement dans les régions cérébrales
postérieures et parfois dans les aires visuelles primaires.
Les traitements
antidépresseurs et les aides visuelles sont indispensables à la
prise en charge du patient Benson, pour les troubles de la fonction visuelle.
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