C. ETUDE DE DEUX CAS: MADAME C. ET MADAME L.
C.1 Madame C.
C.1.1 Anamnèse et état de base
Madame C. est une dame âgée de 75 ans, qui
fréquente l'accueil du jour et présente le syndrome de
Benson, variante de la maladie d'Alzheimer avec des troubles de la vue
importants. Madame C. ne voit presque plus rien. Au début,
c'était une cécité périphérique,
bientôt devenue une cécité centrale. Madame C. souffre
aussi de troubles psychomoteurs.
Le syndrome de Benson évolue vers un déficit de
la motricité, en présentant une
rigidité musculaire accompagnée, souvent, par
des mouvements involontaires :
gestes et mouvements saccadés et rapides.
Présence également de troubles agnosiques. Madame C.
présente des troubles de la perception des formes (agnosie aperceptive)
et une difficulté dans l'association entre forme perçue et sa
signification (agnosie associative). Elle a perdu aussi la fluidité du
langage. Elle
perd souvent le fil de ce qu'elle raconte. Et elle se
détériore de jour en jour.
A la différence des autres patients, ses
facultés cognitives, comme le raisonnement, la mémoire à
court et long terme sont préservées. A cause de cela, Madame C.
vit sa situation en pleine conscience. L'anamnèse de Madame C m'a
renseigné sur sa vie, son passé: avant le Syndrome de Benson,
Madame C. a eu un cancer du sein traité par radiothérapie.
C.1.2 Le comportement général de madame
C. a motivé son indication en art thérapie
Voici les raisons évoquées par l'équipe
lors de la décision d'orientation de Madame C. vers une prise en charge
d'art- thérapie :
1) Madame C., à cause de sa pathologie, a perdu son
autonomie. Dans le petit fascicule écrit par elle-même avec
l'aide de ses 2 orthophonistes, « Maladie d'Alzheimer, histoire d'une
expérience », Madame C. exprime son vécu par rapport
à la maladie : « j'aime et j'ai besoin de liberté
». La perte d'autonomie a provoqué en Madame C. une
dévalorisation d'elle-même accompagnée par des
épisodes dépressifs de plus en plus fréquents.
2) Son goût pour l'art en général, en
particulier pour le chant et la danse, n'a pu s'exprimer à cause de sa
maladie.
3) Madame C. a renoncé à ce plaisir et à
ces moments agréables.
4) Son besoin de communication et de relation avec les autres,
de partager avec eux des moments agréables est moins satisfait, car
son côté dépressif et dévalorisant a provoqué
un isolement et un repli sur elle-même : « j'aime le
rapport avec les autres mais malheureusement je ne peux plus beaucoup
communiquer » (Maladie d'Alzheimer :
Histoire d'une expérience).
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