III.2 Discussion des
résultats
Dans cette section, nous discutons les résultats
obtenus à travers l'analyse des données, en mettant en lien les
observations avec les objectifs de la recherche et les hypothèses de
départ. Ces résultats soulignent les impacts de la
non-implantation du scanner automobile à rayons X au poste douanier de
Kasindi sur les performances de la DGDA en matière de recettes, de temps
de dédouanement et de lutte contre la fraude.
Les résultats montrent une légère
augmentation des recettes douanières de la DGDA Kasindi, passant de
1 565 270,85 USD en 2021 à 1 596 630,08
USD en 2023. Cette progression, bien que modérée,
indique que la DGDA parvient à maintenir des niveaux de recettes
malgré l'absence d'un scanner à rayons X. Les mois de mars et
juin se démarquent par des pics de recettes en 2023, suggérant
des périodes de forte activité douanière ou
d'opérations spécifiques. Toutefois, ces augmentations ne doivent
pas occulter les pertes potentielles que la non-implantation de ce scanner
aurait pu éviter.
Le temps moyen de dédouanement a diminué de
64 jours en 2021 à 59,9 jours en 2023,
montrant une amélioration dans les processus de vérification des
marchandises. Malgré cette réduction, l'absence de scanner
à rayons X pourrait expliquer pourquoi le temps de dédouanement
reste encore élevé par rapport aux normes internationales. Cette
amélioration partielle peut être attribuée à des
ajustements dans les procédures manuelles, mais la mise en place d'un
scanner pourrait réduire davantage les délais, en automatisant et
en accélérant la vérification des véhicules et des
marchandises.
Les recettes provenant des fraudes douanières ont
augmenté, passant de 603 154,82 USD en 2021 à
657 133,93 USD en 2023. Cette hausse reflète
peut-être une amélioration des mécanismes de
détection des fraudes, mais elle peut aussi indiquer un problème
plus profond : l'absence du scanner à rayons X facilite des infractions
que des contrôles technologiques plus poussés auraient pu
détecter plus efficacement. Le mois de mars 2023, par exemple, a connu
un pic significatif de recettes liées aux fraudes, suggérant une
intensification des activités frauduleuses ou une vigilance accrue de la
part des agents douaniers.
Le nombre moyen de véhicules dédouanés
par jour reste relativement stable au cours de la période
étudiée, oscillant entre 9 et 11
véhicules par jour. Cette stabilité indique que,
malgré l'absence du scanner, les activités de dédouanement
continuent à un rythme constant, sans augmentation notable de la
capacité de traitement des véhicules. Cependant, avec
l'implantation d'un scanner, il serait possible de dédouaner un plus
grand nombre de véhicules en moins de temps, optimisant ainsi les
opérations douanières et réduisant les embouteillages au
poste de Kasindi.
Il convient de noter certaines limites méthodologiques
dans cette étude. La collecte de données a été
restreinte à certaines périodes spécifiques, et les
données provenant d'années antérieures ou de postes
douaniers comparables manquent, ce qui pourrait nuancer davantage nos
conclusions. L'échantillon utilisé pour mesurer les impacts de la
non-implantation du scanner est également limité à la DGDA
Kasindi, sans prise en compte d'autres postes douaniers frontaliers.
En comparant nos résultats avec des études
antérieures menées dans d'autres postes douaniers africains, il
ressort que l'implantation de scanners à rayons X dans des points de
passage similaires a permis de réduire considérablement le temps
de dédouanement et d'améliorer les recettes douanières.
Par exemple, au poste douanier de Nakonde, en Zambie, la mise en place d'un tel
équipement a permis une augmentation de 15% des
recettes en l'espace d'un an. De tels exemples montrent clairement le
rôle crucial que joue la technologie dans l'amélioration des
performances douanières.
Dans l'ensemble, bien que la DGDA Kasindi ait pu maintenir un
niveau de recettes relativement stable et améliorer les délais de
dédouanement, l'absence d'un scanner à rayons X constitue un
handicap majeur. Les résultats montrent que la mise en place de cette
technologie permettrait d'améliorer davantage l'efficacité du
dédouanement, de réduire les risques de fraude et d'augmenter les
recettes douanières.
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