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Analyse des déterminants de l'adoption et de la diffusion du dispositif amélioré d'étuvage du riz dans la commune de glazoue

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par Gabriel LAWIN
Université d'Abomey-Calavi - diplôme d'Ingénieur Agronome Option : Economie, Socio- Anthropologie et Communication 2006
  

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3. METHODOLOGIE DE RECHERCHE

Le but de ce chapitre est de retracer les différentes démarches qui ont servi de base à la réalisation du présent travail. Sur la base des informations fournies dans ce chapitre, il doit être possible de reproduire sous des conditions et avec des instruments similaires cette étude. Bien entendu, une cohérence doit s'établir entre les démarches méthodologiques et la problématique de la recherche. Avant tout, il est important de justifier le choix de la zone d'étude et de retracer les stratégies adoptées pour la collecte des données et les méthodes d'analyse qui ont été utilisées.

3.1. Sources de données

Deux grandes sources sont explorées pour la collecte des données de cette étude. Il s'agit de la documentation et du champ de l'étude.

3.1.1. La documentation

Dans l'optique de faire le point des études antérieures et d'orienter la recherche, les ouvrages traitant des questions théoriques relatives à la problématique et les travaux de recherche ayant trait au sujet de recherche ont été consultés. Les informations tirées de ces sources constituent des données secondaires indispensables pour cette étude. En effet, la phase documentaire s'est déroulée sur toute la durée de la recherche. Les centres documentaires suivants nous ont été d'une grande utilité : la Bibliothèque Centre de Documentation (BIDOC) de la FSA, le Centre de Documentation et d'Information sur l'Agriculture Biologique (CDIAB) de l'Organisation Béninoise pour la Promotion de l'Agriculture Biologique (OBEPAB), la bibliothèque de l'International Institut of Tropical Agriculture (IITA), du Centre du Riz pour l'Afrique (ADRAO), de l'INRAB, du Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche (MAEP), du Centre Communal de Promotion Agricole (CeCPA) de Glazoué, de RABEMAR- ONG, ONG Castor appuis-conseils, ONG Un Monde et de l'Union des Riziculteurs des Collines (UNIRIZ-C). Des articles de journaux traitant des questions relatives à l'adoption et la diffusion des innovations agricoles ont été tirés des sites Internet notamment celui de l'agora.

3.1.2. Champ de l'étude

Les données primaires proviennent de cette source. A cet effet, un séjour continu de deux mois quinze jours (Août- Septembre- Octobre 2006) dans la zone d'étude nous a permis

de collecter les données aussi bien qualitatives que quantitatives nécessaires et indispensables à une bonne compréhension des différents aspects de la problématique. Ceci n'a été possible qu'à travers l'échantillonnage et à l'aide d'outils méthodologiques appropriés.

3.2. Echantillonnage

Les raisons du choix de la zone d'étude et de l'échantillonnage des unités de recherche sont présentées dans cette partie.

3.2.1. Choix de la zone d'étude

La zone d'étude retenue est la commune de Glazoué dans le département des collines. Il s'agit de la zone agro écologique n°15 selon le découpage effectué par le service des statistiques du MAEP. Le choix de cette zone se justifie par le fait qu'elle possède une longue tradition dans l'étuvage du riz et constitue aussi l'une des premières zone d'introduction du dispositif amélioré d'étuvage au Bénin par de nombreuses institutions et ONGs parmi lesquelles on peut citer le Consortium Bas-fond (CBF) en collaboration avec l'ADRAO et l'INRAB, le Programme Spécial pour la Sécurité Alimentaire (PSSA), le Programme d'Appui au Développement du Secteur Agricole (PADSA), l'ONG VECO Bénin (Vredeseilanden Country Office) par le biais de ses partenaires (ONG : RABEMAR, Un Monde, Castor Appuis-conseils, LDLD), l'ONG Oxfam Quebec par le biais du Consortium pour la Professionnalisation de l'Agriculture dans les Collines (CPAC) et de l'UNIRIZ-C.

3.2.2. Choix des villages d'étude

Trois villages ont été retenus dans le cadre de cette étude. Il s'agit des villages de Magoumi, de Kpakpaza et de Ouèdèmè. Ces villages ont été choisis du fait qu'ils constituent les villages où les transformatrices ont été formées à l'usage du dispositif amélioré d'étuvage, à cause de l'importance de l'activité d'étuvage dans ces villages, de leur accessibilité et de la disponibilité des personnes à enquêter pour les interviews.

3.2.3. Choix des unités de recherche

Les unités de recherche concernées par cette étude sont d'une part, les institutions ou structures qui jouent un rôle déterminant dans la promotion du riz étuvé et d'autre part, les acteurs locaux (transformatrices, meuniers, artisans, commerçants de riz et consommateurs).

L'échantillon qui a servi de base pour les enquêtes individuelles auprès des transformatrices est composé de quatre vingt dix (90) transformatrices dont trente (30) par

village. Au niveau de chaque village, le choix des transformatrices s'est fait en tenant compte de la typologie que nous avons réalisée au cours de phase exploratoire. Cette typologie des transformatrices s'est basée sur les critères activités principales et quantité de paddy transformée et vendue par semaine. Ceci nous a permis de distinguer trois types de transformatrices : les producteurs-transformateurs, les collecteurs-transformateurs et les grossistes-transformateurs. Les producteurs-transformateurs sont les femmes qui produisent et transforment tout ou partie de leur production ou celui de leur conjoint. L'étuvage du riz constitue pour elles une activité secondaire après l'agriculture. Elles n'étuvent guère plus qu'une bassine de paddy par semaine soit un équivalent de 3 3,25 kg et ceci en période d'intense activité (novembre à mars), avant le début de la saison agricole. Les collecteurstransformateurs sont celles qui achètent du paddy, le transforme puis le met sur le marché. Leur capacité de transformation varie entre un et trois bassines de paddy par semaine (soit un équivalent 33,25 à 100 kg). Les grossistes-transformateurs regroupent celles pour qui l'étuvage constitue une activité principale. L'étuvage constitue pour certaines d'entre elles leur seule et unique activité. Cette catégorie de transformatrice embrasse au minimum cinq bassines de paddy par semaine et ceci toute l'année. La différence entre cette dernière catégorie et la deuxième se trouve donc dans la quantité de riz transformée. Le tableau 1 montre la classification des transformatrices recensées par village. Le tableau 2 montre la répartition des trente transformatrices sélectionnées par village et par catégorie. Au total, notre échantillon est composé de 72% de producteurs-transformateurs, 17% de collecteurstransformateurs et 11% de grossistes-transformateurs. Le critère de choix des enquêtés dans chaque catégorie est leur disponibilité à répondre à nos questions.

Tableau 1: Classification des transformatrices par catégorie

Catégories

 

Producteurs

Collecteurs-

Grossistes-

 

Villages

transformateurs

transformateurs

transformateurs

Total

Magoumi

60

20

15

95

Kpakpaza

30

5

2

37

Ouèdèmè

55

12

7

74

Source : Enquête, 2006

Tableau 2: Répartition des 30 transformatrices sélectionnées par village

Catégories

 

Producteurs

Collecteurs-

Grossistes-

 

Villages

transformateurs

transformateurs

transformateurs

Total

Magoumi

19

6

5

30

Kpakpaza

24

4

2

30

Ouèdèmè

22

5

3

30

Total

65

15

10

90

Source : Enquête, 2006

Parallèlement aux entretiens individuels avec les transformatrices, nous avons eu des discussions de groupe avec les membres des groupements dans lesquels le dispositif a été introduit.

Au niveau des institutions, nous avons enquêté systématiquement les responsables et agents des structures qui interviennent directement dans la diffusion du dispositif amélioré d'étuvage du riz. L'enquête systématique a concerné aussi les artisans locaux impliqués dans la duplication du dispositif qui sont au nombre de trois dont deux formés pour cette activité.

3.3. Différentes phases de déroulement de l'enquête

Les enquêtes de terrain se sont déroulées en deux phases : la phase exploratoire et la phase d'enquête approfondie.

3.3.1. Phase exploratoire

La phase exploratoire qui a duré deux semaines a consisté en une prise de contact, de reconnaissance et d'intégration dans le milieu d'étude. Elle nous a permis de connaître véritablement le milieu d'étude. C'est au cours de cette phase que des contacts ont été pris avec les autorités administratives du milieu (Maire, chef d'Arrondissement, chef de Village), les autorités des organismes de développement et d'encadrement (CeRPA, ONG RABEMAR, Castor appuis-conseils et Un Monde, Organisations Paysannes, etc.), mais aussi avec les autres pouvoirs locaux (chef religieux, chef de terre, etc.) et les personnes ressources pour discuter du sujet. Ainsi, les discussions individuelles et de groupes avec ces différents acteurs nous ont permis non seulement de choisir les unités d'étude, ainsi que l'échantillon à enquêter, mais aussi la redéfinition et la réadaptation des objectifs, questions et la méthodologie de recherche, l'élaboration et le test des instruments de mesure.

3.3.2. Phase d'enquête approfondie

La phase d'enquête approfondie a duré deux mois. Elle a consisté à l'exécution de l'enquête sur la base de questionnaire et des guides d'entretiens auprès des différentes unités de recherche (personnes ressources, transformatrices, Institutions de micro finance, paysans, ONGs et autres structures d'intervention). Cette phase nous a permis de collecter les informations relatives à nos objectifs de recherche.

3.4. Méthodes et Outils de collecte des données

Cette étude a plus un caractère qualitatif et la méthodologie utilisée est conforme à cette orientation. Ainsi, les données ont été collectées avec essentiellement quatre techniques que sont les observations participantes, les entretiens non structurés, semi-structurés et structurés et la triangulation.

3.4.1. Observations participantes

Selon Daane et al. (1992), l'observation participante est une technique d'étude des acteurs sociaux et de leur interaction dans leur contexte réel par un chercheur qui est intégré dans le milieu. Cette méthode permet aussi, en participant aux activités des acteurs, de gagner leur confiance et de pouvoir avoir des informations fiables. Ainsi, notre séjour dans le milieu d'étude pendant deux mois quinze jours nous a permis de nous familiariser avec les ménages enquêtés auprès desquels nos visites nous ont aidés à collecter et à vérifier les données par observation participante.

Les observations participantes nous ont permis en particulier de vérifier les unités de mesure du paddy au niveau des transformatrices, d'observer le processus d'étuvage du riz (traditionnel et amélioré), de vérifier le système de commercialisation du riz local, le fonctionnement des groupements et les systèmes d'information en vogue dans le milieu.

3.4.2. Les entretiens

Trois types d'entretiens ont été surtout utilisés dans le cadre de cette étude. Il s'agit des entretiens non structurés, entretiens semi-structurés et entretiens structurés.

3.4.2.1. Entretiens non structurés

Ces entretiens ont été réalisés tout au long de l'étude, d'abord pour mieux cibler les différents acteurs intervenant dans la promotion du riz étuvé et du dispositif amélioré d'étuvage, et ensuite pour explorer certains contours du sujet de recherche ou pour

approfondir des aspects spécifiques. A cet effet, nous avons rencontré les responsables des différentes structures concernées, les membres des groupements villageois et d'autres personnes ressources.

Ce type d'entretien nous a permis de comprendre la perception des différents acteurs enquêtés et les réseaux informels de communication entre ces derniers.

3.4.2.2. Entretiens semi-structurés

Les entretiens semi-structurés ont été réalisés sur la base d'un guide d'entretien à différents niveaux. Au cours des discussions de groupe et les entretiens avec les institutions, les enquêtés ont été invités à se prononcer de façon exhaustive, sur des questions posées. Parfois, au cours de ces entretiens, nous intervenons pour "redresser" les déviations persistantes éventuelles ou pour orienter l'interlocuteur sur des aspects qui se sont révélés pertinents lors de l'enquête standard auprès des transformatrices. Ces entretiens de groupe ont été réalisés avec les membres des groupements retenus pour l'enquête, élargie à quelques transformatrices. L'objectif de ces entretiens est de comprendre d'une part, le fonctionnement des groupements et d'autre part les interrelations entre les différents acteurs.

Au niveau des différentes institutions qui interviennent dans la promotion du riz étuvé et du dispositif amélioré, ce type d'entretien a été utilisé pour comprendre leurs objectifs et rôles dans la diffusion du dispositif de même que leurs perspectives futures dans le domaine post-récolte du riz.

3.4.2.3. Entretiens structurés

Ces entretiens ont été administrés aux transformatrices sur la base d'un questionnaire. Ils nous ont permis d'avoir des informations sur l'organisation individuelle de la transformation du paddy, les perceptions des transformatrices des atouts et contraintes liés à l'utilisation du dispositif amélioré d'étuvage.

3.4.3. La triangulation

La plupart des outils et lieux de collecte des données ne permettent pas d'appréhender tous les contours du sujet abordé. C'est en vue d'éviter les biais que nous avons effectué une triangulation des outils de collecte, des lieux d'observation et des sources d'information. Les mêmes informations ont été recherchées au niveau de plusieurs sources et avec différents outils. Les informations retenues sont celles provenant de plusieurs sources concordantes.

Cette technique a l'avantage de rassurer de la fiabilité et de la crédibilité des données collectées.

3.5. Données collectées

Les données collectées sont fonction des objectifs spécifiques de la recherche, lesquelles dépendent des questions de recherches formulées. Les principales données collectées sont :

- les critères endogènes d'appréciation du riz, leur hiérarchisation ainsi que la satisfaction des consommateurs de la qualité du riz étuvé avec le dispositif amélioré comparativement au dispositif traditionnel ;

- inventaire, caractérisation puis catégorisation des acteurs intervenant dans la promotion du dispositif, leurs interrelations, intérêts et rôles ainsi que leurs perspectives ;

- perception des acteurs des caractéristiques du dispositif amélioré ;

- organisation des interventions (vulgarisation) et le système de communication entre les acteurs.

3.6. Méthodes et outils d'analyse des données

Conformément à l'option méthodologique et en fonction du caractère des données collectées au cours de l'étude, les techniques d'analyse ont privilégié une approche qualitative. Toutefois certaines données quantitatives ont été recueillies et traitées par les logiciels Excel 2003 et SPSS 12.0. A cet effet, des analyses de tableaux, de graphes et graphiques, les statistiques descriptives (moyenne, écart type, minimum, maximum) ainsi que les tests t de student et le test de concordance de Kendall ont été utilisés.

L'analyse des données qualitatives s'est faite à travers les outils comme la comparaison, les citations, les diagrammes et surtout l'outil "Enterprise Web"

3.6.1. La comparaison

La comparaison est une approche qualitative utilisée pour établir la confrontation des objets et des pratiques. Elle permet d'identifier les ressemblances et les écarts entre les éléments comparés.

La comparaison, telle que utilisée dans notre étude vise à faire ressortir les appréciations des acteurs sur la qualité du riz, les atouts et contraintes liés à l'utilisation du

dispositif amélioré tel que perçu par les acteurs et ceci en relation avec la méthode traditionnelle d'étuvage.

3.6.2. Les citations

Les citations constituent des témoignages qui viennent illustrer les analyses effectuées. Elles sont en général très utilisées dans le cadre de l'analyse des perceptions où elles révèlent les opinions des divers acteurs par rapport aux caractéristiques du dispositif amélioré.

3.6.3. Enterprise Web

Dans le continuum de la recherche-développement, beaucoup de technologies agricoles appropriées ne sont pas adoptées par les paysans. Parfois, ceci est dû à l'inopportunité de la technologie, mais souvent à cause des aspects socio - organisationnels relatifs à l'intervention (Drucker, 1985). L'outil "Enterprise Web" permet de prendre en compte les facteurs d'ordre organisationnel nécessaire à la diffusion de la technologie. C'est un outil analytique qui permet d'identifier les séries d'activités nécessaires à la diffusion de la technologie ainsi que leurs interrelations. Ainsi, la réalisation d'un Enterprise Web devient un processus interactif et suppose que la technologie répond aux critères d'acceptabilité/convenances des paysans. En d'autres termes, il se focalise sur l'organisation des interventions en mettant l'accent sur les relations nécessaires entre les parties prenantes pour le succès de la vulgarisation (Magor, 2005).

L'Enterprise Web est représentée par un schéma sur lequel l'acteur principal est placé au milieu. Dans notre cas, l'acteur principal est représenté par les transformatrices organisées en groupement ou non. Au-dessus de l'acteur principal, sont dessinées toutes les activités nécessaires pour adopter efficacement la technologie (le dispositif amélioré d'étuvage dans notre cas). En dessous, on présente toutes les activités utilisant le produit. Ceci peut faire aussi intervenir un autre acteur avec des séries d'activités interactives. Dans le cas de notre étude, le produit est le riz étuvé. Son utilisation peut concerner l'autoconsommation ou la commercialisation sur le marché local. Dans ce dernier cas, puisque la transformatrice participe de ce fait à l'économie de marché, ses relations avec un client (commerçant) peuvent être déterminantes pour l'adoption du dispositif. Une forme générique d'un Enterprise Web est présentée par la figure 2.

Figure 2: Forme générique d'un Enterprise Web Source : Magor, 2005

Comme outil de visualisation, l'Enterprise Web est holistique. Il aide à identifier toutes les activités essentielles et ainsi aide les intermédiaires à structurer la prise de décision concernant quel acteur pourrait mieux mettre en application telle ou telle activité. Il est également possible d'employer l'Enterprise Web pour déterminer les coûts de transaction auxquels le paysan devra faire face en adoptant une nouvelle technologie et chercher ainsi à les minimiser pour faciliter l'adoption.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo