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Le micro-crédit en droit français et en droit cambodgien

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par Vannak NHEAN
Université Jean Moulin Lyon 3 - DEA de Droit des affaires 2006
  

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1. Le cas des opérateurs du micro-crédit opérant à la fois les
activités de crédit et d'épargne.

118. - Le pragmatisme du droit cambodgien. Sur ce point, le droit cambodgien (Prakas de 2002) se veut très pragmatique. En pratique, une multitude de petites IMF existent et ne sont pas en mesure de se conformer à de telles mesures prudentielles en raison du coût important qui y est inhérent199. En plus, l'autorité de contrôle n'a pas de moyens humains et financiers suffisants pour contrôler ces petites IMF qui sont normalement très dispersées et se situent dans des zones isolées. La réglementation conçue avec le plus grand soin n'aurait pas vraiment d'utilité si l'on ne dispose pas de moyens effectifs pour la faire respecter. Ainsi, vu le coût de la réglementation et supervision prudentielle, la capacité limitée de l'autorité de tutelle, et la multitude de ces petites IMF, la question qui se pose est de savoir s'il faut réglementer ces petites IMF qui mobilisent les épargnes. Une minorité de doctrine pense qu'il faut imposer des normes prudentielles dès lors qu'il existe des risques et des épargnants volontaires à protéger. Toutefois, cette doctrine ne prend pas en compte la réalité pratique. En pratique, il est difficile, pour ne pas dire impossible, de réaliser une supervision prudentielle de cette multitude de petites IMF pour deux raisons. D'une part, une telle supervision demande un travail excessif à l'autorité de supervision. D'autre part, elle se heurterait probablement à l'incapacité de ces IMF à y répondre de façon satisfaisante. Ainsi, deux solutions alternatives sont possibles. Ou bien, on oblige ces

199. Le contrôle des IMF est plus coûteux que le contrôle des banques puisque ces institutions ont une base d'actifs généralement plus limitée mais répartie entre un nombre de comptes bien plus élevé et qu'elles sont extrêmement décentralisées. En plus, il ne s'agit pas seulement des coûts de l'autorité de supervision. Il est également pour l'institution contrôlée. A titre d'exemple, on peut citer l'expérience d'une IMF en Bolivie. Un responsable de Bancosol, en Bolivie, estime que dans les premières années de mise en conformité de l'institution vis-à-vis de la loi, ce coût s'est élevé à 5% de l'encours de crédit. Ce coût est descendu à 1% après plusieurs années.

IMF à fermer leur porte. Ou bien, on les autorise à continuer leur activité sans subir les contraintes des règles prudentielles. L'importance est de se demander quelles seraient les conséquences néfastes de leur fermeture pour les pauvres-épargnants ? En réalité, il faut reconnaître que les pauvres peuvent épargner, et ils les font concrètement. Toutefois, en l'absence de compte formel, ils recourent à des épargnes traditionnelles notamment les épargnes à domicile ou investies dans les matériels de construction ou à des épargnes informelles telles que la tontine qui est très pratique au Cambodge. Ces formes d'épargnes n'offrent pas de sécurité et présentent des risques plus élevés. La fermeture de ces IMF peut donc ne pas améliorer la sécurité des déposant. Ainsi, si l'argument général invoqué pour justifier la nécessité de réglementation prudentielle est de protéger les épargnants, il faut laisser ces petites IMF servir les pauvres puisqu'elles protégent mieux leur épargne. Dès lors qu'un certain seuil n'est pas franchi, une réglementation prudentielle ne doit pas être imposée. Il suffit simplement de les assujettir à la réglementation non prudentielle. La difficulté tient à la détermination de ce seuil qui caractérise en effet la distinction entre les grandes et les petites IMF. Plusieurs critères peuvent être adoptés. Il peut s'agir notamment de critère qui est lié au nombre des épargnants ou celui de volume du montant des épargnes ou de ces deux critères cumulativement. Le droit cambodgien utilise trois critères alternatifs : le critère du nombre des déposants ou celui du volume des épargnes et le critère du volume des crédits.

Il est cependant critiquable de retenir le critère relatif au volume du montant de crédit accordé comme condition imposant l'agrément puisqu'il ne faut pas soumettre les IMF, qui n'offrent que des services de micro-crédit, à un agrément et donc à des règles prudentielles. Il suffit des les soumettre à des mesures non prudentielles en leur imposant de se faire enregistrer.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore