2- LES TELECOMMUNICATIONS
AU CAMEROUN
Libéralisé par la loi n°98/014 du 14
juillet 1998, le secteur des télécommunications s'est vu
pénétré par deux opérateurs privés de
téléphonie mobile, aux côtés de l'opérateur
historique de téléphonie fixe. La source juridique
suscitée a également institué la création d'une
autorité de régulation, l'Agence de Régulation des
Télécommunications (ART), afin de garantir et d'assurer la
régulation, le contrôle et le suivi des activités des
exploitants et opérateurs du secteur. Nous allons tenter
d'apprécier globalement celui-ci en nous limitant à deux
pôles très importants, celui de la téléphonie fixe
et celui de la téléphonie mobile.
2-a) La
téléphonie fixe
La gestion du réseau de
télécommunications fixes est assurée par la CAMTEL. Cette
dernière a repris les activités d'INTELCAM et de la DT du
MINPOSTEL qui avaient respectivement pour mission l'exploitation et le
développement des installations de télécommunications
internationales, et la responsabilité directe du réseau
national. CAMTEL dispose d'un parc de 42 centraux
téléphoniques (dont 15 entièrement numériques
à Douala, à Yaoundé et au Sud-Ouest) et autant de
réseaux locaux avec une capacité de 160 000 lignes
téléphoniques. Grâce à une centaine de
concentrateurs, elle offre la téléphonie à des
localités lointaines, pour une capacité de 10 940
lignes. Cette entreprise, dont le nombre d'abonnés est
évalué à 115 000 en février 2004, soit 0,7 lignes
pour 100 habitants, accuse malheureusement un retard technologique important.
Ce dernier pourrait résulter du gel par l'Etat, de ses
investissements51(*).
2-b) La
téléphonie mobile
Deux réseaux de téléphonie cellulaire
sont opérationnels au Cameroun. Le premier, celui de
l'opérateur historique CAMTEL Mobile, mis en service uniquement dans
trois villes du pays, a été repris en janvier 2000 par la
société MTN. Le second, celui d'Orange Cameroun (anciennement
Société Camerounaise de Mobile, SCM-Mobilis), filiale de France
Telecom, est entré en activité en février 2000. Les
deux réseaux de téléphonie cellulaire ont eu un
développement remarquable, favorisé en majeure partie par le
dysfonctionnement du réseau fixe. Le nombre d'abonnés au
mobile, estimé à près de 1,4 million au premier trimestre
2004, a décuplé en 4 ans, passant de 135 000 en 2000 à
environ 1,1 million en 2003.
Le marché est caractérisé par la forte
dominance des abonnements prépayés (95% d'abonnés) et se
répartit quasi équitablement entre les deux opérateurs.
Orange domine cependant à près de 80% le marché des
entreprises, en 2004. Les principales villes du pays sont couvertes (80% des
zones urbaines), mais des investissements importants restent encore à
être entrepris pour une couverture complète du
territoire. D'autres projets sont en cours.
La privatisation de l'opérateur public du réseau
filaire prévoit l'octroi au futur adjudicataire d'une troisième
licence de téléphonie cellulaire. Toutefois, compte tenu de
l'importance des investissements à mettre en place pour rattraper le
retard sur les deux premiers opérateurs, et ce, malgré
l'entrée presque réussie du seul téléphone à
la fois fixe et mobile (CTPhone), certains observateurs pensent que
l'entrée d'un troisième acteur aurait une influence marginale sur
le marché, si celui-ci ne dispose pas de la capacité
financière nécessaire pour se déployer rapidement. En
bref, Le marché des télécommunications au Cameroun se
présente comme suit:
Tableau N° 8 : Le
marché des télécommunications au Cameroun
Domaine
|
Nombre d'opérateurs
|
Les opérateurs institutionnels
|
Téléphonie fixe
|
1
|
CAMTEL
|
Téléphonie mobile
|
2
|
Orange, MTN
|
Accès à Internet (fournisseur)
|
3
|
CAMTEL, Orange, MTN
|
Services Internet (fournisseur )
|
49
|
CAMTEL, CENADI
|
Installateurs privés
|
21
|
|
Terminaison de trafic
|
1
|
|
Radio messagerie
|
1
|
|
Réseau radio à ressources partagées
|
1
|
MTN
|
Source : Cf. Document 4-F de la
Réunion préparatoire régionale pour l'Afrique à la
Conférence mondiale de développement des
télécommunications (Ydé, 29 - 31 mai 2001).
* 51 Statistiques tirées
du document de la Réunion préparatoire régionale pour
l'Afrique, à la Conférence mondiale de développement des
télécommunications (Yaoundé, 29 - 31 mai 2001).
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