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Le sentiment de plafonnement de carrière chez les travailleurs: le cas de la CAMTEL( Télécharger le fichier original )par Joël Christel KOLOKOSSO Université Catholique d'Afrique Centrale - Master Gestion des Ressources Humaines 2007 |
2- ANCIENNETE AU POSTELes chercheurs, à l'instar de Line CARDINAL et Carole LAMOUREUX80(*), ont utilisé l'ancienneté dans le poste pour distinguer les personnes plafonnées de celles non plafonnées. Ainsi, parlant des gestionnaires, «Plus un gestionnaire s'estime restreint dans sa mobilité en carrière, plus il perçoit son poste comme étant routinier, ennuyeux et faisant peu appel à ses compétences et à ses habiletés ». Leur recherche a également établi, outre l'effet de certaines caractéristiques individuelles, que la perception des individus concernant la stabilisation de leur mobilité professionnelle joue un rôle déterminant dans le désintérêt ressenti au travail. Les personnes consultées lors de notre investigation occupaient leur poste actuel depuis : - pour les cadres (en moyenne) : 8 ans ; - les agents de maîtrise : 7,33 ans, en moyenne ; - Employés : 8 ans en moyenne. L'ancienneté moyenne au poste de nos interviewés est de 7,75 ans. Ce qui semble signifier que nos personnes - ressources occupent leur poste en moyenne depuis au moins 7 ans ; le poste, dans la majeure partie des cas, étant le même que celui décerné lors de l'embauche. Il parait normal, de suite, de considérer le fait que cette ancienneté influe indubitablement sur les aspirations du salarié qui, à force de connaître tous les tenants et aboutissants de sa tâche, commence à ressentir une certaine routine. Nous nous y attarderons ultérieurement, parlant du plafonnement de contenu subjectif. 3- POSTES OCCUPES DEPUIS L'EMBAUCHECet élément ne vient que confirmer une fois de plus la stabilité de l'emploi déjà constaté. En effet, certains cadres n'ont pas hésité à mentionner (en gras), dans les CV qu'ils ont envoyés au SGC, qu'ils occupent le même poste depuis, (en moyenne) 1999. Les femmes fustigent cela avec beaucoup plus d'énergie que leurs collègues hommes. A l'ACGP Biyem-assi par exemple, une dame agent d'exploitation recrutée en avril 1999, se plaignait de la sorte : « C'est très énervant de faire les mêmes choses chaque année. A la fin, ça devient une habitude et ça finit même par aliéner. On a en plus l'impression d'avoir été mis au placard... ». Ce qui témoigne de la gêne ressentie par ces travailleurs, du fait de l'emploi à vie (comme dans les entreprises japonaises) qu'ils exercent. Le nombre de postes occupés depuis l'embauche, par nos enquêtés, est en moyenne de 1,05. Ce chiffre, mis en relation avec l'ancienneté d'abord dans l'entreprise, puis au poste, observées préalablement, laisse croire qu'une grande proportion de ces travailleurs n'a connu qu'un seul poste de travail à la CAMTEL, et ce, depuis leur embauche. * 80 Cf. « Plateau de carrière et désintérêt au travail: ... », Op. cit. p. 51. |
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