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Le sentiment de plafonnement de carrière chez les travailleurs: le cas de la CAMTEL

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par Joël Christel KOLOKOSSO
Université Catholique d'Afrique Centrale - Master Gestion des Ressources Humaines 2007
  

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SECTION II: La dimension subjective du phénomène

A la fin de leurs travaux, CHAO quelques années plus tôt, et TREMBLAY ensuite, ont montré que les attitudes et les comportements au travail étaient modelés principalement par les perceptions des individus en regard de la carrière, plutôt que par des critères purement objectifs. D'où, pour comprendre la dynamique du plateau de carrière dans une organisation, il demeure impératif de saisir l'univers perceptuel de chacun des individus.

Nous allons donc nous atteler, dans le cadre de cette section, à présenter le plafonnement de carrière tel qu'il est ressenti par les travailleurs de cette entreprise. Les avis recueillis s'inscrivent parfaitement dans la distinction opérée par Michel TREMBLAY et Thierry WILS (op. cit.), en matière des dimensions du plafonnement de carrière. Ce qui va nous amener à étudier tout d'abord le plateau structurel, ensuite celui de contenu et enfin celui salarial.

A- LE PLATEAU SUBJECTIF STRUCTUREL

Il est afférent à la sensation que les individus ont, du ralentissement ou de la fin de leur progression verticale, ou encore du caractère presque utopique de leurs aspirations à la mobilité.

A la CAMTEL, il est ressenti du fait de la sensation de stagnation de carrière qui plane dans les esprits des individus. En effet, une partie de nos enquêtés affirme ne pas avoir progressé depuis longtemps ou tout simplement ne pas avoir progressé du tout. Pour certains, leur évolution est bloquée, tandis que pour d'autres, il n'est même plus question d'espérer évoluer un jour.

Une grande partie d'entre eux remettent en question le système de gestion de carrière. C'est ce dernier qui fait les frais de leur frustration : «Il y a des gens qui sont à la même catégorie et le même échelon pendant 15 ans, voire plus de 20 ans sans voir leur salaires augmenter même d'1 franc». Déjà, en 2001, Annie ENGANBEN avait fait le constat suivant : « La perception que les salariés de la CAMTEL ont de la mobilité [dans cette institution] est négative. 26% la trouvent injuste, 18% la trouvent juste au contraire, contre 55% sans réponse ».

Les plus défaitistes affirment être restés dans la même catégorie depuis leur embauche (98/99) à la CAMTEL : « Depuis que nous sommes entrés en 6ème catégorie ?! On ne fait que changer d'échelon. Et même quand c'est le cas...je crois même que nous allons partir à la retraite et mourir en 6ème ».

Cette sensation de stagnation est d'ailleurs renforcée par l'excessive ancienneté au poste observée préalablement, et correspondant, dans la plupart des cas, au poste attribué lors de l'embauche. A cela, il faut ajouter l'idée de népotisme que les interviewés ont émise à plusieurs reprises. Népotisme exercé, selon la majeure partie de nos personnes - ressources, lors de l'entretien d'évaluation et des décisions en matière de mobilité. Pour la plupart, la mobilité n'est pas fonction du mérite, mais du portefeuille relationnel. « On se connaît, dit un enquêté, on sait qui est qui...».

Certains iront même jusqu'à se prononcer de la sorte : « On jouit plus facilement de certains privilèges [accès à la formation, promotion, etc.] que lorsqu'on est proche du DG. En dehors de ça, si tu as aussi un bon mentor dans la chambre haute... ». Ce qui témoigne du calcul rationnel établi par ces travailleurs qui, confrontant leurs aspirations aux réalités du milieu, constatant le gap existant entre les deux, commencent et perpétuent un sentiment de plafonnement en eux. D'où le plateau structurel ressenti.

D'autres disent mériter un poste plus élevé, du fait du niveau de leur formation initiale. Ils disent ne pas être bien classés et occupent des catégories inférieures à leur diplôme. Lorsque nous tentons de répliquer en disant qu'ils sont classés selon la catégorie du poste qu'ils pourvoient, ces derniers (pour la plupart) ripostent en proposant l'institution d'un référentiel de compétences des agents de CAMTEL.

D'autres enfin prétendent que leurs supérieurs hiérarchiques sont moins gradés qu'eux mais occupent de hautes fonctions. Ils estiment par conséquent être victimes « des réseaux de relation qui minent le bon fonctionnement de l'entreprise ». C'est peut être dans le but de tenter de justifier cet état de faits que certains salariés de la DRH iront même jusqu'à dire que « Puisqu'il n' y a pas vraiment une gestion des RH à la CAMTEL, mais plutôt une administration des RH, il est normal qu'à la longue les agents soient frustrés. Il s'agit tout juste d'un ajustement au cas par cas ».

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