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Les droits fondamentaux et le droit à  l'environnement en Afrique

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par Hervé JIATSA MELI
Université de Nantes - Diplome inter-universitaire en droits fondamentaux 2007
  

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CONCLUSION GENERALE

Les droits fondamentaux et le droit à l'environnement sont liés pour l'éternité et il ne sert à rien de se poser la question de savoir si l'un a engendré l'autre, sinon on se retrouverait devant la veille énigme de l'oeuf et de la poule. Une chose est certaine, le droit à l'environnement se fraie un passage et se crée progressivement une place dans les droits fondamentaux aussi bien en Afrique que dans le monde. Les droits fondamentaux cherchent à leur tour à profiter du rafraîchissement qu'apporte l'air pur du droit à l'environnement. Finalement, en Afrique comme partout ailleurs dans le monde, la leçon de Karl Marx dans son ouvrage sur l'idéologie allemande s'assimile, car comme lui-même l'a si bien dit « le comportement borné des hommes en face de la nature conditionne leur comportement borné entre eux », autrement dit, tant que l'homme n'aura pas respecté son environnement, il respectera difficilement son prochain et « de ce fait, la notion de nuisance recouvre nécessairement un champ plus vaste que celui des rapports entre l'homme et la nature et englobe aussi celui des relations des hommes entre eux, on se trouve en définitive placé devant un domaine complexe, conflictuel ou se mêlé des éléments objectifs et subjectifs »109(*). Pythagore avait déjà précédé ces auteurs dans leur constat en observant que « Tant que l'homme détruira sauvagement des êtres vivants inférieures, il ne connaîtra ni prospérité ni paix. Tant que les hommes massacreront les animaux, ils se tueront les uns les autres. En vérité celui qui sème le malheur et la mort ne peut récolter la joie et l'amour. »

L'Afrique a jusqu'ici donné sa contribution pour éviter que l'homme ne soit victime de sa propre turpitude. L'arsenal juridique jusqu'à présent mobilisé en Afrique n'est pas des moindres, mais il reste insuffisant. La situation serait moins grave si au moins l'application des textes juridiques adoptés en Afrique aussi bien sur le plan internationale, régional que national connaissait une application effective. Le commandant Jacques-Yves Cousteau l'a si bien dit « le danger qui nous guette est d'un genre nouveau ; il est causé par l'homme et l'homme seul, et seules des mesures prises par l'homme pourraient y remédier ». Protéger l'environnement, c'est donc protéger l'homme et au delà du dispositif juridique visant à promouvoir le droit de l'homme à l'environnement, c'est encourager une éducation de tous à la protection de l'environnement, veiller à l'intégration d'un volet environnement dans toutes les décisions politiques et personnelles de la vie. Les difficultés que rencontrent le droit à l'environnement sont parfois dues à la nature même de ce droit qui est tentaculaire et touche à tous les aspects de notre milieu. Rien n'est épargné car « l'environnement humain n'est pas qu'une notion biologique, il s'agit d'un environnement construit et de tout un ensemble de valeurs humaines liant chaque culture à ses territoires »110(*)

MEYER BISH pense que ce droit à des problèmes d'effectivité tout simplement parce qu'il relève d'une catégorie de droits de l'homme encore sous développés, celle des droits culturels. Quoiqu'il en soit, le problème est celui de toute la planète et ne concerne pas seulement l'Afrique. Certes l'Afrique doit faire tout ce qui est possible pour que la nécessité de vivre dans cadre de vie sain et de qualité soit une réalité encore plus vivante qu'elle ne l'est aujourd'hui, mais la solution durable à la problématique d'un milieu de vie sain nécessite une approche globale à travers par exemple la création d'une organisation mondiale de l'environnement à l'instar de l'OMC ou de l'OMS. Une telle organisation susciterai d'avantage l'élaboration des normes contraignantes pour l'ensemble des Etats de la planète,ce que le programme des nations unies ne parvient pas à faire jusqu'à présent .Il est aussi clair que l'Afrique devrait compter sur elle même pour que le droit à l'environnement y ait toute sa force .L'histoire nous révèle qu'avant l'ère de la modernité ,l'Afrique avait été un continent dans lequel le milieu naturel était sacré. Les forêts sacrées111(*) que l'on retrouve dans certaines traditions et coutumes africaines témoignent à suffisance la conscience et le comportement écologique de l'Africain. Fort de ce qui précède, nous pouvons admettre avec Sitack YOMBATINA qu'«il reste toutefois, que ce droit ne peut être véritablement efficace et effectif que si d'une part, la représentation culturelle africaine de l'environnement sont prise en compte dans son élaboration, et d'autre part, si la plupart des concepts qui accompagnent le droit de l'environnement [tels] que le concept de développement durable, le concept de générations futures de patrimoines communs de l'humanité et bien d'autres principes encore sont bien étayés et revisités »112(*).

* 109 Attali (J.), Guillaume (M.), L'anti économique, Paris, Quadrige, PUF, 1974, p. 181

* 110 MEYER-BISH. (P.), Le droit à l'environnement est il un droit de l'homme ? Consulté le 15/05/2007 sur www.unifr.ch/SPC/UF/93/mai/meyer-bish.htm

* 111 Dans beaucoup de coutumes africaines il existe dans des villages des forêts dites sacrées. Ces forêts sont des espaces protégés dont la pénétration est strictement interdite. De même l'abattage des arbres ou la chasse aux gibiers y est formellement proscrite. Ces espaces sont sensés protégés la communauté et conservés l'énergie et la force du groupe. Les forêts sacrées sont par exemple pour les Bamilekés du Cameroun ceux qui restent quand il ont tout perdu.

* 112 SITACK YOMBATINA (B.), Droit de l'environnement à l'épreuve des représentations culturelles africaines : la nécessité d'une approche dialectique et plus responsable.

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