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Couverture du risque maladie des fonctionnaires et militaires dans les pays des grands lacs (R.D.Congo, Rwanda et Burundi)

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par Salumu IBRAHIMU
Université Catholique de Bukavu (UCB) - Licence 2007
  

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A.2. Conditions relatives aux prestataires

Pour avoir droit ou ouvrir droit aux prestations prises en charge par la Mutuelle, l'affilié doit être préalablement immatriculé, posséder une carte d'assuré et justifier du prélèvement de la cotisation mensuelle sur son salaire. Il commence à bénéficier de la prise en charge des prestations après un mois de cotisation et garde le droit aux prestations trois mois après avoir perdu la qualité d'assuré.

103 Robert SAVY, La sécurité sociale en Agriculture dans la C.E.E., Paris, 1984, p.11.

A.2.1. Etre immatriculé à la mutuelle

Le bénéfice de l'assurance maladie ne peut prétendre à aucune prestation, aussi longtemps qu'il n'est pas immatriculé à l'organisme assureur. L'immatriculation est constatée par une carte individuelle qui confère la qualité de bénéficiaire et donne l'accès aux prestations (art 38). En plus, cette carte servira de moyen de preuve en cas de contestation de la régularité de l'immatriculation.

A.2.2. Payer des cotisations

A partir de la date de l'affiliation, l'assuré est tenu de supporter des cotisations dues au régime. Cette obligation incombe aux différentes personnes assujetties d'une manière conjointe, à savoir : les personnes physiques et les personnes morales visées à l'art 12, concernant le champ d'application du régime.

L'ordonnance ministérielle n°590/278 du 12 novembre 1980 fixe le taux de cotisation globale à 4% des rémunérations brutes, pensions ou rentes des personnes physiques assujetties. Elle exclut de l'assiette des cotisations prévues, l'indemnité de logement et les allocations familiales.

L'art 3 de la méme ordonnance ministérielle répartit le taux global de 4% entre les assujettis comme suit :

-2% à charge de la personne physique assujettie, devant être prélevés sur la rémunération brute, la pension ou la rente.

La présente mesure ne fixe ni le plafond de salaire soumis à cotisation,ni celui exonéré.

En effet, en matière d'assurance sociale, les proportions entre les cotisations et le risque couvert doivent céder le pas devant le principe de la solidarité entre gros revenus et les petits.

A.1.3. Payer le ticket modérateur

En principe, le régime n'intervient que limitativement dans l'octroi des prestations ; il exige du bénéficiaire une certaine participation.

L'art 33 édicte à ce propos qu'une fraction du coüt réel dans le cas échéant, forfaitaire, de toutes ces certaines prestations sera prise en charge par l'assurance maladie.

Il ressort de cette disposition que l'autre fraction sera laissée à charge du bénéficiaire et elle sera réglée directement par ce dernier aux fournisseurs des produits pharmaceutiques.

Cette sorte de franchise est appelée « ticket modérateur ».

L'Ordonnance Ministérielle précitée qui fixe le taux de cotisation globale due à la mutuelle de la Fonction Publique, dans son article 3, fixe en même temps le ticket modérateur de la manière suivante :

· Actes et dispositions médicaux en ambulatoire Ticket modérateur à 20% coût global ;

· Hospitalisations : Ticket modérateur 20 % du coût ;

· Médicaments : Ticket modérateur de 10 % à 20% pour les génériques et 30% du coût global pour les spécialités.

Les soins de santé à l'étranger sont exclus du régime de l'assurance maladie. Le ticket modérateur constitue un moyen efficace d'éviter la surconsommation, il a été institué dans l'espoir de freiner les abus, en obligeant l'assuré à participer aux dépenses 104

Malgré son but éducatif, le paiement de cette somme si modique soitelle (ticket modérateur), peut constituer un obstacle réel pour certains assurés, dans la mesure où le traitement devient coûteux, du fait de sa durée.

En prévoyant l'intervention du bénéficiaire dans le coüt de certaines prestations, l'art 33 implique l'exonération d'autres prestations, toutefois, il n'a pas déterminé les prestations qui ne sont pas soumises qu paiement du ticket modérateur.

§5. Les obligations réciproques des parties

L'instauration d'un régime d'assurance de soins de santé obligatoire pose le problème de l'aménagement des relations entre les fournisseurs avec les assurés d'une part et l'organisme assureur d'autre part, pour le meilleur fonctionnement du régime. Le cas échéant, ces relations se traduisant en termes d'obligations réciproques, entre les différentes parties.

Ces prescriptions légales ne sont pas respectées. En outre, aucune dispense
ne peut être accordée, soit complètement, soit partiellement en ce qui

104 Athanase TUMAGU HAKIZAMANA, Op.Cit. p1.

concerne leurs obligations, sauf dans les conditions expressément prévus par la loi.105

Ainsi par exemple, le défaut de la carte d'immatriculation constituerait un obstacle à toute délivrance de prestation, bien que le bénéficiaire soit régulièrement couvert.

Une telle rigueur s'impose à notre avis, aussi longtemps que la vie de l'assuré n'est pas menacée, en vue de freiner les abus et les fraudes éventuels.

§6. Le financement de la Mutuelle

Le mode traditionnel de financement des organismes de sécurité sociale, plus ou moins lié aux origines mutualistes de ces institutions, est constitué par des cotisations des assujettis.106 Le régime burundais tout en conservant le principe, fait appel à d'autres sources de financement.

Les ressources destinées au financement du régime d'assurance maladie du Burundi sont relativement variées. Elles sont constituées par

a) les cotisations mensuelles des personnes morales et celles des personnes physiques, tenue au financement de celui-ci, à savoir les personnes assujetties,

b) les subventions de l'Etat, relatives aux dépenses de fonctionnement d'investissement,

c) les majorations de retard,

d) les produits de placement des fonds,

e) les dons et les legs,

f) toutes autres ressources attribuées à la Mutuelle par un texte législatif et règlementaire ou par l'aide internationale (art 35 du décret précité) Jusqu'à présent, les cotisations constituent la seule source de financement du régime.

§7. Les dépenses de la mutuelle

Les dépenses de la Mutuelle sont constituées par :

- le service des prestations qui à notre avis absorbe la part des ressources du système,

- le biais de remboursement des prestations servies par les différents fournisseurs dans les proportions de l'intention de l'assureur.

105 Raymond CRAMER, Traité de l'assurance contre la maladie et l'invalidité, Paris, 1998, p.73.

106 Jean Jacques DUPEYROUX, Droit de la Sécurité Sociale, 7éd, Paris, Dalloz, 1977, P.755.

En ce qui concerne le problème des abus, celui-ci est aussi difficile à résoudre, car il relève de l'esprit méme des usagers du régime.

Il serait en effet difficile de refuser les soins au malade, qui se plaint d'un malaise si petit soit-il, aussi longtemps qu'il y a droit, à moins qu'on ne procède à la sélection des risques (petits et gros).

Seule une franche collaboration des fournisseurs de prestations avec l'organisme assureur peut faciliter le contrôle de la réalité des soin demandés, sans pour autant mettre fin à la fraude de certains assurés, en vue de revendre les médicaments obtenus.107

107 D. NZOHABONIMANA et alii, Les régimes couvrant les salaries et /ou les fonctionnaires et les reformes en vue de la couverture universelle par l'assurance maladie obligatoire, Situation du Burundi, 2006, Sur le

site ::www.gipspsi.org.

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CONCLUSION PARTIELLE

Au Rwanda la RAMA et le MM contribuent réellement à la viabilité des structures sanitaires en se sens que, tous les hôpitaux sont disposés à recevoir les membres de la RAMA et le MMI en vertu de conventions signées entre eux. Il s'agit en revanche, des hôpitaux de référence nationale (Centre Hospitalier de Kigali, CHU-BUTARE, Hôpital Militaire de KANOMBE et Hôpital Roi Fayçal), les Hôpitaux de district (environ 34 dans le pays), les cliniques privées ayant un contrat avec RAMA (Polyclinique du Plateau, Lacroix du sud, le bon samaritain, la médicale et le polyclinique du carrefour). Elles renforcent en outre l'amélioration de la qualité des soins dans les formations sanitaires, à travers la mobilisation des ressources financières additionnelles et la constitution d'une coalition de consommateurs des soins de santé au niveau local qui questionnent en permanence la qualité des soins de santé. Dans ce domaine le Rwanda a accompli des progrès louables, car il y a un effort qui a été enclenché pour substituer le personnel non qualifié par un personnel qualifié.

Elles offrent des prestations avantageuses pour les patients et agents de santé et compatibles avec l'intérêt public. Au-delà de la motivation financière, les prestataires ont un intérét certain à s'engager dans un partenariat avec les mutuelles. Une mutuelle peut en effet contribuer à des revenus plus stables pour les prestataires avec, comme conséquence, moins de factures impayées. Les mutuelles constituent un instrument pour rationaliser l'offre de soins et promouvoir un fonctionnement intégré du système de santé local.

Comme les effets mutualistes au Rwanda sont pluridimensionnels, il nous parait très plausible d'apprécier les atouts de la RAMA et du MMI en termes d'accessibilité aux soins de santé ainsi que à l'amélioration de la qualité des soins à tous les fonctionnaires et les militaires de la république du Rwanda.

Au Burundi, la MFP a aussi un impact non négligeable dans le développement socio-économique du pays, dans la mesure évidente où, elle a permis à l'Etat de réaliser les objectifs qu'il s'était fixés à savoir : la création d'un régime d'assurance maladie des agents publics et assimilés afin de mettre en place un régime de soins médicaux basé sur un système de

financement collectif autonome.108 L'Etat cherche également à alléger sa charge en matière de frais de soins médicaux dès lors que les cotisations des affiliés et leurs effectifs évoluent toujours de manière croissante depuis les années 1980 (en 1980 : 70 446 426 FB de cotisation des membres pour plus au moins 20.000 affiliés et aujourd'hui les effectifs des affiliés et leurs ayants droit sont estimés à 600.000, soit au tour de 10% de la population totale burundaise).109 Ces effectifs ont permis à l'Etat de diminuer les frais des soins médicaux aux agents publics. Il a également réalisé à moitié son objectif de mettre fin aux inégalités qui prévalaient entre les différentes catégories d'agents publics et de libérer en outre des ressources pour améliorer les soins médicaux en faveur des populations rurales.

Comme tout entreprise, la M.F.P. participe au développement national à travers la création de l'emploi et la distribution des revenus. Le frais du personnel 117.457.230. FB pour un effectif de 115 personnels. Elle a mobilisé des ressources considérables sous forme de cotisations qu'elle a injectées dans le circuit économique au titre de remboursement des frais des soins de santé aux établissements sanitaires et aux pharmacies.110

La MFP participe à l'expansion de l'économie nationale burundaise en ce sens que, les excédents des recettes sur les dépenses qui devaient constituer les différentes réserves légales ont été quant à eux investis au fur et à mesure dans les divers secteurs de l'économie nationale sous forme de placements bancaires (SBF, BCB, FPHU et BANCOBU) et de participation au capital de sociétés comme LA SOCABU, NOVOTEL etc. La Mutuelle s'est également investie dans la fourniture directe des prestations en créant ses propres pharmacies à partir des années 1989.

Dans le cadre des investissements immobiliers la MFP possède une villa sise à Kanindo qu'elle a acquis en 1982. Elle gère en outre l'immeuble MFP-SOCABU-SBF depuis 1989.

108 Marthe MANIRAKIZA, Op Cit, p 59.

109 Gaspard KOBAKO, forum régional africain réinvention de l'administration dans les circonstances difficiles: stratégies pour surmonter les défis auxquels font face les pays les moins avances du 17 - 19 janvier 2005, Rapport du Ministère de la fonction publique du Burundi, sandton convention centre johannesburg, south africa 18 janvier 2005.p

110 .Denys NZOHABONIMANA, Op. Cit, p.4.

CHAP.II : DE LA MISE EN PLACE D'UNE MUTUELLE DE LA
FONCTION PUBLIQUE EN R.D.CONGO

La santé est un droit fondamental dont doit jouir toute population sans distinction. La création d'une mutuelle de santé de la fonction publique est une stratégie appropriée pour assurer la couverture des risques maladies sociaux non pris en charge par l'institut national de sécurité sociale pour les travailleurs du secteur privé et ceux couverts par les régimes spéciaux de sécurité sociale pour les agents du secteur public. Avant de procéder à cette mise en place, analysons d'abord le système congolais de sécurité sociale.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe