2. Essai de digestibilité in-vivo:
Au cours de l'essai de digestibilité in-vivo,
on a utilisé le même régime témoin T aussi bien pour
l'essai à base de fève que de fèverole. Ce régime
est composé essentiellement de mas et de tourteau de soja et dont la
composition chimique figure dans le tableau 14.
Tableau 14: Composition chimique du mas et du tourteau
de soja (en %MS)
|
MS
|
MO
|
CB
|
MAT
|
Mas
|
89,3
|
98,6
|
2,62
|
9,9
|
Tourteau de soja
|
91,1
|
92,3
|
3,59
|
46,7
|
2-1 Les régimes à base de
fève:
2-1-1 Caractérisation des régimes
expérimentaux à base de fève
Le tableau 15 présente la composition chimique et
les valeurs de l'énergie brute des différents régimes T,
R1 et R2 donnés aux animaux.
Tableau 15: Caractérisation chimique de T,
R1 et R2 (en % MS)
et teneur en Energie brute (en kcal/kg MS)
|
MS
|
MM
|
MAT
|
CB
|
EB
|
T
|
89,07
|
7,54
|
20,4
|
2,71
|
4480
|
R1
|
88,69
|
6,71
|
21,6
|
3,08
|
4468
|
R2
|
89,51
|
7,47
|
24,3
|
3,80
|
4475
|
Moyenne
|
89,09
|
7,24
|
22,1
|
3,20
|
4474
|
Ecart type
|
0,41
|
0,46
|
1,98
|
0,55
|
6,03
|
Pour les trois régimes on a obtenu des valeurs en
matière sèche, matière minérale et énergie
brute rapprochées avec les teneurs minimales qui sont
enregistrées pour le régime R1. En revanche, on remarque que le
taux de matières azotées totales (MAT) tend à augmenter
avec le pourcentage d'inclusion de la fève. La valeur la plus
élevée (24,3%) est observée pour le régime R2.
L'introduction de 20% de fève dans le régime R2
s'est manifestée par un taux élevé de cellulose brute en
comparaison avec T et R1 (3,8% pour R2 contre 2,71% et 3,08% respectivement
pour T et R1).
D'après l'examen des résultats de
l'énergie brute des trois régimes, on constate que les deux
régimes expérimentaux (R1 et R2) sont
énergétiquement similaires au régime témoin et
même légèrement plus faible. Ceci peut être
expliqué par le taux croissant de cellulose brute dans ces deux
régimes.
Les résultats trouvés dans le tableau 15 sont
très élevés par rapport à ceux rapportés par
Benabdeljlil (1990). En effet, dans un régime expérimental
à 20% de fève il a obtenu des taux de 21,1% et de 2%
respectivement pour les teneurs en MAT et en CB contre 24,32% et 3,8% dans
notre cas. Benabdeljlil (1990) a utilisé des fèves contenant 21%
de MAT (par rapport à la MS) qui est une valeur très faible par
rapport à celle des fèves de cette expérimentation
(28,27%).
D'après ces résultats on en conclu que
l'incorporation de la fève à un taux de 10% a modifié
légèrement la composition chimique de la ration. Cependant, un
remplacement du mas et du tourteau de soja par 20% de fève a
augmenté les teneurs en CB et en MAT de la ration dus respectivement
à l'augmentation de la part des fibres contenu dans la coque et de
l'albumen des graines riches en protéines.
2-1-2 Quantités ingérées et
digestibilité de la MS des régimes:
Les résultats des quantités
ingérées et de digestibilité de la MS
présentés dans le tableau 16, montrent que les valeurs obtenues
sont similaires pour les trois lots d'animaux (p=0,68). L'utilisation de la
fève n'a pas engendré d'effets négatifs sur le niveau
d'ingestion comme le rapportent Wilson et al (1980).
Tableau 16: Digestibilité de la
matière sèche et quantités
ingérées
de T, R1 et R2
Régimes
|
T
|
R1
|
R2
|
p
|
Quantité ingérée (g/j)
|
86,01 a
(6)
|
86,9 a
(5,2)
|
87,5 a
(9,2)
|
0.68
|
Digestibilité de la MS (en %)
|
72 a
(3,3)
|
71 a
(4,5)
|
65 b
(2,1)
|
0,0014
|
(ä): écart type
Toutefois la digestibilité de la matière
sèche des trois régimes T, R1 et R2, elle a été
affectée significativement par la substitution du mas et du tourteau de
soja par 20% de fève (p=0,0014). Nous constatons que les lots ayant
consommé les régimes T et R1 ont eu des niveaux d'ingestion
proches contrairement à ceux ayant consommé R2 dont la
digestibilité a baissé de 6 à 7%. Ces résultats
sont comparables à ceux trouvés par BenabdelJelil (1990) et
Larralde et Martinez (1991) qui affirment la présence d'effets
défavorables sur la digestibilité et l'utilisation nutritionnelle
de cette légumineuse en alimentation avicole par la présence de
facteurs antinutritionnels à savoir les lectines, les tanins et les
protéases en grandes proportions et le taux croissant en cellulose
brute.
En effet, les lectines provoquent l'augmentation des pertes
endogènes en se fixant sur la muqueuse intestinale et perturbent ainsi
sa perméabilité. Alors que les tannins localisés
principalement dans les téguments de la graine, ils causent une baisse
de la digestibilité des protéines et une augmentation des pertes
des protéines endogènes par la sécrétion d'enzymes
digestives (Crevieu-Gabriel I., 1999).
2-1-3 Coefficient de métabolisation (CM),
Coefficient de rétention de l'azote (CNR), Energie métabolisable
(EM) et Energie métabolisable corrigée par l'azote
(EMn):
Dans le tableau 17 figurent les coefficients de
métabolisation et de rétention de l'azote, les valeurs de
l'énergie métabolisable et de l'énergie
métabolisable corrigée par l'azote pour les différents
régimes T, R1 et R2.
Nous remarquons que les effets observés de
l'utilisation de la fève sur la digestibilité de la
matière sèche ont été associés à des
variations similaires sur le CM et le CNR.
A ce propos, on a trouvé que le coefficient de
métabolisation baisse en fonction de l'augmentation du taux d'inclusion
de la fève et par la suite la métabolisation du régime a
passé de 75% à 74% et à 70% respectivement pour T, R1 et
R2. Ces résultats sont en accord avec les conclusions trouvées
par Larralde et Martinez (1991) concernant l'utilisation de la fève dans
les régimes de poulet de chair dû à la présence des
facteurs antinutritionnels.
Le coefficient de rétention de l'azote n'a pas
été affecté pour les deux régimes T et R1. Par
contre, pour le régime R2 on a noté une baisse significative du
CNR à 48% (p=0,0001).
Ces deux paramètres, coefficient de
métabolisation et coefficient de rétention de l'azote, ont
présenté une évolution parallèle en fonction de
l'augmentation du taux de la fève dans les régimes alimentaires
distribués.
Les valeurs de EM et de EMn sont figurées dans le
tableau 17. On remarque que ces paramètres ont été
limités significativement (p=0,007) par l'introduction de la fève
à 20% alors que pour les deux premiers lots les valeurs de
l'énergie métabolisable restent similaires.
Tableau 17: Coefficient de Métabolisation (CM),
Coefficient de rétention de l'azote (CNR) (en %), Energie
Métabolisable (EM) et Energie Métabolisable corrigée par
l'azote (EMn) de T, R1 et R2 (en kcal/kg MS)
Paramètres
|
T
|
R1
|
R2
|
P
|
CM
|
75 a
(2,8)
|
74 a
(4,9)
|
70 b
(2,1)
|
0,005
|
CNR
|
60 a
(4,3)
|
63 a
(6,7)
|
48 b
(3,3)
|
0,0001
|
EM
|
3386 a
(125)
|
3311 a
(219)
|
3114 b
(95)
|
0,007
|
EMn
|
3224 a
(116)
|
3132 a
(201)
|
3958 b
(88)
|
0,007
|
(ä): écart type
La substitution du mas et du tourteau de soja par 20% de
fève a été associée à une baisse de
l'énergie métabolisable de T, R1 et R2 et de l'énergie
métabolisable corrigée. Larralde et Martinez (1991) affirment que
la présence de facteurs antinutritionnels provoque une réduction
de l'énergie métabolisable de l'aliment.
Cette baisse de l'énergie métabolisable est
expliquée par la diminution de la digestibilité et de la
rétention azotée avec l'incorporation de 20% de fève. Ces
effets sont probablement engendrés par une augmentation des proportions
des tannins et de cellulose brute.
La détermination d'une équation de
régression va nous permettre d'estimer l'énergie
métabolisable de la fève suite à une estimation de
l'énergie métabolisable des régimes aux différents
taux d'inclusion de cette légumineuse. L'équation établie
est la suivante:
EMRégime = -13,74 X +
3407
X étant le taux d'inclusion de la fève
En conséquence, on trouve que l'énergie
métabolisable calculée du régime à base de 10% de
fève est égale à 3270 kcal/kg MS alors qu'elle est de 3010
kcal/kg MS pour le régime contenant 20% de fève. Ces
résultats confirment ceux trouvés dans le tableau 17 (3311 et
3114 kcal/kg MS respectivement pour R1 et R2).
2-1-4 Energie métabolisable de la fève
dans R1 et R2:
La valeur énergétique de la fève varie
avec son taux d'utilisation dans le concentré. En effet, un niveau de
substition de 20% fève au maïs et au tourteau de soja
entraîne une baisse importante de l'énergie métabolisable
la source protéagineuse testée. Néanmoins, La valeur
nutritionnelle entre autre l'énergie métabolisable (Tableau 17)
des régimes T et R1 reste sans différences significatives
(respectivement 3386 et 3311 kcal/kg MS). Le calcul de l'énergie
métabolisable de la fève dans les régimes
expérimentaux a donné les résultats suivants: 2590
(#177;92) et 1990 (#177;24) kcal/kg MS respectivement dans R1 et R2. Ces
valeurs paraissent logiques et concordent avec la bibliographie (BenabdelJelil,
1990 et FEDNA, 2003).
L'erreur standard des régimes est en baisse en fonction
du taux d'utilisation de la source protéagineuse. Elle est égale
à 927 et 251 respectivement pour les régimes R1 et R2.
Et par conséquent, à chaque taux d'introduction
de la fève correspond une valeur de l'énergie
métabolisable de cette dernière dans le régime (Figure 4).
D'où l'intêret d'estimer la valeur de l'énergie
métabolisable de la fève dans le cadre de notre étude en
appliquant l'équation de regression. Cette valeur est de 2033 kcal/kg
MS.
La figure 4 montre l'effet de la composition du régime
alimentaire sur son énergie métabolisable. Dans ce cas, le
régime est corrélé négativement avec
l'énergie métabolisable (r = -0,61).
Figure 4: Variation de l'EM des
régimes T, R1 et R2 en fonction du taux d'utilisation de la
fève
2-2 Digestibilité des régimes à
base de fèverole:
2-2-1 Caractérisation des régimes
expérimentaux à base de fèverole:
Le tableau 18 présente la composition chimique et
l'énergie brute des différents régimes T, R'1 et R'2
donnés aux animaux.
Tableau 18: Caractérisation chimique de T,
R'1 et R'2 (en % MS)
et teneurs en Energie Brute (en kcal/kg MS)
|
MS
|
MM
|
MAT
|
CB
|
EB
|
T
|
89,07
|
7,54
|
20,47
|
2,71
|
4480
|
R'1
|
88,14
|
6,23
|
21,96
|
2,80
|
4494
|
R'2
|
87,67
|
6,01
|
23,18
|
3,44
|
4504
|
Moyenne
|
88,29
|
6,59
|
21,87
|
2,98
|
4492
|
Ecart type
|
0,71
|
0,83
|
1,35
|
0,40
|
12,05
|
L'analyse de ces données montre que les valeurs
moyennes des trois concentrés ont été de 88,3%, 6,6%,
21,9%, 2,9% et 4492 kcal/kg de MS respectivement pour les teneurs en
matière sèche, matière minérale, matières
azotées totales, cellulose brute et énergie brute.
Les teneurs en MS et en MM diminuent légèrement
avec le pourcentage de fèverole incorporé dans les
concentrés. Cette réduction est associée à une
augmentation des concentrations en MAT. En effet, la teneur maximale en MS
enregistrée est de 89,07% pour le régime T contre 88,14% et
87,67% respectivement pour les régimes à 10 et 20% de la source
protéagineuse testée.
De même pour la matière minérale, on a
noté une légère baisse de 1,31% et de 1,53% aux
régimes respectifs R'1 et R'2 par rapport au régime témoin
qui a présenté la teneur la plus élevée (7,54%).
En revanche, pour la teneur en matières azotées
totales, on a remarqué qu'elle augmente de 1,49% par rapport au
témoin pour R'1 alors qu'elle augmente par presque le double pour R'2
par rapport au régime T (2,71%).
Les teneurs en CB et en EB tendent à augmenter
légèrement avec le pourcentage d'incorporation de la
fèverole dans les concentrés. La teneur en CB augmente
légèrement de T à R'1 (+0,09%) alors qu'elle est plus
élevée pour R'2 (+0,64%). Cependant, la variation de
l'énergie brute est légèrement plus importante pour R'1
que R'2 (14 vs 10 kcal/kg MS). Ces résultats sont dus à
l'augmentation progressive de la quantité de fèverole dans ces
trois régimes. Ce qui justifie le choix initial de la légumineuse
qui va nous permettre des régimes de hautes qualités
protéique et énergétique.
Les résultats du tableau 18 sont très
élevés par rapport à ceux trouvés par Bergaoui
(1980) qui a enregistré des taux de MAT de 15,05%, 14,61% et 15%
respectivement pour les taux de 0%, 10% et 20% de l'incorporation de la
fève dans des régimes pour poules pondeuses. Cependant elles sont
similaires à ceux rapportées par Benabdeljelil (1990) aussi bien
pour les MAT que pour la cellulose brute pour le taux de 20%.
2-1-2 Quantités ingérées et
digestibilité de la MS des régimes:
Les quantités ingérées par les animaux et
les digestibilités de la MS des différents régimes
alimentaires à base de féverole sont figurées dans le
tableau 19.
Tableau 19: Quantités
ingérées et digestibilité de la MS
de T, R'1 et R'2
Régimes
|
T
|
R'1
|
R'2
|
p
|
Quantité ingérée (g/j)
|
117 a
(10,9)
|
118 a
(8,8)
|
119 a
(13)
|
0.93
|
Digestibilité de la MS (en %)
|
71 a
(1,6)
|
70 a
(1,9)
|
67 b
(1,9)
|
0,005
|
(ä): écart type
Les quantités ingérées par les animaux
sont similaires (p=0,93) pour les trois régimes distribués (117,
118 et 119 g/j respectivement pour T, R'1 et R'2).
Quant à la digestibilité de la MS elle n'a pas
varié entre T et R'1. Elle est en moyenne de 70%. Par contre, elle
baisse significativement à 67% pour le régime contenant 20% de la
source protéagineuse (p=0,005). Cependant, la variabilité n'est
pas très élevée entre les trois régimes
(cv=26.5%).
La digestibilité varie inversement aux taux
d'introduction de la fèverole dans les concentrés. Cette
constatation reste vraie pour R'2. Selon Benabdeljelil (1990), ceci peut
être expliqué par la présence des facteurs
antinutritionnels dans la féverole tels que la vicine, la convicine et
l'anti-niacine.
On en conclu que les différents taux 0, 10 et 20% de
fèverole dans les rations, malgré une consommation constante, ont
entraîné une réduction de la digestibilité de la
matière sèche pour R'2. Cette conclusion est en accord avec celle
de Bergaoui (1980).
Pour notre étude, on estime que la fèverole a eu
un coefficient de digestibilité de 55%.
2-2-3 Coefficient de métabolisation (CM) et
Coefficient de rétention de l'azote (CNR), Energie métabolisable
(EM) et Energie métabolisable corrigée par l'azote
(EMn):
Les coefficients de métabolisation et de
rétention de l'azote, les valeurs de EM et de EMn aux trois taux
d'inclusion de la fèverole sont illustrés dans le tableau 20.
Le coefficient de métabolisation n'a pas varié
entre T et R'1 mais a baissé significativement à 20% de
l'utilisation de la fèverole (p=0,030). Cette baisse peut être
expliquée par une augmentation de la teneur en cellulose brute (3,44%)
et des facteurs antinutritionnels dans R'2.
Parallèlement le coefficient de rétention de
l'azote n'a pas été modifié pour le régime à
10% de fèverole (61%) contre le régime témoin (60%).
Cependant, il a baissé significativement à 56% (p=0,020) pour le
lot ayant consommer le régime R'2. Cette baisse de 4% est
supposée être due à l'augmentation du taux des tannins dans
la ration R'2 suite à une augmentation de la quantité de
fèverole dans le régime. Cette constatation confirme celle
rapportée par Brévault et al, (2003).
Tableau 20: Coefficient de Métabolisation (CM),
Coefficient de rétention de l'azote (CNR) (en %),
Energie Métabolisable (EM) et Energie Métabolisable
corrigée par l'azote (EMn) de T, R'1 et R'2 (en kcal/kg MS)
Paramètres
|
T
|
R'1
|
R'2
|
P
|
CM
|
74 a
(1,4)
|
73 ab
(2,1)
|
71 b
(2,1)
|
0,030
|
CNR
|
61 a
(2,2)
|
60 a
(2,8)
|
56 b
(4,3)
|
0,020
|
EM
|
3318 a
(63)
|
3277 ab
(93)
|
3196 b
(96)
|
0,030
|
EMn
|
3167 a
(57)
|
3113 ab
(85)
|
3033 b
(86)
|
0,030
|
(ä): écart type
L'étude des résultats du tableau 20 nous
mène par ailleurs à constater que l'énergie
métabolisable du régime témoin est comparable à
celle du régime contenant 10% de fèverole (3318 vs 3277
kcal/kg MS). Cependant, elle est réduite significativement de 122 kcal /
kg MS à un taux d'utilisation de la fèverole de 20% dans le
régime R'2. Cette variation de l'énergie métabolisable de
T à R'2 est de 3,6%.
L'énergie métabolisable enregistrée est
en baisse en fonction des différents taux d'introduction de la
fèverole. Cet effet dépressif peut être expliqué par
la teneur élevée en fibres des rations (3,4%) dans R'2. Cette
évolution décroissante de l'énergie métabolisable
est en accord avec les conclusions de Benabdeljelil (1990).
Les résultats de l'énergie métabolisable
trouvés dans notre étude sont plus élevés que ceux
rapportés par Bergaoui (1980) et Benabdeljelil (1990). Ces
différences sont dues aux différences dans la composition
chimique des fèveroles utilisées par ces auteurs et à la
différence variétale au sein de cette légumineuse
testée. En effet, Bergaoui (1980) a utilisé des féveroles
contenant 24,63% de MAT et 8,96% de CB alors que pour Benabdeljelil (1990), la
teneur en MAT était de 26% et celle de CB est de 7,5% contre 28,2% et
9,3% respectivement pour les MAT et la CB dans notre étude.
L'EMn a été parallèlement affectée
négativement (p=0,030) par l'utilisation de 20% de la source
protéagineuse étudiée. Les valeurs ont varié de
3167 kcal/kg de MS pour le régime T à 3113 et 3033 kcal/kg de MS
pour les régimes où la fève a été
incorporée respectivement à 10 et 20%.
L'équation de régression de l'énergie
métabolisable du régime à base de fèverole est donc
de la forme:
EMRégime = -6,11 X + 3325
Avec X: le taux d'utilisation de la fèverole dans la
ration.
Ce qui nous donne les valeurs calculées suivantes 3264
et 3203 kcal/kg de MS respectivement pour R'1 et R'2 et qui sont
rapprochées de celles trouvées expérimentalement.
2-2-4 Energie métabolisable de la
fèverole dans R'1 et R'2:
Tous les calculs précédemment effectués
nous ont permit de déterminer la teneur en énergie
métabolisable de la fèverole pour les régimes R'1 et
R'2.
Ces teneurs sont de 2908 (#177; 330) et 2708 (#177; 190)
kcal/kg MS dans R'1 et R'2. Elles sont très élevées en
comparaison à la fève. Les teneurs en énergie
métabolisable de la fèverole sont en baisse en fonction de
l'augmentation du pourcentage de cette dernière dans la ration (Figure
5). L'erreur standard des régimes R'1 et R'2 est affectée
parallèlement, elle est respectivement de 385 et 196. Ces derniers
résultats suggèrent que les erreurs standards évoluent
inversemement avec le pourcentage d'incorporation de la matière
première à évaluer. En effet, l'effet régime
alimentaire et par conséquent la variation du taux d'utilisation de la
féverole est corrélé négativement avec
l'énergie métabolisable de la féverole (r = -0,52).
Dans le cadre de notre étude on estime la valeur de
l'énergie métabolisable de la fèverole de 2714 kcal/kg MS
qui représente une valeur supérieure à celle
trouvée par Bergaoui (1980) (2577 kcal/kg MS).
Figure 5: Variation de l'EM des régimes T, R'1
et R'2 en fonction du taux d'utilisation de la fèverole
2-3 Synthèse:
Les figures 6 et 7 montrent respectivement la variation de la
digestibilité de la matière sèche et l'énergie
métabolisable des régimes à base de fève (R1 et R2)
et de fèverole (R'1 et R'2) ainsi que le régime témoin
T.
La digestibilité de la matière sèche du
régime T reste constante entre les deux essais réalisés
(Figure 6).
bc
c
ab
a
a
a
Figure 6: Variation de la digestibilité de la
matière sèche (dMS) des différents régimes
expérimentaux
Les digestibilités de la matière sèche
des régimes contenant 20% de fève ou de fèverole sont
inférieures à celles contenant 10% de légumineuse en
raison d'une augmentation du taux de cellulose brute et des facteurs
anti-nutritionnels. Cette baisse des digestibilités peut être
expliqué par le fait que les différents régimes
expérimentaux ont été valorisés différement
par les animaux.
Le calcul du rapport des digestibilités de la
matière sèche obtenus in-vitro par rapport à
celles trouvées in-vivo a montré que dans le cas de la
fève, la digestibilité in-vitro représente
presque le double de celle in-vivo (1,8) alors qu'elle est
équivalente à une fois et demi la digestibilité
in-vivo de la fèverole (1,55).
D'après la figure 7, on ne note pas de
différences de l'énergie métabolisable pour les rations
à 10% de la légumineuse. Cependant, elle varie significativement
pour R2 par rapport à R'2. On peut conclure que, jusqu'à 20% de
fèverole l'énergie métabolisable reste sans
différences significatives et similaire à celle à 10% ou
0% mais un taux de 20% de fève affecte significativement
l'énergie métabolisable et la rend faible.
bc
c
ab
ab
ab
a
Figure 7: Variaiton de l'énergie
métabolisable (EM) des différents régimes
expérimentaux distribués
Il en ressort de cette synthèse, qu'une utilisation de
la source protéagineuse (fève ou fèverole) à un
taux de 20%, entraîne une réduction de la digestibilité de
la matière sèche et en conséquence de l'énergie
métabolisable. Cette réduction très prononcée dans
le cas de la fève est associée à une augmentation de la
teneur en MAT des régimes, mais également à l'augmentation
de la teneur en CB synonyme d'une augmentation de la part des facteurs
anti-nutritionnels en particulier les tanins dans la fève et les vicines
et les convicines dans la fèverole.
|