3.2.1.4 Facteurs anti-nutritionnels:
Plusieurs facteurs présents dans le pois et
interviennent dans la digestion de ces protéines en variant le
coefficient de digestibilité et par la suite influencent le taux
d'incorporation de cette matière première dans les régimes
des volailles.
Ces facteurs anti-nutritionnels sont tels que les inhibiteurs
trypsiques qui ont un effet négatif sur la digestion des
protéines. Ils causent une activation des enzymes par la formation de
complexes enzyme-inhibiteur irréversibles. Ces inhibiteurs provoquent
une hypertrophie du pancréas et par la suite une baisse de la
digestibilité apparente. Selon la variété du pois
utilisée, qu'elle soit d'hiver ou de printemps, la première est
riche en inhibiteurs trypsiques.
Les lectines provoquent l'augmentation des pertes
endogènes en se fixant sur la muqueuse intestinale et perturbent ainsi
sa perméabilité.
Les phytases qui sont la forme de réserve du phosphore
de la plante, sont présents à des teneurs de 0.5 à 0.6% de
la MS dans la graine du pois. Elles agissent en formant des complexes avec les
minéraux et les protéines.
Les tannins, sont localisés principalement dans les
téguments de la graine. Ils causent une baisse de la
digestibilité des protéines et une augmentation des pertes des
protéines endogènes par la sécrétion d'enzymes
digestives.
Cependant, la plus part des variétés de pois
utilisées appartiennent à la sous espèce sans tannin
(Crevieu-Gabriel I., 1999).
3.2.2. Féverole:
D'une manière générale, la
féverole était autrefois traditionnellement cultivée pour
les chevaux. Aujourd'hui, elle entre dans l'alimentation des ruminants, des
porcs et des volailles.
3.2.2.1 Composition chimique:
La féverole présente un taux de MS de l'ordre de
88,4%, 3,6% de cendres et 35% d'amidon.
Elle est très riche en protéines : lysine
(17 g/kg), méthionine+cystéine (5,3 g/kg), thréonine (9,5
g/kg) et tryptophane (2,2 g/kg) (Larbier et Leclercq, 1992 ; Drogoul et al.,
2004).
3.2.2.2 Valeur énergétique:
La valeur énergétique de la féverole
varie selon les références, les variétés et la
teneur en facteurs antin-nutritionnels. Elle est de l'ordre de 2600 kcal/kg
selon INRA (2004), 2760 kcal/kg d'après Lacassagne et al., (1988) et
3040 kcal/kg pour Métayers et al., (2003) .
La féverole est utilisée à des taux de
moins de 10% chez les volailles en croissance et de moins de 20% en finition.
L'incorporation de taux élevés semble
entraîner des anomalies de plumage et une chute de la croissance
(Bergaoui, 1980).
En effet, Wilson et al (1972), ont introduit 65% de
féverole dans les aliments de poulet de chair, et ont noté une
baisse des poids vifs avec une augmentation des poids du pancréas et du
foie, effets qui diminuent lorsque la féverole est autoclavée.
Huyghebaert et al., (1979) n'observent pas d'effets néfastes sur la
vitesse de croissance en bas âge (0-4 semaines) d'une incorporation
allant jusqu'à 80% de féverole dans la ration. Cependant une
réduction des performances (digestibilité, croissance, etc.) est
enregistrée à des taux de 35%.
Quatre aliments contenant 0; 6,6; 13,2; et 19,8% de
féverole crue en remplacement de 0; 20; 40 et 60% de tourteau de soja
ont été distribués à des poulets de chair de 13
jours d'âge (BenabdelJelil, 1990). L'aliment à 19,8% de
féverole donne lieu aux performances pondérales les plus faibles
en période de croissance et de finition. Celle des poulets ayant
reçu des aliments à 0; 6,6 et 13,2% de fèverole
correspondant à des taux de substitution de tourteau de soja de 0; 20;
et 40% ne présentent aucune différence significative.
Le remplacement dans des proportions équivalentes des
protéines provenant du tourteau de soja par des protéines issues
de 19,8% de féverole entraîne une chute des performances
comparées à celles de l'aliment à 0% de féverole
durant la phase de croissance. Ainsi la substitution du tourteau de soja
à un niveau de 60% par de la féverole a provoqué une
baisse des performances pondérales (3,1%) et de l'efficacité
alimentaire (1,2%). Cet effet très prononcé au cours de la
croissance n'apparaît pas pendant la phase de finition.
Selon Blair et al (1970) cité par BenabdelJelil (1990),
l'introduction de féveroles dans les aliments farineux en bas âge
risque d'affecter gravement les performances des animaux. En revanche, son
incorporation en substitution du tourteau de soja à des taux ne
dépassant pas 13,8% n'induit pas de détérioration notable
des performances comparées à des taux de 10% communément
recommandés par la majorité des auteurs.
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