5- Ampleur de la violence conjugale en Haïti
La violence conjugale est longtemps considérée
comme un phénomène normal dans toutes les sociétés,
tous les pays, toutes les civilisations etc. Elle restait pendant longtemps
dans la sphère privée. Pourtant la violence conjugale est
très un problème qu'on devrait en parler résoudre depuis
bien des temps. Dans cette partie nous allons montrer l'ampleur de la violence
conjugale tant sur le plan national que sur le plan international.
a)Ampleur de la violence conjugale sur le plan
national
La violence conjugale est présente dans la
société haïtienne. En 2000, le MSPP a réalisé
la troisième « Enquête sur la Mortalité, la
Morbidité et l'Utilisation des Services » (EMMUS III) dans laquelle
un module a été mis en place pour évaluer la violence
à l'égard des femmes, pour une population féminine
âgée entre 15 et 49 ans. L'enquête évalue les
violences physiques et conjugales (causées par le mari ou le conjoint),
en considérant les différentes manifestations de violences
physiques, psychologiques et sexuelles. 35% des femmes haïtiennes ont
déclaré avoir subi des violences physiques causées par
leur mari ou une autre. . Concernant les violences sexuelles à
l'égard des femmes causées par leur mari ou partenaire,
Haïti est apparu avec les indices les plus élevés (17%),
suivi par la Bolivie (15%), la Colombie (12%) et le Pérou (10%). Les
indices les plus bas viennent de la République Dominicaine (6%).( bas
pageX enquête de l'EMMUS 2000). 35 Selon l'enquête de
CHREPROF, 36% des femmes interrogées ont dit être victime de
violences causées par le conjoint ou mari En 2005, elle atteint entre
59 et 58% des cas documentés par deux organisations féminines
haïtiennes, Solidarite Fanm Ayisyèn et Kay Fanm. Selon Marie
Françoise Metellus du Bureau des Questions de Genre de la MINUSTAH,
« en Haïti la violence conjugale est souvent
considérée comme normale ». Pour Mme
Metellus, « lorsqu'un homme bat sa femme, on estime qu'il la
punit d'avoir fait quelque chose ». En Haïti, selon
l'étude la SOFA huit femmes sur dix sont victimes de la violence
conjugale.
Aux Cayes, selon les résultats de l'association Pour
Promotion de la Justice dans le Sud (APJS) au cours de ces trois
dernières années le taux des cas de violence enregistrés
augmentent sans cesse, d'octobre 2007 à mars 2010 l'APJS a
enregistré 79 cas dont 4 garçons et 75 femmes, au Réseau
Sud pour la Défense des Droits Humains (RSDDH) les résultats
sont plus néfastes que ceux de l'APJS. Au cours de ces deux
dernières années le réseau a pu enregistrer 86 cas dont 2
garçons et 84 femmes de janvier 2008 à mars 2010. Lors de notre
travail sur le terrain le nombre de cas surtout des cas de violence graves
augmentent successivement de septembre 2009 à mars 2010. On a
enregistré 77% de femmes victimes et 33% d'hommes victimes de violence
conjugale.
b) Ampleur de la violence conjugale sur le plan
international
La violence conjugale affecte comme nous venons de le
souligner tous les pays du monde. Et que jusqu'à présent il y a
des pays qui ne reconnaissent pas la violence conjugale comme un crime. Dans
l'ensemble des pays de l'UE, 1 femme sur 5 au moins subit au cours de sa vie
des violences inflig?s par son mari ou par son compagnon. En Europe chaque
semaine, une femme est tu? par son conjoint],* ](NOTE DE BAS PAGE commission
europ?nne pour l'?alit_ des chances- Conseil de l'Europe- juillet 2002)
En France, la seule v?itable enqu?e nationale sur les
violences envers les Femmes, l'ENVEFF a ?_ publi? en juin 2001 et a fait
l'effet d'une bombe : une femme sur 10 est victime de violences
conjugales, 6 femmes en meurent chaque mois. Des chiffres confirm? par le
sondage IPSOS/Marie-Claire publi_ en f?rier 2005 : ? 10% des femmes
interrog?s affirment qu'au cours de leur vie actuelle ou pass?, il leur est d?_
arriv_ ? plusieurs fois ? que leur partenaire les gifle ou les frappe
ou qu'il les oblige ? plusieurs fois ? _ faire l'amour alors qu'elles
leur avaient dit ne pas le vouloir. ?. D'apr? l'enqu?e ENVEFF, Le profil
de l'agresseur concerne majoritairement des hommes b??iciant par leur fonction
professionnelle d'un certain pouvoir. On remarque une proportion tr? importante
de cadres (67 %), de professionnels de la sant_ (25 %) et de membres
de la police ou de l'arm?. 70 % des agressions conjugales se sont
produites alors qu'aucun des deux partenaires n'avait bu.
En Allemagne, 14,5% des femmes ont subi des violences
sexuelles par des membres de la famille (Lobby europ?n des femmes). 3 femmes
sont assassin?s tous les quatre jours par les hommes avec lesquels elles
vivaient : soit pr? de 300 par an.
En Norv?e 10 000 femmes re?ivent des soins pour dommages
corporels engendr? par la violence conjugale.
En Finlande : 22% des femmes qui vivent en couple
disent avoir ?_ victimes de violences physiques ou sexuelles.
En Grande-Bretagne, les femmes battues repr?entent pr?
d'1/4 de la totalit_ des femmes.
En Belgique : Une femme sur 5 est victime de
violence domestique
En Lettonie, il n y a pas de loi pour prot?er les femmes. Il
n'existe aucune structure d'h?ergement pour les femmes. En cas de violence
l'auteur peut ?re retenu pour trois heures en garde _ vue.
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