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ONG et contribution a l'insertion socioprofessionnelle des personnes handicapées motrices au Togo : rôle de handicap international à  Lomé

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par Napo Mouncaila GNANE
Université de Lomé (Togo) - Maà®trise en sociologie du Développement et du Changement Social 2008
  

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1.5.3 Quelles politiques et stratégies pour une réussite de l'insertion sociale, économique et professionnelle des personnes handicapées ?

Face à la situation d'exclusion et de pauvreté dans laquelle vivent de nombreuses personnes handicapées dans le monde, plusieurs stratégies ou politiques ont été élaborées et mises en oeuvre pour promouvoir leurs droits, favoriser leur participation au développement, ceci en facilitant leur insertion socioprofessionnelle. De l'informel (auto emploi) en passant par la micro finance des activités initiées par et pour les personnes handicapées jusqu'aux stratégies multisectorielles impliquant tous les acteurs ; ces stratégies méritent qu'on y porte une attention particulière.

Pour l'Afrique qui fait face à de nombreux problèmes aggravant son état de sous-développement, il faut un développement du type participatif, un développement solidaire, autocentré, endogène, communautaire. Il faut alors un développement qui tienne compte des besoins et aspirations des populations concernées, car celles-ci doivent être les acteurs de leur propre avenir.

WARNER C. (1993 :167), de son côté parle du développement, de la formation et des réalités du tiers monde. Après avoir fait constater que la situation de la pauvreté dans le Sud évolue négativement et se caractérise par une somme de phénomènes sectoriels qui s'interfèrent, il déclare que la globalité des situations et des évolutions, et l'importance des interrelations s'avèrent de plus en plus manifestes. De la même façon, il devient de plus en plus évident qu'il est indiqué d'étudier davantage les phénomènes et les réalités sur place au lieu de préconiser à partir des observations et des expériences du Nord, des « solutions » et des « remèdes » qui finalement aggravent encore la situation.

Ainsi, toute stratégie visant à aider les personnes handicapées dans leur insertion socioprofessionnelle doit avant tout et pour tout, tenir compte des réalités locales et être à l'écoute des bénéficiaires. A ce propos, dans le Numéro 4 du volume 41 de la « chronique des Nations Unies » de 2004, ALABOUDI A., Directeur du réseau des survivants des mines terrestres en JORDANIE déclarait : « ne faites rien pour nous sans nous ».

CAMPAORE C. (1998 :59) pour sa part constate que bien souvent, on élabore des plans d'action pour les plus démunis sans auparavant chercher à comprendre comment ceux-ci conçoivent leur situation. Pour lui, on ne peut pas contribuer à une promotion, à un développement des handicapés sans que ceux-ci ne soient convaincus du bien fondé de cette nécessité ; de ce fait, il ne s'agit pas d'intégrer les personnes handicapées mais de les aider à trouver les voies et moyens de réaliser leur propre intégration.

Pour SOLI M.A., Secrétaire Général de la Fédération Ouest-Africaine des Associations pour la promotion des personnes handicapées, lors du séminaire de BOBO-DIOULASSO (Burkina Faso) placé sous le thème « à l'écoute des handicapés » ; il n'y a pas meilleure manière d'aider les personnes handicapées à résoudre leurs problèmes que de les écouter. Il faudra aussi prêter une oreille attentive à leurs problèmes, leurs besoins, leurs souhaits.

Dans le contexte actuel de crise urbaine dans le monde en général et en Afrique en particulier où les Programmes d'Ajustement Structurel des années 1980 en vue de rétablir le déséquilibre financier, monétaire et économique ont entraîné des effets sociaux graves (licenciements massifs, renchérissement des prix des produits de base) et une crise sociale profonde (exclusion et marginalisation des jeunes ; chômage) rendant plus vulnérables les personnes handicapées ; d'aucuns trouvent la solution de l'insertion socioprofessionnelle dans le secteur informel (auto emploi) ou dans la micro finance des activités de ces personnes handicapées.

Dans sa réflexion sur l'emploi informel et la pauvreté urbaine, WEHLE B. I. (1993 :508) trouve que dans une autre optique, le secteur informel peut être considéré comme un lieu de refuge dans les couches de populations pauvres, surtout dans les grandes villes du tiers monde où la détérioration des conditions de vie conduit les collectivités et les groupes à rechercher de multiples stratégies de survie, individuelles et collectives.

Aussi, CHARMES J. (1993 :498), au cours du même colloque, après un rappel de l'apparition dans la littérature et la pensée économique du concept d'emploi informel et son cheminement jusqu'à la période actuelle, poursuit-il en ces mots : « la déflation des effectifs dans la fonction publique et les entreprises modernes, aussi bien privées que publiques risque d'accélérer la croissance des taux de chômage que les jeunes diplômés sans emploi ont déjà fait passer au dessus des deux chiffres dans de nombreux pays, où et comment créer des emplois en dehors de l'administration et du secteur public et en attendant que les investisseurs privés retrouvent la confiance et le dynamisme requis, si ce n'est dans et par le secteur informel et les micro entreprises ».

Allant dans le même sens, un rapport de recherche publié par Handicap International, en 2006 qui a pour objectif de présenter les bonnes pratiques, des outils et méthodes permettant de garantir l'efficacité et la viabilité des projets d'accès aux mécanismes de financement et à l'auto emploi des victimes de mines et des personnes handicapées en général et d'identifier des stratégies permettant de réduire la pauvreté chez ces personnes dont 82% vivent en dessous du seuil de pauvreté a proposé deux solutions. La première vise à faciliter l'intégration des personnes handicapées dans les institutions de micro finance classique, (sensibilisation des équipes de micro finance, partenariats de coopération, aides des personnes handicapées à soumettre leur demande de prêt). La deuxième solution concerne la mise à disposition de services financiers par les organisations de personnes ou pour personnes handicapées.

Les solutions proposées par ce rapport adhèrent à l'approche de la DFID (Department For International Developpement) dans le cadre de son action en faveur des femmes. En effet, cette approche permet de prendre en compte les droits des femmes dans les programmes de développement. Elle permet également de soutenir l'autonomisation des femmes à travers des initiatives spécifiques.

Pour FANTA W.M., Directeur Général du réseau Africain des institutions de micro finance, en avant-propos du rapport précité, le handicap n'est pas nécessairement synonyme d'incapacité. Aussi, les personnes handicapées aspirent-elles fortement à s'engager dans une activité productive et à mener une vie digne. Ne serait-ce qu'avec une aide financière modeste, elles sont en mesure d'exercer une activité adaptée à leurs capacités. Elles sont aussi en mesure d'entreprendre un projet sportif, culturel ou environnemental.

Poursuivant son analyse, il ajoute que pour les institutions de micro finance et autres acteurs du développement, l'enjeu consiste à reconsidérer le lien entre rhétorique et action. Car, l'insertion reste un des principes fondamentaux du développement. L'heure est donc venue de concevoir des services adaptés pour éviter toute discrimination.

Vivant pour la plupart dans les pays en voie de développement à situation économique instable, les personnes handicapées sont alors obligées de se tourner vers l'auto emploi. Cette option leur permet de subvenir à leurs besoins, d'aider leurs familles et les amène à être reconnues comme des acteurs à part entière, du développement de leur communauté.

Or, comme le souligne le Dr RICHARD, J.B. du département « Développement International » de Handicap International, la création d'une micro entreprise n'est pas chose facile. Pour réussir, il faut notamment de la confiance en soi, de la motivation, des compétences professionnelles et techniques, une formation et un réseau de relations.

En tout état de cause, aussi efficace que puisse paraître une stratégie adoptée en vue de faciliter l'insertion sociale ou professionnelle des personnes handicapées, l'on ne devra en aucune manière négliger l'approche multisectorielle des problèmes.

L'approche multisectorielle vise à garantir l'égalité des chances des personnes handicapées en impliquant une série d'acteurs, notamment l'Etat, la communauté et la famille. C'est ce que semble conclure le rapport de recherche de Handicap International sur les bonnes pratiques en matière d'insertion. Dans sa conclusion, le rapport souligne aussi la nécessité de la conception et de la proposition des programmes de stage et de formation pour favoriser l'insertion dans le secteur formel de l'économie de ceux qui ne souhaitent pas s'engager dans l'entreprenariat.

La question de l'insertion des personnes handicapées étant une question transversale, les activités complémentaires doivent être menées dans divers secteurs. Les domaines prioritaires sont ceux des soins de santé, de la réadaptation, de l'éducation, de l'accessibilité au transport, de la communication, du droit des personnes handicapées, du sport et des loisirs. Bref il faut une prise en compte de l'ensemble des obstacles liés au handicap.

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