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Rapport de stage sur l'enseignement/apprentissage du FLE à  l'école Al-Nahdha d'Abu Dhabi

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par Fatima Zohra Aliouat
Paris Sorbonne-Abu Dhabi - Master 2 français langue appliquée (aire culturelle arabophone) 2011
  

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2.3- Les interférences :

L'interférence est un phénomène linguistique issu du fait du contact de langues. Selon MACKEY « l'interférence est l'utilisation d'éléments appartenant à une langue tandis que l'on en parle ou que l'on en écrit une autre >>35.

Dans les études des processus qui facilitent ou compliquent l'apprentissage des langues se pose la question des ressemblances et divergences entre la langue in esse et la langue in fieri. Le contact entre deux langues est rendu au moins partiellement responsable des erreurs observables chez les apprenants en raison des transferts qu'ils effectuent d'une langue à l'autre. Dans ce cadre, la linguistique contrastive a pour rôle de décrire et prédire ces erreurs.

La linguistique contrastive est une branche de la linguistique appliquée qui a pour objectif la comparaison des systèmes linguistiques de deux ou de plusieurs langues afin de faciliter leur enseignement et leur apprentissage. Cette définition implique la notion de « comparaison >>, cette notion qui remonte au dix-neuvième siècle, notamment dans la branche classique de la linguistique, appelé « grammaire comparée >> proposant une approche diachronique, qui confronte des mots et des structures grammaticales de deux ou de plusieurs langues, pour émettre l'hypothèse que les mots comparés qui se ressemblent renvoient à une forme unique qui a évolué de deux ou de plusieurs manières différentes. Le résultat des recherches comparatives permet d'établir les liens de parenté entre les langues et de les regrouper en « familles de langues >>. On peut employer ces résultats dans les analyses contrastives : en principe, entre deux langues appartenant à la même

35 William. F. MACKEY, bilinguisme et contact des langues, Edition Klincksieck, Paris 1976

famille génétique on peut s'attendre à plus de ressemblances qu'entre deux langues sans aucune parenté.

Des recherches contrastives qui critiquent le caractère trop descriptif et diachronique de la grammaire comparée essaient d'expliquer le rôle de la langue in esse dans l'appropriation d'une deuxième langue. Lado (1957) postule que la langue maternelle influence énormément sur l'apprentissage des langues. D'après la théorie contrastive défendue par Lado, les divergences entre les deux langues présentent des difficultés à l'apprentissage et les ressemblances sont moins difficiles à apprendre. Dans le cas des divergences, l'apprenant est susceptible de commettre des erreurs interlinguales ou des interférences de sa langue maternelle, qui se manifestent sur tous les plans linguistiques. Une comparaison détaillée des deux langues concernées peut révéler les difficultés que les apprenants de L1 vont avoir au cours de l'apprentissage de L2. Les fautes que commettront les apprenants sont prévisibles, les plus grosses difficultés se présenteront là où les différences sont les plus grandes.

Une deuxième position dans le débat de l'influence de la langue maternelle sur l'apprentissage est postulée par Krashen (1977) qui affirme qu'il existe d'autres facteurs autre que la langue maternelle qui interviennent dans l'apprentissage d'une autre langue. Dans le cas de l'influence des langues acquises antérieurement, l'apprenant recourt à son système acquis qu'il transpose dans les formes du système de la langue à apprendre. D'autres facteurs importants tels que la motivation de l'apprenant, les facteurs psycho-cognitifs et sociaux et la méthodologie d'enseignement jouent un rôle, à chance égale, dans ce processus.

La problématique qui se pose est pourquoi les locuteurs non confirmés commettent des interférences ou un transfert? Les interférences peuvent être vues comme étant une stratégie d'apprentissage que le locuteur emploie en cherchant à s'exprimer dans la langue in fieri. A cause de sa maîtrise incomplète du système de la langue, il emprunte des formes linguistiques de sa langue in esse qui véhiculent

une certaine vision du monde pour produire des énoncés dans la langue qu'il apprend.

Dans les recherches contrastives, on distingue le transfert négatif et le transfert positif. Quand les structures des deux langues en question se ressemblent, un transfert positif résulte, facilitant ainsi la maîtrise d'une forme linguistique de la langue. Le transfert négatif se produit lorsque l'apprenant évoque une structure grammaticale ou un vouloir-dire qui ne conforme pas au génie de la langue à apprendre. C'est aussi quand le locuteur n'assimile pas une structure linguistique ou un comportement linguistique à cause de sa nature transcendante36. Ceci se rapproche de ce que constate Bajriæ, qui souligne que le locuteur non confirmé « néglige » certains types de production linguistique liés aux différents types de situation linguistique ou contextes. Il éprouve des difficultés à intégrer dans son énonciation (le dire) des entités dont la fréquence d'emploi est étrangère du dire de la langue in esse. Par conséquent, il choisit le non dire sans se rendre compte que son choix nuit à son apprentissage de la langue. A l'inverse, le locuteur non confirmé produit parfois des énoncés qui traduisent des comportements linguistiques étrangers à la langue qu'il apprend. Apprendre une autre langue revient à se laisser fortement influencer par les formes les plus représentatives de son vouloir-dire, différent de celui de la langue in esse. Bajriæ conclut qu'on n'apprend jamais une langue en y cherchant des équivalences. On apprend une langue en essayant d'y utiliser ses propres formes, celles que la langue impose ou propose. Pour exister dans la langue, il faut savoir dire ce qui est conforme au génie de cette langue et savoir ne pas dire ce qui est conforme uniquement au génie de la langue in esse.

Force est de constater que les erreurs observables chez les apprenants ne sont pas toujours induites par leurs langues maternelles. Dans ce qui suit, nous essayerons de souligner l'influence de la (des) langue (s) in esse dans le processus d'apprentissage du français, à travers quelques exemples tirés de mon expérience

36 Concept employé par S. Bajriæ et emprunté a Heideggar et qui implique dans la L-D savoir se forger une nouvelle identité personnelle dans la langue in fieri.

menée auprès des élèves anglophones et arabophones. Les exemples qui vont être donnés sont tirés des productions orales et écrites regroupées durant mon stage. Le but de cette analyse est de montrer qu'une grande partie des difficultés lors de l'appropriation du français relèvent de la langue in esse. Nous aborderons deux types d'interférences : les interférences linguistiques et les interférences comportementales.

2.3.1- Les interférences linguistiques :

Pour bien apprendre une langue, il est nécessaire de se débarrasser des interférences en s'appropriant les formes nouvelles de la langue in fieri et en adaptant des comportements nouveaux. Pour éviter les interférences linguistiques qui nuisent à l'apprentissage, le locuteur doit assimiler les structures sémanticosyntaxiques de la langue qu'il apprend. Les difficultés d'ordre linguistique que j'ai observées chez mes élèves dans leurs productions orales et écrites apparaissent aux niveaux phonétique, lexical et syntaxique.

Note : Les exemples d'interférences que je vais proposer sont, généralement, les

interférences les plus courantes et les plus commises par les élèves du niveau A1 dans la classe de FLE.

1-Interférence Au niveau syllabique :

Cette interférence est du type phonologique qui touche les unités et les structures en particulier de syllabation et d'articulation.

Ce type d'interférence phonologique est plus fréquent à l'oral qu'à l'écrit. Par exemple en arabe, il peut affecter une structure mais appartenant au code oral parce que c'est à l'oral qu'on peut trouver un mélange entre deux langues.

C'est à l'oral qu'un énoncé peut être composé de mots provenant des deux

langues. A l'écrit, ce cas est très rare. L'exemple suivant illustre bien ce cas. L'exemple suivant illustre bien ce cas :

*Les moustiques entrent par la fenêter. (re) ? (er)

Les moustiques entrent par la fenêtre.

Ici l'arabophone a substitué la structure RE par ER, c'est parce qu'il est influencé par la règle phonologique arabe. En arabe, il y a une ressemblance entre l'oral et l'écrit. On écrit ce qu'on entend. Autrement dit, tous les sons prononcés s'écrivent. Dans le mot « fenêtre >, la suite de sons révèle qu'il y a une voyelle entre le phonème /t/ et le phonème /r/.

En conclusion, la syllabe qui subit des changements au niveau de l'ordre des sons peut subir aussi des changements au niveau des sons qui le constitue.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein