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Le comportement de l'employé face au changement organisationnel: une étude appliquée aux entreprises privatisées au Cameroun

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par Roulie Niquaise EVA'AH
Université de Douala Cameroun - Diplôme d'études approfondies en sciences de gestion 2009
  

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1.2.2- Les origines du changement

Suivant les travaux de Vas (2002), nous avons opté pour une revue de littérature sélective, structurée autour de quelques types de changement pouvant survenir dans une organisation expliquant ainsi son origine. Le changement politique, procédural, chaotique et planifié. Ces modèles génériques ont émergé d'une étude simultanée de la littérature portant sur les processus de prise de décision, de formulation de la stratégie et d'innovation.

1.2.2.1- Le changement politique et le changement procédural

Nous présenterons d'abord le changement politique, ensuite le changement procédural.

- Le changement politique

Il est défendu par des auteurs comme (Crozier, 1963) cité par Vas (2002) qui présentent l'organisation comme un ensemble de joueurs dotés d'objectifs et d'intérêts propres, qui contrôlent des ressources multiples (autorité, temps, hommes, argents, informations, ..). Dans cette conception de l'organisation, le changement peut émerger ou au contraire être stoppé au cours d'un processus conflictuel opposant des intérêts divergents. Pfeffer (1981) cité par Vas (2002) défend l'idée que les objectifs, les résultats des programmes de changement sont avant tout déterminé par les luttes de pouvoirs plutôt que par un processus de construction d'un consensus émergeant d'un processus de décision rationnel. Il met en avant, comme plusieurs auteurs, l'idée d'un processus de changement de nature politique. Le processus de changement est caractérisé par des jeux de pouvoirs dans lesquels les acteurs utilisent avec plus ou moins d'habilité des ressources dont ils disposent. Les effets d'influence, la constitution de coalitions, l'utilisation de ruses sont des éléments normaux du processus de changement politique. Les porteurs du changement sont chargés de rallier les supporters et d'éviter les opposants par une gestion symbolique du processus en utilisant des symboles, des mythes, le langage qui légitimeront certaines positions et en délégitimeront d'autres (Quinn, 1980, Pettigrew, 1985).

- Le changement procédural

Soutenu par Cyert et March (1991), il défend l'idée selon laquelle les choix organisationnels sont routinisés. Pour eux, le changement dans l'organisation est présenté comme un processus de choix entre différentes routines organisationnelles existantes. Plus les routines sont utilisées, plus elles sont répétées et adaptées à de nouvelles situations organisationnelles. Les routines se présentent comme des « schémas de comportement » stables qui caractérisent les actions et réactions des membres de l'organisation. Le dirigeant de l'organisation a la capacité politique de modifier le comportement des autres membres de l'organisation à travers des directives, des sanctions ou des récompenses. Si les résultats d'une routine existante sont évalués positivement par le dirigeant, il aura tendance à la répéter de plus en plus. C'est ainsi que les performances passées de l'organisation contiennent des informations considérées comme pertinentes par les dirigeants pour prendre des décisions sur les orientations futures. En effet, les résultats attendus par l'exploitation des compétences existantes sont souvent meilleurs et moins risqués que les résultats attendus par l'exploration de nouvelles opportunités (March, 1991). Plus les succès s'enchaînent aux yeux des dirigeants, plus les routines se formalisent et se fixent dans les comportements des membres de l'organisation.

Les tenants du courant évolutionniste (Nelson et Winter, 1982) cités par Vas (2002), quant à eux, considèrent que le changement émerge des interactions entre les différentes routines organisationnelles. L'impossibilité d'adapter les routines organisationnelles mobilisées, risque de transformer des compétences fondamentales en rigidités fondamentales.

1.2.2.2- Le changement planifié et le changement chaotique

Nous présenterons d'abord le changement planifié, ensuite le changement chaotique.

- Le changement planifié

Les tenants du changement planifié (Tessier et Tellier, 1973 ; Child, 1972) lus par Dion, (1994) présentent le changement non pas comme une caractéristique naturelle des systèmes organisés mais, comme le produit de l'action volontariste et délibérée des hommes en charge de les conduire. La notion de changement planifié s'est rapidement assimilée au courant du Développement Organisationnel (Organizational Development ) ou OD, qui s'est concentré sur l'amélioration du fonctionnement des grandes entreprises américaines dans le courant des années 70.

Beckhard (1975) cités par Vas (2002) définit l'OD comme une action planifiée, concernant l'organisation dans son ensemble, géree par le sommet de la hiérarchie, visant à améliorer l'efficacité de la santé de l'organisation grâce à des interventions programmées (ou planifiées) dans les processus de l'organisation, en utilisant l'apport des sciences du comportement. Cette définition met en avant le caractère volontariste, planifié et systémique del'OD. Ainsi, la tâche essentielle dans le processus de changement repose sur la planification et le passage par des étapes obligées.

Les résultats obtenus par les interventions de l'OD, ont suscité de nombreuses critiques. Pettigrew (1985) présente une critique historique. Ainsi, même si les théoriciens de l'OD défendent une conception systémique du changement, elle est, selon Pettigrew, très superficielle. Dans les interventions de l'OD, l'efficacité de l'action volontaire repose sur l'hypothèse d'un déroulement linéaire et prévisible des enchaînements action-réaction, sur l'ensemble des sous-systèmes qui composent l'organisation. Les théoriciens de l'OD semblent rester prisonniers d'un modèle normatif. Kanter et al. (1992) rejettent le processus de changement présenté comme un phénomène planifié, composé de phases bien définies, pour proposer un processus émergeant, au cours duquel les étapes s'enchevêtrent et s'interpénètrent.

- Le changement chaotique

Comme le montre Brunet (1999), ce changement considère les organisations comme des systèmes complexes qui ont leurs propres lois de cause à effets. Ce courant présente la réalité organisationnelle non pas comme un milieu de cohérence et de stabilité mais comme un système imprévisible et incertain dont le devenir dépasse la volonté des acteurs le constituant. La théorie du chaos ou dite des catastrophes remet en cause l'hypothèse d'immanence du changement, défendu par les tenants du courant développementaliste.

Baumol et Benhabib (1989) montrent que, pour les tenants de la théorie du chaos, une tension permanente s'installe au sein des organisations entre l'ordre volontairement rechercher afin de clore le système trop complexe pour des acteurs limités, et le chaos inhérent à la nature dynamique et non linéaire des organisations. L'analyse systémique nous invite également à considérer l'organisation comme un ensemble complexe de sous-systèmes (technologie, système d'information, hommes, structure) qui sont reliés entre eux par des liens formels et informels. L'interdépendance des différents éléments va faire naître des liens d'interactions qui seront la source de l'action collective. Crozier et Friedberg, (1977) lus par Vas (2002) insistent sur le fait que, pour qu'il y ait changement, il faut que tout un système d'actions se transforme. Le processus de changement doit être appréhendé dans sa dimension systémique c'est à dire contingent au système d'action qui l'élabore et auquel il s'applique.

Le changement dans l'organisation peut avoir plusieurs origines : elles peuvent provenir soit de la volonté des dirigeants de s'adapter à l'environnement ou d'atteindre de nouveaux objectifs définis, soit des contraintes naturelles, soit d'une lutte de pouvoir opposant les intérêts divergents des dirigeants, soit sur des routines organisationnelles basées sur des routines ou encore des imprévues et des incertitudes dont le devenir dépasse la volonté des acteurs la constituant.

L'individu dans une organisation est l'élément central du changement car, c'est lui qui est chargé d'appliquer le changement la politique adoptée. Ainsi, son comportement préoccupe plusieurs dirigeants dans la conduite de ce changement. Le changement dans une organisation a un début et aussi une fin qui dépend ou non de la conduite des managers. Quelle est la stratégie efficace pour réussir l'accompagnement d'un changement. C'est ce point que nous développerons à la section suivante.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon