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L'application du "jus ad bellum" et du "jus in bello" dans les conflits internes africains : etude du cas lybien


par FREDDY AMANI CHISHIBANJI
Université de Bukavu - Licence en droit 2011
Dans la categorie: Droit et Sciences Politiques > Relations Internationales
   

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B. APPLICATION DU CHAPITRE VII PAR LE CONSEIL DE SECURITE

La contestation d'une menace a la paix, d'une rupture de la paix ou d'une agression est, aux termes de l'article 39 de la Charte, la première décision que le conseil de sécurité doit prendre et qui détermine tout développement ultérieure de sa mission. Pour ce faire, il procède a l'enquête préalable de l'article 34. C'est après qu'il pourra décider les mesures nécessaires23.

Dans la prise des mesures nécessaires, le conseil de sécurité des Nations Unies se fonde sur le chapitre VII de la Charte, et décide soit des mesures pour le maintien de la paix (1), soit des mesures coercitives (2).

1. le maintien de la paix et de la sécurité internationales

Au-delà des moyens pacifiques de règlement des différends dans la recherche prioritaire de la paix et de la sécurité internationales, le conseil de sécurité peut aussi imposer la paix en usant des missions d'observation ou de maintien de la paix.

Les opérations de maintien de la paix, ont pour fonction de faire respecter le cessezle-feu, les lignes de démarcation et de conclure des accords de retrait des troupes. Ces

22 P. DAILLER, M. Forteau, A. Pellet, N. QUOCDIN , Op Cit, p. 1040 23Idem, p. 1099

dernières années, d'autres tâches se sont ajoutées, telles que la surveillance des élections, l'acheminement des secours humanitaires, et autres.

Ici l'utilisation de la force n'est autorisée qu'en cas de légitime défense. Ces opérations se déroulent avec le consentement des parties en présence.

Ce sont les organes de l'ONU, surtout le conseil de sécurité, dans les limites des fonctions et des pouvoirs qui leur sont attribués, qui décident de l'emploi de ces genres de missions, aussi longtemps qu'elles sont compatibles avec les buts de la Charte. Mais ces organes peuvent déléguer ces pouvoirs.

Toutefois, les organisations régionales de sécurité peuvent entreprendre des actions coercitives soit par ce qu'elles en sont chargées par le conseil de sécurité, ou soit par ce qu'elles y ont été autorisées par lui (article 53 de la Charte).

En matière de maintien de la paix, certains Etats peuvent être désignés par le conseil de sécurité pour mettre en oeuvre ses décisions, en faisant usage si besoin de la force armée (article 48 Charte). Ces Etats doivent bénéficier de l'assistance des autres membres au même titre que les organes des Nations Unies.

2. Les mesures coercitives

Ces opérations d'imposition de la paix, relèvent aussi du chapitre VII de la Charte de l'ONU. Elles sont conduites par des forces de l'ONU, par des Etats ou des organisations régionales de sécurité, a l'invitation de l'Etat concerné ou sur autorisation du conseil de sécurité. Ces forces se voient confier une mission de combat et sont autorisées à utiliser des mesures coercitives pour s'acquitter de leur mandat. Le consentement des parties n'est pas requis.

Ces interventions sous les auspices d'une organisation internationale, ne se rattachent pas a la légitime défense collective. Il s'agit pour l'essentiel, des interventions unilatérales visant à protéger un droit ou à sauvegarder des particuliers (« interventions d'humanité »)24.

24 P. DAILLER, M. Forteau, A. Pellet, N. QUOCDIN , Op Cit, p. 1046

Aux termes de l'article 46 de la Charte, si le conseil de sécurité estime que les mesures coercitives non armées sont ou seraient inadéquates, il peut adopter des mesures de contrainte militaire, en entreprenant « au moyen de forces aériennes, navales ou terrestres, toute action qu'il juge nécessaire pour le maintien ou le rétablissement de la paix et de la sécurité internationales ~. Les pays membres de l'ONU doivent mettre a la disposition du conseil de sécurité les forces armées nécessaires pour atteindre ce but, car l'ONU ne disposant pas de moyens propres, au plan militaire, de nature à décourager les agressions25.

Toutes les mesures coercitives requises par le conseil de sécurité, doivent être contenues dans une résolution votée a l'unanimité par tous les membres dudit conseil.

Lorsque les peuples usent de leur droit de disposer d'eux-mêmes, ils se trouvent aussi dans les situations oü l'usage de la force est admis.

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