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Les relations financières entre l'état et les collectivités territoriales


par Sandrine Cesbron
Université de Bordeaux  - M2 Droit des collectivités territoriales  2020
  

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B. L'artificialité dévoilée de l'autonomie financière à travers la fiscalité locale

Pour Michel BOUVIER, « on ne s'est jamais clairement interrogé sur la possible dissociation entre autonomie de gestion et autonomie fiscale. »28 Toutefois, et alors même que c'était la volonté des élus, l'autonomie financière des collectivités territoriales n'est en rien une autonomie fiscale.

Le Conseil constitutionnel l'a d'ailleurs rappelé à plusieurs occasions comme au sein de sa décision du 29 décembre 200929 : les collectivités territoriales n'ont jamais maîtrisé pleinement et entièrement leurs ressources, et pourraient même perdre le pouvoir « de fixer le taux de l'une de leurs ressources fiscales ».

24 Frédéric LAFARGUE, Maître de conférences HDR en Droit public, à la Faculté de Droit de Pau, « La Constitution et les finances locales », Nouveaux cahiers du Conseil constitutionnel (n°42), janvier 2014

25 Conseil constitutionnel, décision n° 2009-599 DC, Loi de finances pour 2010, 29 décembre 2009 considérant n° 62 ; Conseil constitutionnel, décision n°2012-255/265 QPC, 29 juin 2012, considérant n° 6

26 Michel BOUVIER, Les finances locales, LGDJ, 17e édition, 2018, page 28

27 Alain PARIENTE, Professeur à l'université de Bordeaux, « Le mythe de l'autonomie financière », Revue française de finances publiques (n°129), 1er février 2015, page 15

28 Michel BOUVIER, Professeur à l'Université Paris I Panthéon-Sorbonne, Directeur de la Revue Française de Finances Publiques, « Le Conseil constitutionnel et l'autonomie financière des collectivités territoriales : du quiproquo à la clarification », Nouveaux cahiers du Conseil constitutionnel (n°33), octobre 2013

29 Conseil constitutionnel, décision n°2009-599 DC, 29 décembre 2009, considérant 64

Ainsi, l'autonomie financière n'implique nullement que les recettes fiscales soient versées par les contribuables locaux. C'est ici que se mesure la place qu'occupe l'Etat en tant que contribuable. Effectivement, celui-ci prend en charge 17% de la fiscalité communale30.

Comme se plait à le rappeler la Cour des comptes, la fiscalité ne peut qu'être nationale31. Dès lors, et pour leur assurer un niveau suffisant de recettes, l'Etat ne peut que leur partager le produit de ses propres recettes fiscales : on parle de fiscalité transférée. Cette dernière correspond au produit des impôts transférés par l'Etat pour compenser les transferts de compétences.

Cependant, il est compliqué de distinguer la fiscalité transférée des dotations de l'Etat. En effet, il est difficile de faire la part des choses entre les deux au point que certains affirment que la fiscalité transférée, composante des ressources propres des collectivités territoriales, n'est en fait qu'artificielle, tant la différence entre les deux ressources est ténue32.

Effectivement, si le transfert d'impôt n'est pas accompagné d'un pouvoir de modulation de l'assiette et du taux suffisant, alors il est un simple versement, au même titre qu'une dotation. A ce titre, la taxe intérieure sur les produits pétroliers, et la taxe spéciale sur les conventions d'assurance peuvent être mentionnées. En 2010, elles représentaient 12,5 milliards d'euros pour les collectivités territoriales33. Néanmoins, elles n'avaient pas de marge de manoeuvre sur ces taxes, l'Etat s'étant seulement contenté de leur reverser une somme.

Dès lors, si l'on considère, comme Jean-Luc BOEUF que l'autonomie fiscale est « une composante essentielle »34 de l'autonomie financière, et qu'aucune autonomie fiscale n'est reconnue aux collectivités, ne peut-on pas remettre en cause l'existence même de l'autonomie financière ?

C'est probablement à cause de l'ambiguïté de sa définition que le principe d'autonomie financière des collectivités territoriales, à condition qu'il soit reconnu, a une portée si peu conséquente pour leur défense contentieuse (II).

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30 Annexe au projet de loi de finances pour 2018 - Transferts financiers de l'Etat aux collectivités territoriales, Jaune Budgétaire

31 Christophe JERRETIE, Charles DE COURSON, députés, « Mission « flash » sur l'autonomie financière des collectivités territoriales », 9 mai 2018

32 Loïc HERVE, « Relations avec les collectivités territoriales », Avis au nom de la commission des lois sur le projet de loi de finances pour 2018, Sénat, session 2017-2018, n° 114, tome XII, p. 47

33 Sénat, « Les dispositions relatives aux collectivités territoriales dans la loi de finances pour 2010 et la loi de finances rectificative pour 2009 - tome I »

34 Jean-Luc BOEUF, « L'autonomie financière des collectivités locales existe-t-elle ? », Gestion & Finances Publiques (n°11), 2009, p. 838

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II. Une portée relative du principe d'autonomie financière des collectivités

territoriales

Le principe d'autonomie financière est ineffectif puisqu'il est un simple pouvoir de gestion (A) laissé aux collectivités territoriales, et qu'il n'est pas garanti constitutionnellement (B).

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