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Les relations financières entre l'état et les collectivités territoriales


par Sandrine Cesbron
Université de Bordeaux  - M2 Droit des collectivités territoriales  2020
  

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A. L'ineffectivité évidente du principe d'autonomie financière limité à un pouvoir de gestion

Pour Gérard CORNU, l'autonomie est « le droit de se régir par ses propres lois »35. En ce sens, l'autonomie financière serait le droit de se régir par ses propres lois financières.

Or, l'article 34 de la Constitution dispose que « La loi fixe les règles concernant : (...) l'assiette, le taux et les modalités de recouvrement des impositions de toutes natures. »

De même, l'article 72-2 alinéa 2 rappelle que les collectivités territoriales « peuvent recevoir tout ou partie du produit des impositions de toutes natures » mais que seule « La loi peut les autoriser à en fixer l'assiette et le taux dans les limites qu'elle détermine. »

Ainsi, le pouvoir de lever l'impôt n'appartient qu'au Parlement. Le législateur a la possibilité d'auto-riser les collectivités territoriales à en fixer l'assiette et le taux, mais il n'y est pas contraint.

Comme le souligne le professeur Alain PARIENTE, s'opposent alors « ceux qui entendent l'autonomie financière d'abord comme une autonomie fiscale et ceux qui y voit surtout une autonomie de gestion : origine de la ressource d'un côté, liberté de la dépense de l'autre »36.

La raison ne peut que se ranger derrière la seconde partie de la doctrine : l'autonomie financière, loin d'un pouvoir de détermination, n'est qu'un pouvoir de gestion des ressources locales.

D'ailleurs, cela peut expliquer pourquoi il n'est jamais explicitement fait état de la notion « d'auto-nomie financière » au sein de la Constitution. Il faut garder en tête qu'elle est une idée découlant d'autres notions définies juridiquement comme celle de « ressources propres » et dont les élus se sont saisis, afin de donner un poids politique à leurs programmes. « Construction de l'esprit qui ne repose sur aucun fondement », n'est-ce pas là le propre du mythe ?

En ce sens, et comme le rappelle Raphaël DECHAUX, « l'autonomie n'est réelle que si la collectivité a des recettes propres abondantes... et que si elle dispose d'une grande liberté dans ses dépenses sans être entravée par des dépenses obligatoires ou par des dépenses interdites ou soumises à approbation »37.

Dans ce cas, la notion d'autonomie financière semblerait ineffective pour les collectivités territoriales.

35 Gérard CORNU, Vocabulaire juridique, Presses Universitaires de France-PUF, 11e édition, 2016, p. 92

36 Alain PARIENTE, Professeur à l'université de Bordeaux, « Le mythe de l'autonomie financière », Revue française de finances publiques (n°129), 1er février 2015, page 15

37 Raphaël DECHAUX, ATER à l'Université de Nice Sophia-Antipolis, Membre du GERJC - Institut Louis Favoreu, « Les garanties constitutionnelles de l'autonomie financière locale à l'épreuve des concours financiers étatiques », Revue du droit public (n°2), 2010, p. 349

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En effet, la jurisprudence stricte du Conseil constitutionnel à l'égard des collectivités territoriales est la preuve que la liberté de dépenses, découlant de la liberté de gestion des collectivités territoriales, peut être limitée, voire fragilisée (B).

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