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L'autonomie de la volonté comme facteur de rattachement

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par Zébédée RURAMIRA Bizimana
Université Catholique de Louvain - Diplôme d'études spécialisées 2005
  

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CHAPITRE I : L'AUTONOMIE DE LA VOLONTE COMME EXPRESSION DE

DROIT DE L'HOMME

L'autonomie de la volonté comme expression de droit de l'homme peut traduire certains principes fondamentaux des droits de l'homme.

Il convient en ce moment de dire quelques mots sur la définition et le fondement de l'autonomie de la volonté avant de voir la confirmation de l'autonomie de la volonté comme un exercice d'un droit de l'homme à travers les principes fondamentaux de droit de l'homme.

I. 1. La définition et le fondement de l'autonomie de la volonté

Le principe de l'autonomie de la volonté exprime la faculté laissée à toute personne qui en est capable de nouer une relation juridique avec une autre indépendamment de certaines contraintes. L'autonomie de la volonté est donc une liberté donnée à une ou des parties par laquelle elles désignent le droit auquel sera soumis leur rapport ou leur situation juridique.

L'autonomie de la volonté n'est donc pas la faculté de combler les lacunes du droit interne ou d'y déroger grâce à des normes tirées d'un droit étranger mais c'est celle d'évincer le droit interne normalement applicable en lui substituant un autre droit du choix des parties.

Dans l'évolution du droit international privé, Savigny «énonce que la fonction essentielle du droit est de délimiter et de faire respecter le champ de libre domination de la volonté individuelle. Le rapport de droit définit cet espace réservé à la libre volonté de l'individu...1(*)».

Le fondement de ce principe est que «cette liberté apparaît tout d'abord comme une extension de l'autonomie des parties de disposer de leurs droits, telle qu'elle est admise pour les situations purement internes 2(*)».

Une autre justification est due au fait que «le droit choisi par les parties se substitue, en effet, à l'ordre juridique entier de l'Etat désigné par le rattachement objectif 3(*)».

L'autonomie de la volonté est une règle de conflit subjective. Le principe d'autonomie se justifie par diverses considérations notamment le fait qu'une relation juridique doive être soumise par les parties à la loi du lieu dont elle est proche et ce principe répond au besoin de prévisibilité des décisions et, par là, à la sécurité de droit.

I. 2. L'autonomie de la volonté comme expression de droit de l'homme

Le principe de l'autonomie de la volonté peut exprimer un certain nombre de droits fondamentaux. Il sera question ici de préciser la place de l'autonomie de la volonté relativement à deux principes fondamentaux : le droit au respect de la vie privée et familiale, d'une part, et le principe fondamental de l'égalité des sexes, d'autre part.

I. 2. 1. L'autonomie de la volonté et le droit au respect de la vie privée

a. Le contenu du droit au respect de la vie privée

La notion du droit au respect de la vie privée n'est pas définie de manière exhaustive par la doctrine et la jurisprudence.

La doctrine établit un certain nombre de ses composantes. Elle aboutit à situer en son sein trois composantes distinctes ayant cependant leur origine commune. Cette notion recouvre «le droit de l'individu de ne pas subir d'immixtion dans sa sphère d'intimité [qui] repose sur l'idée d'une séparation nette entre les sphères publique et privée. Le droit de l'individu au secret de certaines informations le concernant... Enfin, le droit de l'individu de rechercher son plein épanouissement de façon autonome, en posant librement les choix essentiels qui jalonnent son existence... chacun [devant] pouvoir manifester par ses choix ce que sa personnalité a d'unique 4(*) ».

Citant la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme dans son l'arrêt Neimietz c/ Allemagne du 16 décembre 1992, Daniel Borrillo dit que la Cour affirme que, s'il n'est « ni possible ni nécessaire de chercher à définir de manière exhaustive la notion de « vie privée », en revanche : « Il serait (...) trop restrictif de la limiter à un « cercle intime » où chacun peut mener sa vie personnelle à sa guise et d'en écarter entièrement le monde extérieur à ce cercle. Le respect de la vie privée doit aussi englober, dans une certaine mesure, le droit pour l'individu de nouer et développer des relations avec ses semblables5(*) ».

Le droit au respect à la vie privée touche à beaucoup d'aspects du droit à la vie. Ces aspects concernent notamment le nom, la vie commune dans le mariage ou hors mariage, le remariage, le transsexualisme, la vie sexuelle... En ce sens, la Cour européenne des droits de l'homme a jugé que « des éléments tels, par exemple, l'identification sexuelle, le nom, l'orientation sexuelle et la vie sexuelle relèvent de la sphère personnelle protégée par l'article 8... Cette disposition protège également le droit au développement personnel et le droit d'établir et entretenir des rapports avec d'autres êtres humains et le monde extérieur...6(*) ».

La jurisprudence du Tribunal de première instance des communautés européennes abonde dans le même sens en jugeant que le droit au respect de la vie privée, consacré par l'article 8 de la convention européenne des droits de l'homme, « fait partie intégrante des principes généraux du droit dont le juge communautaire assure le respect, conformément aux traditions constitutionnelles communes aux Etats membres ainsi qu'aux instruments internationaux auxquels les Etats ont coopéré ou adhéré7(*) ».

L'autonomie de la volonté «prenant l'unique contenu de la liberté individuelle, elle est avant tout le droit de l'individu à s'épanouir en dehors de la sphère du social et du politique, le droit de se réserver un espace privé, au sein duquel l'Etat n'a aucun droit d'intervention, au sein duquel l'individu ne subit pas la contrainte du politique8(*) ». En effet, elle vise ainsi à élargir le plus possible le champ de l'action individuelle et à échapper à toute contrainte de la part de la société ou de l'extérieur.

Vu sous le dernier aspect du plein épanouissement personnel et autonome, la vie privée est l'expression d'un droit fondamental qui prend sa source dans l'autonomie de la volonté de l'individu. C'est le droit de l'individu à son autodétermination, le droit à certains choix particulièrement essentiels de sa vie. La vie privée devient alors un droit de chacun de manifester certains aspects de sa personnalité.

Le droit à l'épanouissement personnel, composante de la vie privée, devient «le droit de préserver, autour de soi, une sphère à l'intérieur de laquelle nul ne peut pénétrer ; le droit au respect de la vie privée dès lors garantissant non plus la préservation d'une sphère d'intimité autour de l'individu, mais la capacité de cet individu à l'autodétermination...son propre destin ... 9(*)». De ce fait, la vie privée doit être entendue comme un droit fondamental à vocation universelle qui devrait être appréciée de façon objective sans considération des critères religieux, culturels ou géographiques.

C'est dans ce sens Daniel Borrillo soutient que le droit au respect de la vie privée est considéré « ...comme le produit à la fois d'une extension de la garantie de la vie privée au-delà de la sphère de protection qu'elle crée autour de chaque individu et, plus fondamentalement sans doute, comme l'abandon même d'une compréhension géographique de la vie privée, au profit d'une conception qui y voit le droit de l'individu à l'autodétermination, par le fait de poser certains choix particulièrement essentiels10(*) ».

Il convient à présent d'indiquer certains des arrêts relatifs à ces aspects de la vie privée et familiale.

b. L'expression de l'autonomie de la volonté dans le droit au respect de la vie privée et familiale

* 1 Andreas Bucher et Andreas Bonomi ; Droit international privé, Helbing & Lichtenhahn, Genève, 2001, p. 89.

* 2 Andreas Bucher et Andrea Bonomi, op. cit., p. 105.

* 3 Ibidem.

* 4 Daniel Borrillo ; Homosexualités et droit, De la tolérance sociale à la reconnaissance juridique P.U.F., Paris, 1998,

p.72.

* 5 CEDH, arrêt Neimietz c/ Allemagne du 16 décembre 1992, paragraphe 29 citée par Daniel Borrillo op. cit., p.p. 68-

69.

* 6 C.E.D.H., Van Kück c. Allemagne, arrêt du 12 juin 200, Recueil des arrêts et décisions, 2003-VII, p.p. 59-60,

paragraphe 69.

* 7 Tribunal de première instance (quatrième chambre), N contre Commission des Communautés européennes,

Affaire T-273/94, Arrêt du 15 mai 1997, Recueil de jurisprudence - fonction publique 1997 page IA-00097; page

II-00289.

* 8 Anne-Marie Roviello ; La notion d'égalité chez Tocqueville, Travaux du Centre de philosophie du droit de

l'Université libre de Bruxelles, L'égalité, vol. VIII, Bruylant, Bruxelles, 1982, p.556.

* 9 Daniel Borrillo ; op. cit., pp. 66-67.

* 10 Daniel Borrillo ; op. cit., p. 65.

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